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Le Canada doit signer le Traité de l'ONU sur le commerce des armes

Plus de 100 pays - dont les États-Unis - ont déjà signé le Traité de l'ONU sur le commerce des armes, alors pourquoi le Canada ne fait-il pas de même? Pourquoi le gouvernement canadien fait-il des allégations concernant une éventuelle violation des droits des propriétaires d'armes à feu, alors que d'autres pays ne le font pas?
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L'attaque insensée du centre commercial Westgate Mall de Nairobi qui a fait plusieurs de victimes, dont les Canadiens Annemarie Desloges et Naguib Damji, démontre une fois de plus qu'aucun pays ni personne n'est à l'abri des conséquences dévastatrices du terrorisme.

Pour contrer la menace terroriste, il est nécessaire de s'attaquer à plusieurs fronts. Une seule mesure ne parviendra pas à en venir à bout, mais la communauté internationale s'entend sur le fait que prévenir la circulation illégale d'armes à des groupes terroristes et des criminels est un pas important dans la bonne direction. Trop d'actes de violence ont été commis contre des civils innocents par des personnes qui ont eu accès trop facilement à des armes illégales.

Les Canadiennes et les Canadiens savent que la meilleure chose à faire pour aider des pays, comme la Somalie et le Kenya, à éviter la mort de civils dans des événements semblables à ceux de Nairobi, est de signer le Traité de l'ONU sur le commerce des armes (TCA) qui est actuellement en cours de ratification. Ce traité établit des règles qui permettront de contrôler les transferts d'armes conventionnelles et de réglementer les courtiers en armes. De plus, il interdit strictement le transfert ou la vente d'armes si cela contrevient à des embargos sur les armes ou est destiné à perpétrer des actes de génocide, des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité.

Plus de 100 pays - dont les États-Unis - ont déjà signé le traité, alors pourquoi le Canada ne fait-il pas de même? Pourquoi le gouvernement canadien fait-il des allégations concernant une éventuelle violation des droits des propriétaires d'armes à feu, alors que d'autres pays ne le font pas? D'autant plus que le préambule du traité stipule clairement que le TCA ne vise pas la vente d'armes à des fins légitimes entre les pays.

Il est assez clair que le ministre Baird et ce gouvernement répondent aux pressions politiques exercées par le lobby canadien des armes qui tente de faire naître la crainte injustifiée d'un retour du registre des armes à feu et qui se plaint que le TCA pourrait « potentiellement » faire augmenter le prix des armes à feu vendues au Canada à des fins légitimes et alourdir les formalités administratives afférentes.

Le gouvernement du Canada sait que signer le Traité de l'ONU sur le commerce des armes permettra de sauver des vies en mettant un frein à la circulation illégale des armes légères. Par conséquent, le ministre Baird est confronté à un choix : prendra-t-il des mesures concrètes afin d'éviter que des carnages, comme ceux des attentats de Nairobi, ne se reproduisent, ou s'inclinera-t-il devant le lobby des armes à feu et ses allégations fallacieuses?

Malheureusement, si l'on considère le comportement du gouvernement dans des dossiers similaires, je crains que nous ne connaissions déjà la réponse à ces questions. Le Canada sera probablement parmi les derniers à ratifier le TCA. Mais rien ne nous oblige à ce que les choses se passent ainsi.

Il fut un temps où le Canada faisait preuve de leadership sur la scène internationale. Notre approche bipartite et fondée sur les principes a contribué à débarrasser le monde des mines terrestres, a permis à la Cour pénale internationale de voir le jour et a mené la lutte contre l'apartheid.

Il est désolant de constater que tant que les conservateurs de Stephen Harper seront au pouvoir, ces jours resteront révolus. Les seuls « principes » qui guideront la politique du Canada seront les intérêts partisans et les possibilités de financement. Notre ministre des Affaires étrangères continuera de s'adresser à une salle presque vide quand il daignera se présenter devant l'Organisation des Nations Unies, ce vide n'ayant d'égal que l'inaction de son gouvernement.

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