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Paradoxes printaniers

Alors qu'un maigre 7% des étudiants du Québec est toujours en grève et que cette minorité perturbe le déroulement des cours d'une forte majorité, voici un petit guide des paradoxes qui jour après jour depuis quelques semaines déjà, repoussent les limites de la logique et du bon sens!
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Alors qu'un maigre 7% des étudiants du Québec est toujours en grève et que cette minorité perturbe le déroulement des cours d'une forte majorité, voici un petit guide des paradoxes qui jour après jour depuis quelques semaines déjà, repoussent les limites de la logique et du bon sens!

Un égocentrisme générationnel

Selon ce que nous pouvons comprendre, la démocratie est un concept entièrement manipulable, à géométrie variable, lequel est complètement modulable aux desseins de ceux qui s'en réclament. Dans le cas qui nous intéresse, la démocratie s'exprime lorsqu'une minorité s'insurge contre le choix électoral d'une majorité et qu'elle tente par tous les moyens de déranger cette majorité en faisant valoir ses idéaux sous un prétexte de vouloir sensibiliser cette majorité silencieuse ou endormie. Il semblerait que la société de droit dans laquelle cette minorité évolue implique des responsabilités qui ne s'appliquent pas pour eux. C'est un peu le modèle à sens unique où on retire tous les avantages possibles d'un modèle en refusant d'y contribuer. Bref, cette minorité n'a que des droits et aucune responsabilité envers les autres. Ils ont des droits et ils sont prompts à les faire valoir, mais, en contrepartie, ils s'offrent la latitude de bafouer ceux des autres. Cette situation cache mal un certain égocentrisme générationnel mal assumé.

La liberté de presse ou le huis clos médiatique ?

Bien que je comprenne que les orientations de certains empires médiatiques cèdent de plus en plus de terrain à la convergence, au subjectif et, surtout, au voyeurisme ainsi qu'au sensationnalisme, il n'en demeure pas moins que la liberté de presse est l'un des fondements incontournables d'une démocratie. Il en va de la liberté d'expression. Ce qui est d'autant plus paradoxal, c'est que cette génération d'individus est celle du web 2.0, donc des médias sociaux et de l'hypermédiatisation de la société. Ces jeunes carburent aux médias sous différentes formes, mais ils vacillent entre le voyeurisme que leur confèrent Facebook et l'anonymat qu'ils exigent face aux médias traditionnels. Belle invraisemblance, non ?

Le clip le plus éloquent de cette aberration est celui du fameux huis clos médiatique. On y voit une poignée d'étudiants masqués avec les moyens du bord s'insurger contre un de leur pair qui donne une entrevue à TVA. Sous leurs airs risibles d'adolescents offusqués et d'offensés, ces étudiants sont devenus le symbole même de l'apothéose paradoxale dudit conflit.

Il s'agit, à la base, de démontrer un minimum de respect envers cette même démocratie à laquelle on fait si souvent référence. Lorsqu'on se voile le visage pour éviter d'être reconnu, il va sans dire qu'on pile sur les idéaux pour lesquels on se bat. Autre paradoxe...

La minorité étudiante versant dans l'extrémisme idéologique, comme n'importe quelle organisation, se sert des médias comme elle le peut. Cependant, il faut bien comprendre que les médias sont en quelque sorte le baromètre de l'opinion publique, laquelle désapprouve l'actuelle édition du printemps érable, revêtant davantage la forme d'un printemps désagréable !

Car il faut bien comprendre que toute opinion autre que celle qui anime les manifestants étudiants est réduite, sous différentes formes de violences, à néant, à coup de sophisme, de contrevérités et même d'intimidation.

Intimidation

La violence... En milieu scolaire, elle prend plusieurs formes dont la plus évidente demeure celle d'intimidation. À lire les commentaires désobligeants de mon dernier article, le lecteur sera à même de constater de quoi il s'agit. Lorsqu'on se rabaisse à un point tel qu'on tente de discréditer l'auteur d'un commentaire éditorial alors qu'on désapprouve ses écrits, cela démontre la faiblesse de l'argumentaire étudiant. Pour débattre, on s'appuie sur l'émotif, le préjugé et la prétention de détenir le monopole de la vérité. Ce manque d'arguments intelligibles démontre une incapacité à fonder son action sur des principes socialement équitables dont ceux qui renient l'extrémisme gauchiste font les frais.

Alors que des voix s'élèvent vers une rare unanimité sociale entourant l'éradication de l'intimidation en milieu scolaire, les actes de ce regroupement d'étudiants cagoulés, défiant les injonctions de reprise ou de maintien des cours à l'UQAM, sont l'incarnation de cette même intimidation qui est décriée aux quatre coins du Québec. Encore une fois, le disgracieux s'invite en milieu scolaire par les étudiants eux-mêmes au détriment de la sublimation des bas instincts humains en principes éthiques et moraux.

Est-ce que le regroupement d'une minorité d'individus autour d'une cause, aussi noble soit-elle, peut justifier un comportement aussi intimidateur et belliqueux ? La réponse est non ! Et lorsqu'on s'entête à s'opposer et semer un climat de terreur dans des institutions démocratiques, il faut s'attendre à des répercussions. Mais, au lieu d'accepter lesdites répercussions, la minorité étudiante se pose en victime d'un état policier répressif qui devient, dans les faits, sa propre créature.

La saison des idées

Les étudiants dénoncent avec raison une panoplie de préjugés les visant tout en faisant le nécessaire pour les alimenter et ainsi les faire perdurer. Incongruité déconcertante ! Cependant, force est d'admettre que la société qu'ils dénoncent prêche par modélisation en termes d'incongruités alors que, inéluctablement, le modèle québécois tel qu'on le connait dans bien des domaines est arrivé à échéance. C'est le cas en éducation comme ce l'est en santé ou dans bon nombre de services publics.

Il est important d'être très clair : ce que je dénonce, ce sont les moyens que prend cette minorité étudiante pour se faire entendre. La contestation s'étend dans toutes les sphères de la société et la grogne s'installe de plus en plus, ce qui n'annonce rien de bon. Je fais simplement appel à la civilité et à la tempérance des opinions dans le respect de chacune d'elles pour que le printemps désagréable redevienne une saison des idées qui naissent d'une brise de nouveauté et d'innovation, sous un ciel céruléen.

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