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Festival de Cannes : L'Ouest selon Jones et Hollywood selon Cronenberg

Toujours pas de chefs d'œuvre à l'horizon, mais somme toute une belle journée pour la compétition aujourd'hui alors que l'on découvrait enfin ce queetavaient à proposer.
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Toujours pas de chefs-d'œuvre à l'horizon, mais somme toute une belle journée pour la compétition aujourd'hui alors que l'on découvrait enfin ce que Tommy Lee Jones et David Cronenberg avaient à proposer. De fait, le premier, avec son western crépusculaire, et le second, avec sa chronique de mœurs hollywoodiennes, n'ont pas déçu les spectateurs en livrant chacun une vision solide et surprenante de l'envers du rêve américain.

Neuf ans après le lyrique western The Three Burials of Melquiades Estrada, l'acteur, scénariste et réalisateur Tommy Lee Jones fait une fois de plus bonne figure devant et derrière la caméra. Croisement entre le road movie et le western crépusculaire campé au Far West, The Homesman met en vedette l'excellente Hilary Swank dans le rôle d'une pionnière du Nebraska solide, fière et prospère qui rêve d'unir ses biens et ses forces à un homme de sa trempe. Malheureusement pour elle, cette femme en avance sur son temps fait fuir les hommes.

Alors qu'elle escorte trois femmes ayant perdu la raison (Grace Gummer, Miranda Otto et Sonja Richter) vers l'Iowa, la courageuse trentenaire sauve la vie d'un voyou des grands chemins (Jones, truculent) qu'elle convainc ensuite de l'accompagner dans ce périple de cinq semaines. D'une réalisation plutôt sage, The Homesman illustre avec une certaine sobriété les dures conditions de vie des pionniers de l'Ouest, qui réglaient bien des comptes en appuyant sur la gâchette. Si le personnage qu'il incarne apporte un peu d'humour dans ce récit où le désespoir l'emporte sur la vision romanesque que l'on se fait de la conquête de l'Ouest, à travers celui de Swank, Jones traite avec sensibilité et compassion du statut de la femme à cette époque où la barbarie était souvent reine.

La vie des gens riches et célèbres

Dans Maps of the Stars, David Cronenberg nous transporte à l'ombre des collines de Hollywood où il s'intéresse au sort d'une actrice vieillissante (Julianne Moore, dominant aisément la distribution), qui rêve de reprendre un rôle que sa défunte mère (Sarah Gadon) a incarné au grand écran, et celui d'un enfant vedette (Evan Bird) élevé par des parents ambitieux qui cachent de lourds secrets (Olivia Williams et John Cusack).

Rappelant en mode tordu la série Entourage, cette chronique de mœurs porte bien la signature de Cronenberg. Certes, il ne s'agit pas ici de sa plus grande œuvre, mais on y retrouve avec bonheur son humour noir, son regard clinique sur la psyché instable et son utilisation ludique des codes du genre - la scène où il recycle son trophée Genie en arme blanche est en soi une scène d'anthologie.

Guidé par une jeune femme mystérieuse (Mia Wasikowska), qui devient l'assistante de l'actrice, et par un chauffeur de limousine (Robert Pattinson), qui rêve d'être acteur et scénariste, le spectateur devient le témoin privilégié de cet univers sulfureux et malsain à souhait, où les personnages sont littéralement assaillis par les fantômes de leur sombre passé. Une critique pour le moins cynique, jouissive et un tantinet trash du showbizz hollywoodien.

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