Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Festival de Cannes : Miller et Kawase, palmables?

Si Nuri Bilge Ceylan () avait une longueur d'avance à mi-parcours du 67e Festival de Cannes sur Leigh (), Cronenberg () et compagnie, eh bien, ce premier vient de trouver sur sa route deux redoutables rivaux :et, l'une des trois femmes en compétition.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Si Nuri Bilge Ceylan (Winter Sleep) avait une longueur d'avance à mi-parcours du 67e Festival de Cannes sur Leigh (Mr. Turner), Cronenberg (Maps to the Stars) et compagnie, eh bien, ce premier vient de trouver sur sa route deux redoutables rivaux : Bennett Miller et Naomi Kawase, l'une des trois femmes en compétition. Films aux qualités indéniables, tous deux ont été chaleureusement accueillis par la presse. Rappelons que Kawase pourrait devenir la deuxième réalisatrice à recevoir la Palme d'or, la seule lauréate de ce prix fort convoité étant Jane Campion (The Piano), présidente du jury.

Inspiré d'un fait vécu ayant ébranlé le monde sportif, Foxcatcher de Bennett Miller (Capote, Moneyball) met en scène un Steve Carell méconnaissable dans le rôle de John Du pont, riche philanthrope excentrique mal aimé de sa mère (Vanessa Redgrave), qui prit son aile deux champions de lutte, les frères Dave et Mark Schultz (Mark Ruffalo et Channing Tatum). Alors qu'ils se préparent pour les Jeux olympiques de Séoul, de troublants liens se tissent entre les trois hommes.

D'une lente progression dramatique, laquelle pourrait en décourager certains, Foxcatcher s'avère un drame sportif sobre et mélancolique où le sport se fait étrangement accessoire. Drame sur l'ambition et sur le dépassement de soi, ce troisième long métrage de Miller force l'admiration par sa fine psychologie s'exprimant en peu de mots. Malgré les tourments qui déchirent chaque personnage, l'émotion n'est toutefois pas au rendez-vous. À des années-lumière de son personnage de puceau dans The 40 Year-Old Virgin, Carell en a bluffé plus d'un dans le rôle de cet homme déconnecté de la réalité qui croit que l'argent achète tout. Un sérieux rival pour Timothy Spall (Mr. Turner) vient d'entrer en scène.

Porté par le bruit des vagues déchaînées et le souffle puissant du vent annonçant la tempête, Still the Water (Futatsume No Mado) de Naomi Kawase (La forêt de Mogari, Hanezu, l'esprit des montagnes) est un drame aux accents poétiques qui offre un ambitieux programme : traiter de la vie, de l'amour et de la mort à travers le destin de deux adolescents.

Ayant découvert le cadavre d'un homme dans la mer un soir de pleine lune, Kaito (Nijiro Murakami), jeune garçon vivant avec sa mère, et son amie Kyoko (Jun Yoshinaga) mènent leur propre enquête. Tandis qu'un typhon menace de dévaster la magnifique petite île d'Amami, la jeune fille voit son destin basculer lorsque sa mère chamane rend l'âme.

Hymne à la beauté et à la grandeur de la nature, omniprésente dans l'oeuvre de Kawase, Still the Water offre des prises de vues à couper le souffle sans cependant verser dans l'esthétisant. Bien que l'aspect psychologique des personnages paraît par moments négligé au profit de leur fusion romantique avec les éléments et les chansons traditionnelles, ce douloureux récit initiatique n'en demeure pas moins un film d'une justesse émouvante sur l'adolescence.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Retrouvez les articles du HuffPost sur notre page Facebook.
Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.