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Cinemania : les suggestions du week-end

Hypnotique incursion dans la psyché d'un génie vulnérable et torturé, Saint Laurent jouit d'une éblouissante direction artistique qui fait honneur au sens du détail et au souci de perfection du créateur du parfum Opium.
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Saint-Laurent

Plus audacieux que le biopic de Jalil Lespert (sorti sur nos écrans en août), lequel relatait la belle histoire d'amour entre le grand couturier et Pierre Bergé, ce biopic de Bertrand Bonello (L'Apollonide) relègue Bergé (Jérémie Renier) au second plan au profit de la déchéance du grand couturier (Gaspard Ulliel, aussi bluffant que l'est Niney chez Lespert), de ses sorties en boîte avec la mannequin Betty Catroux (Aymeline Valade) et la créatrice de bijoux Loulou de la Falaise (Léa Seydoux), ainsi que sa liaison sulfureuse avec le dandy Jacques de Bascher (Louis Garrel) de 1967 à 1976.

Hypnotique incursion dans la psyché d'un génie vulnérable et torturé, Saint Laurent jouit d'une éblouissante direction artistique qui fait honneur au sens du détail et au souci de perfection du créateur du parfum Opium. Certes, les personnages papillonnant autour de Saint Laurent paraissent vains et superficiels, et trop longtemps, le personnage central lui-même demeure hermétique, inatteignable. Puis, la magie opère, la poésie prend du terrain, et lorsqu'au dernier acte Bonello rend hommage à la célèbre collection de 1976, où YSL exprimait sa fascination pour la culture berbère (le couturier est né à Oran), le metteur en scène va jusqu'à emprunter à Mondrian, l'une des sources d'inspiration de Saint Laurent, pour relever la beauté des textures et des couleurs. Une page d'histoire de la mode à couper le souffle.

Samedi 8 novembre, 20h30

Samedi 15 novembre, 17h

Deux jours, une nuit

Beau drame social porteur d'espoir, Deux jours, une nuit de Luc et Jean Pierre Dardenne (Rosetta, Le fils) met en vedette Marion Cottillard, bouleversante dans le rôle d'une femme dépressive luttant pour préserver son emploi et ainsi garder sa dignité. Accompagnée de son mari, elle ira donc frapper à la porte de tous ses collègues, victimes d'intimidation de leur supérieur immédiat, afin qu'ils renoncent à leur prime de façon à ce que son poste ne soit pas coupé par la direction.

Tourné en plans séquences, où l'on suit à distance l'opiniâtre héroïne, baigné d'une douce lumière, Deux jours, une nuit traite avec une sobriété exemplaire des répercussions socio-économiques dans les milieux populaires. À travers l'itinéraire de cette battante, que l'on sent sur le point de s'effondrer à tout moment, les frères Dardenne esquissent un portrait sans fard de la mentalité industrielle où le capital humain est traité sans considération.

Dimanche 9 novembre, 21h

Dimanche 16 novembre, 17h20

Diplomatie

Dans la nuit du 24 au 25 août 1944, le général Von Cholitz (Niels Arestrup), militaire n'ayant jamais hésité à exécuter les ordres, s'apprête à exécuter ceux d'Adolf Hitler, soit de faire sauter les plus beaux monuments de Paris. Ayant pénétré sa suite de l'hôtel Meurice par une porte secrète, le consul suédois Raoul Nordling (André Dussolier) fera tout en son pouvoir pour dissuader l'officier allemand de sauver les Parisiens de la catastrophe.

Dans cette adaptation de la pièce de Cyril Gély, le cinéaste émérite Volker Schlondörff (Le Tambour) revisite une période de l'Histoire qu'il connaît sur le bout de ses doigts. Si sa mise en scène se révèle rigide, le réalisateur s'étant contenté d'un huis clos oppressant ponctué de quelques scènes extérieures tournées en studio, Diplomatie fait la part belle aux deux acteurs qui reprennent avec panache les rôles qu'ils avaient d'abord créé sur scène.

Dimanche 9 novembre, 17h

Dimanche 16 novembre, 15h40

Sils Maria

Empruntant à Persona et à La répétition de Bergman, ce drame d'Olivier Assayas (Les destinées sentimentales, Carlos) met en scène Juliette Binoche dans le rôle d'une actrice de renommée internationale à qui l'on offre de jouer dans la pièce qui a lancé sa carrière 20 ans plus tôt. Avec l'aide de son assistante (Kristen Stewart), elle répète le rôle d'Helena, celui d'une femme mûre poussée au suicide par la jeune Sigrid, rôle qu'elle a tenu à 18 ans. Alors qu'elle s'interroge sur le passage du temps, sur l'évolution de son métier, sur la célébrité à l'heure des réseaux sociaux, elle est intriguée par la jeune actrice de cinéma (Chloe Grace Moretz), plus célèbre pour ses frasques que pour ses rôles, qui incarnera Sigrid.

Verbeux, statique, léthargique, Sils Maria n'arrive pas à la cheville des œuvres de Bergman, pas même à celle d'All About Eve de Mankiewicz qu'il évoque. Traînant en longueur, le tout souffre également d'un jeu d'ensemble artificiel et inégal, ce qui est plutôt étrange pour un film portant sur le métier d'acteur. Ainsi, face à une Binoche qu'on vue plus inspirée, Stewart joue mollement tandis que la piquante Moretz leur vole la vedette à chacune de ses apparitions. Pour les inconditionnels d'Assayas.

Dimanche 9 novembre, 18h40

Vendredi 14 novembre, 14h40

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Saint Laurent de Bertrand Bonello

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