La violence envers les femmes n'est pas chose du passé, comme le prouvent de façon évidente tous les cas de viols dont on entend parler (ou pas). Cette violence est souvent brutale, mais elle est aussi parfois plus subtile et se manifeste à travers une foule d'attitudes et de comportements répandus dans nos sociétés.
Il est important d'identifier les causes de cette violence plutôt que de simplement s'attaquer à ses expressions. En ce sens, il est primordial de réfléchir collectivement à notre compréhension du concept de pouvoir, un concept qui gagnerait à être complètement révisé.
À quoi réfère le pouvoir, selon vous? Dans la plupart des courants de pensée en la matière, on trouve les idées de contrôle, de coercition et de compétition. Une institution ou un individu qui a du pouvoir l'exercera sur quelque chose ou sur quelqu'un. Le pouvoir peut être contraignant pour ceux qui n'en ont aucun.
Une définition plus juste de la notion de pouvoir devrait renvoyer à la capacité de faire et d'accomplir des individus et des collectivités. Des conceptions étriquées de la notion de pouvoir freinent le développement de puissantes capacités, tant chez les individus que dans les collectivités.
Que dire du pouvoir de la coopération, par exemple? La coopération ne produit-elle pas de meilleurs résultats que la domination? Pourtant, des conceptions erronées des notions de pouvoir et d'autorité continuent d'imprégner nos sociétés et influencent les attitudes et les comportements des individus et des institutions.
Ce sont des relations de pouvoir héritées des structures du passé qui sont à l'origine de la violence envers les femmes. Il nous appartient tous de transformer ces relations pour véritablement s'attaquer aux causes de la violence et des inégalités. Comment? Pensons d'abord à la façon dont nous éduquons nos enfants, puisque ce sont eux qui ont le pouvoir, la capacité, de changer la société de demain. Pensons aussi au rôle crucial des mères dans l'éducation de ces enfants et au grand pouvoir qu'elles ont d'influencer la façon dont les générations futures agiront. En effet, éduquer les garçons autant que les filles dans un contexte qui reconnaît l'égalité comme une vérité fondamentale de la nature humaine, et non comme un but à atteindre, peut s'avérer un puissant vecteur de changement.
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