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Vers la fin du téléchargement illégal?

Curieux paradoxe ? Le lancement en grande pompe de Mega samedi dernier pourrait révéler la fin d'un modèle où le piratage de masse régnait sur la toile. medi dernier pourrait révéler la fin d'un modèle où le piratage de masse régnait sur la toile. Le tapage médiatique accompagnant sa sortie proviendrait plus des déboires de son sulfureux créateur qu'à la teneur même du site. Le successeur de Megaupload se montre finalement bien plus sage que son prédécesseur...
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sex on laptop computer....
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Curieux paradoxe ? Le lancement en grande pompe de Mega samedi dernier pourrait révéler la fin d'un modèle où le piratage de masse régnait sur la toile. Le tapage médiatique accompagnant sa sortie proviendrait plus des déboires de son sulfureux créateur qu'à la teneur même du site. Le successeur de Megaupload se montre finalement bien plus sage que son prédécesseur: Mega étant en définitive bien proche de sites classiques de stockage de fichiers dans le Cloud, type Dropbox ou iCloud. Parallèlement les offres légales sur la toile se sont largement structurées depuis la fin de Megaupload, laissant présager la réussite d'un nouveau modèle d'offres payantes au détriment du piratage.

Mega : un site classique de stockage sur le Cloud ?

"Nous offrons juste du stockage à nos utilisateurs. Pour l'accès à des musiques, des films ou des séries, nous développons actuellement des services annexes baptisés MegaBox et MegaMovies, le tout en lien avec les ayant droits".

Allez savoir si ce sont ses déboires judiciaires qui ont adoucis Kim Dotcom, mais le discours du fondateur de Mega semble en tout cas bien plus politiquement correct qu'il y' a quelques années. Dés la page d'accueil du site, cette impression se confirme : un formulaire permet de joindre le service légal afin de prévenir tout abus de copyright. Dans le même soucis de respectabilité, on retrouve dans les conditions d'utilisation l'interdiction de stocker ou d'échanger des données non conformes à la loi.

Le système de cryptage des données, qui fait partie des grandes nouveautés de Mega, est sensé complexifier l'identification par un tiers des personnes ayant émises les données. De fait il devrait inciter un certains nombre d'utilisateurs à y déposer des films sans qu'ils n'en détiennent forcément les droits. En étudiant d'un peu plus près le système de cryptage on s'aperçoit que toutes les données ne sont pas cryptées : les adresses emails, adresses IP et informations bancaires de l'utilisateur ne le sont pas. En clair, il ne devrait pas être si difficile de retrouver la trace des utilisateurs en cas de besoins, d'autant plus que le site s'autorise a transmettre ces données à la justice en cas de besoins. Même chose pour la répartition de la localisation des serveurs, situés à différents endroits de la planète, afin de brouiller les pistes sur la localisation des données pour ne pas se soumettre à la législation de tel ou tel pays. On imagine derrière tout cela une crainte de lois de type Patrioct Act, imposant à toutes sociétés américaines de fournir les données demandées par la justice. Reste à voir si dans la pratique Kim Dotcom, déjà bien empiété dans les démêlés judiciaires, aura le cran de ne pas s'y soumettre.

En parallèle, l'émergence des offres payantes

Il faut bien reconnaître que les alternatives au téléchargement illégal étaient quasiment nulles il y encore quelques années : pour visionner un film ou une série sur Internet, la solution la plus pratique était encore de le pirater. Le développement des sites de téléchargements illégaux ayant été bien trop rapide face à une industrie culturelle à l'époque bien trop frileuse face au défi du numérique. Après plusieurs longues années à observer avec méfiance le réseau des réseaux se développer, l'industrie culturelle a été bien obligée de se structurer. Il existe aujourd'hui des offres légales bien représentées, même si la marge de progression reste conséquente : les derniers épisodes diffusés à la télé américaines sont disponibles après un certains délai sur Internet et sont de fait disponibles plus rapidement via le piratage. Mais soyons de bonne guerre, l'industrie audiovisuelle liée au numérique s'est aujourd'hui largement structurée afin de proposer des offres de qualité.

D'abord aux États-Unis

Comme souvent dans les nouvelles technologies, les premières offres payantes à succès sont venues des États-Unis. Les ventes en téléchargement définitif (EST) ont été les premières a rencontré un succès avec la domination de l'iTunes d'Apple qui a su proposer une offre diversifiée de qualité, forte aujourd'hui de plus de 140 000 références de films ou de séries, la plupart en haute définition. Mais le vrai boom est venu de la VOD avec des téléchargements sur une durée limitée (soit en streaming soit sur 24h ou 48h) dominé aux USA par les cablo opérateurs comme Comcast, Direct TV et Time Warner Cable qui détiennent près de 50% du marché à eux trois. La vidéo à la demande par abonnement (SVOD), après des démarrages timides, devrait aussi largement se développer dans les prochaines années dominé jusqu'à présent par Lovefilm (Amazon) et Netflix. Les revenus associés à la SVOD ayant déjà connu un vrai essor : de 4 millions de $ en 2010 à 454 millions de $ en 2011.

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