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Relançons l'UQAM à la veille de son 50e anniversaire

L'UQAM contribue de manière significative à faire de Montréal l'une des plus grandes villes universitaires du monde.
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Plusieurs se réjouissaient très récemment d'un investissement combiné de 35 millions$ de la part des trois paliers de gouvernement pour la réfection du clocher de l'UQAM et de ses environs et la mise à niveau de ses systèmes électromécaniques. Évidemment, c'est une bonne nouvelle, mais cet investissement est-il à la hauteur de la contribution de l'UQAM à la société québécoise? Le Québec en entier aurait-il oublié pourquoi l'UQAM existe?

Au moment de la création de l'UQAM, toutes les universités au Québec avaient été fondées par des élites commerçantes ou religieuses. L'UQAM, elle, est née d'une volonté nationale de s'instruire. Dès sa création, elle se distingue par ce projet populaire qu'elle porte d'ailleurs toujours, celui de permettre à tous ceux et celles qui en ont la capacité d'accéder aux études supérieures. L'UQAM s'est construite, dans cet esprit, sur les fondements d'une gouvernance collégiale et des modes de gestion participatifs qui lui sont propres. Innovatrice dans ses programmes, elle a la mission de développer de nouveaux domaines du savoir et de proposer une recherche socialement engagée. En près de cinquante ans, on peut s'enorgueillir de sa colossale contribution à la démocratisation du savoir, avec près de 250 000 diplômées et diplômés dont bon nombre rayonnent non seulement au Québec, mais partout dans le monde. Toujours centrée sur l'accessibilité et l'excellence, elle est aujourd'hui la deuxième université de type «comprehensive» au Canada avec plus de 42 000 étudiantes et étudiants inscrits dans l'un ou l'autre de ses 300 programmes aux trois cycles d'études. L'UQAM contribue de manière significative à faire de Montréal l'une des plus grandes villes universitaires du monde.

Dans les sociétés du savoir, les universités sont devenues des agents de développement social, culturel et économique incontournables. L'UQAM contribue, comme les autres universités québécoises, à l'avancement du savoir, mais elle se distingue par son engagement à en faire profiter de nombreux segments de la société, dont ceux de l'économie sociale, de la sphère publique, des groupes de femmes et du mouvement syndical. Pourtant, nos gouvernements ont mis à mal ce rôle de l'Université ces dernières années, avec l'adoption de mesures de compressions budgétaires récurrentes. J'en veux pour exemples le réinvestissement bienvenu, mais néanmoins timide et fortement étalé dans le temps prévu au dernier budget du gouvernement du Québec, la décroissance au fédéral, depuis une quinzaine d'années, des investissements en recherche fondamentale, à rebours de la tendance observée dans les autres pays du G7.

L'UQAM doit maintenant s'ouvrir davantage à de nouvelles populations étudiantes: personnes en situation de handicap, issues de l'immigration et des Premières Nations, parents ayant des parcours atypiques ou de retour aux études.

Le rêve que le Québec caressait, en créant l'UQAM, doit se poursuivre. Encore aujourd'hui, Montréal se classe toujours bonne dernière parmi les grandes villes du Canada quant à la proportion (29,6%) de sa population qui détient un diplôme universitaire. Convenons que les obstacles à l'enseignement supérieur ont évolué depuis cinquante ans. L'UQAM doit maintenant s'ouvrir davantage à de nouvelles populations étudiantes: personnes en situation de handicap, issues de l'immigration et des Premières Nations, parents ayant des parcours atypiques ou de retour aux études, etc. Pour cela, nous devons entre autres nous ouvrir davantage à l'enseignement à distance, aux classes hybrides et à l'usage plus important de nouveaux environnements numériques d'apprentissage. C'est le challenge que nous nous devons de relever.

Plus que jamais l'UQAM doit s'arrimer aux grands défis du Québec que sont la transition écologique, la réduction des injustices, le vivre-ensemble et l'assurance d'une société prospère et innovante au profit de tous. À l'aube de son 50e anniversaire, convenons que l'UQAM mérite un appui indéfectible et important des gouvernements et de la société qui l'a créée. Il faut le rappeler à tous, l'UQAM est un trésor de la Révolution tranquille qui a permis de propulser le Québec dans la modernité. Relançons l'UQAM ensemble et mobilisons la société québécoise en entier, comme elle l'a été il y a près d'un demi-siècle, afin de nous donner collectivement les moyens d'affronter les défis de cette société des savoirs que nous avons contribué à mettre en place.

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