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Trump ou les dangers de la démocratie (1ère partie)

Certains croient que Georges W. Bush était déjà un fou à la présidence des États-Unis. Ce n'est rien à côté de ce que pourrait être Donald Trump.
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Dans la nouvelle traduite Le Votant (Franchise en anglais) de l'auteur de science-fiction Isaac Asimov, écrite en 1955, les élections américaines de 2008 se déroulent par le choix d'un seul électeur représentatif de la société américaine que l'ordinateur MULTIVAC a sélectionné. En lui posant des questions sur plusieurs sujets, l'ordinateur détermine le résultat du vote. Le héros de la nouvelle, choisi pour cette écrasante responsabilité, émet des doutes au début sur le bien-fondé d'une telle mécanique électorale puis se rallie ironiquement à l'intelligence du processus, une fois les élections terminées.

On peut rire aujourd'hui qu'en 2008 (et 2015) la démocratie soit demeurée un vote égal pour chaque citoyen légalement apte à voter et que probablement jamais le choix du leader d'une société n'incombera sur une seule personne ou sur les décisions d'un ordinateur, mais peut-on en être si sûr? Et si la démocratie était déjà malade, travestie, hypocrite et kidnappée par des forces sinistres comme les méthodes de publicité et de manipulation des masses par les progrès de la psychologie?

Donald Trump, génie médiatique

On dit souvent en stratégie militaire, ayez l'air idiot et votre ennemi ne se doutera pas que vous êtes en train de gagner. C'est peut-être la stratégie consciente ou pas de Donald Trump, ce magnat de l'immobilier aux États-Unis qui se présente comme candidat du Parti républicain pour les élections américaines de 2016. Il est présentement en tête pour la chefferie du Parti républicain et s'il gagne, les sondages sont aussi favorables pour la présidence des États-Unis selon qui sera son opposant au Parti démocrate.

Or le personnage qu'il joue (espérons que ce n'est pas sa vraie personnalité) est raciste, impulsif, belliqueux, insultant, peu en empathie et résolument empreint de valeurs conservatrices. On peut supposer que sous sa présidence, les États-Unis perdraient plusieurs droits acquis au fil des ans comme le mariage gai et la légalisation de la marijuana.

Tout comme Ronald Reagan, un piètre acteur, mais un acteur quand même, a su se faufiler adroitement dans la campagne présidentielle de 1980 par son charisme et image léchée, Trump exploite les médias qu'il connait bien depuis plusieurs années. Au moment d'écrire ces lignes dans un café, je constate non sans surprise que quelqu'un à côté de moi écoute sur YouTube, par le plus grand des hasards, une de ses nombreuses déclarations controversées. L'homme utilise les médias et même CNN (prodémocrate) tombe dans le panneau de le présenter constamment quand il n'y a pas d'actes terroristes dans le monde. En tentant de le discréditer, CNN lui a involontairement donné trop de temps d'antenne, une des premières règles en publicité étant de parler de moi en bien ou en mal, mais parler de moi.

Le système électoral américain, une fausse démocratie

Vous croyez que tout le monde a un droit de vote égal depuis que les Noirs et les femmes ont le droit de voter aux États-Unis et que ce pays protège le concept de démocratie comme jamais la Grèce Antique su le faire? Premièrement, le vote ne s'étend qu'aux résidents légaux et aux natifs, mais c'est normal me direz-vous, les immigrants illégaux ne contribuent pas vraiment à la société. C'est déjà un point discutable.

Ensuite, il faut s'enregistrer dans son État, ce qui suppose une personne mentalement capable de le faire mais la constitution de nombreux États protège en fait le droit de vote des personnes mentalement handicapées. Pour interdire le droit de vote a un individu, il faut passer devant la Cour, alors que certains applaudissent cette extraordinaire générosité de la démocratie d'autres se demandent pourquoi une personne saine d'esprit de 17 ans n'a pas le droit de vote alors que son voisin incapable de comprendre la signification d'un vote peut le faire au travers de son gardien. Certains cyniques indiqueront comiquement que la majorité de la population ne comprend pas la signification de voter, mais on est déjà ici à un autre niveau.

En supposant qu'on est d'accord pour limiter le droit de vote à tous les individus résidents légaux et natifs de 18 ans et plus et pas déclarés mentalement inaptes à voter par la Cour de leur État, a-t-on enfin un vote égal pour tous? Non pas vraiment, puisque l'électorat vote pour une série d'électeurs dans chaque État assignés à un des deux partis et non pour le président directement. En omettant les exceptions, ces électeurs sont déclarés vainqueurs dans un État s'ils gagnent la majorité dans cet État, leur nombre par État étant fixé à tous les 10 ans par recensement de la population. Par un système d'honneur, ils ont préalablement voté pour le président du parti qu'il représente.

Or, comme cet article le décrit, le nombre de voteurs par électeurs du collège électoral varie grandement d'un État à l'autre. Par exemple, un électeur du Wyoming représente environ 143 000 voteurs tandis qu'un électeur de l'État de New York en représente 500 000. On constate donc que le vote d'un résident de Manhattan a beaucoup moins de poids qu'un voteur du Wyoming. On a le même problème au Québec avec les députés élus par circonscription, le poids d'un voteur en Gaspésie est beaucoup plus important que celui du voteur du Plateau à Montréal.

Un fou à la présidence des États-Unis

Certains croient que Georges W. Bush était déjà un fou à la présidence des États-Unis. Ce n'est rien à côté de ce que pourrait être Donald Trump, indépendamment s'il joue un personnage démagogue ou pas. Le système électoral américain étant imparfait comme il l'est, il a bien des chances (théoriques) d'être le 45e président des États-Unis. On peut féliciter la décision de rendre le déclenchement des missiles nucléaires par un système à deux personnes quoique ça ne garantit pas de la santé d'esprit d'un président qui déciderait de vaporiser la Syrie, par exemple.

Dans la suite de cet article, je vais montrer par quelles techniques de psychologie il est facile maintenant de manipuler l'électorat et aussi me demander s'il est éthique de questionner la volonté du peuple quand il vote un président qui pourrait amener un pays à sa ruine.

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