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Vêtement, dis-moi, est-ce que je vêts bien?

Comment se faisait-il qu'on évacuât l'aspect humain dans le discours sur l'apparence? Pourquoi tant de questions sans réponses concernant le corps, l'âge, les émotions et les sentiments reliés au vêtement tel que confiance en soi, se sentir à la hauteur?
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Au début de ma carrière, il y a 45 ans, le discours concernant la relation au vêtement et au corps touchait essentiellement des femmes de 20 à 45 ans alors qu'aujourd'hui elle inclut des hommes, des fillettes de 9 ans qui veulent perdre du poids, des femmes de 70 ans qui s'interrogent sur leur coquetterie et des jeunes hommes obsédés par leur image corporelle. La situation ne s'est donc pas améliorée; au contraire, elle s'est détériorée.

Au fil de mes expériences de travail dans le domaine de la mode, un sentiment de manque m'a petit à petit habité. Le fait qu'on valorisait peu le vêtement au détriment de la mode m'agaçait. Comment se faisait-il qu'on évacuât l'aspect humain dans le discours sur l'apparence? Pourquoi tant de questions sans réponses concernant le corps, l'âge, les émotions et les sentiments reliés au vêtement tel que confiance en soi, se sentir à la hauteur?

J'ai donc entrepris des recherches pour mieux cerner le rapport qu'entretient un individu avec le vêtement, et les incidences dans les différents domaines de sa vie. « Gars de terrain », j'ai rencontré des femmes, surtout, de tous âges et de toutes professions, mais avec toujours la même interrogation : « Suis-je correcte? »; « J'ai l'impression d'en mettre trop ou pas assez »; « Les autres femmes ont plus d'habileté que moi pour choisir leurs tenues »; « Je manque d'audace »; « Je perpétue le même style » ; « Je doute de mes choix », et autres litanies.

En cette période de quêtes de toutes sortes où le bien-être est servi à toutes les sauces, il est étonnant qu'on aborde aussi peu la dynamique de la relation au vêtement. Une quête ne signifie pas rejeter du revers de la main la mode, les tendances et le style, mais plutôt d'explorer des voies pour atteindre la satisfaction et le bien-être de son apparence. Cependant, en partageant notre inconfort face à notre image visuelle, nous risquons d'être rabroués par des phrases assassines du genre : « il y a pire que cela sur la terre », « cela est tellement artificiel ». Les préjugés entourant l'intérêt que l'on porte à son image sont aussi tenaces que ceux visant les maladies mentales. Les maladies de l'image, c'est futile et nombriliste, croit-on encore.

Étant donné que cette situation ne trouvait pas écho nulle part, j'ai donc créé l'atelier « Je vêts bien » pour répondre à ce manque de tribune où il serait possible de partager sa situation, son vécu, ses expériences vestimentaires, voire sa détresse. Bien égoïstement, je l'ai fait aussi pour faire le point sur mon propre rapport aux apparences. Au fur et à mesure que j'élaborais ma recherche, trois questions plus personnelles revenaient sans cesse me hanter : l'origine de la perception erronée que j'avais de moi-même, les incidences de cette méprise dans mon développement personnel, et les actions à prendre pour corriger le tir. Autrement dit, faire la lumière sur mes comportements vestimentaires.

L'atelier « Je vêts bien » propose une réflexion pour approfondir un volet de la connaissance de soi, rarement abordé : Le regard que je pose sur moi, sur mon corps et dans ma relation au vêtement est-il approprié? Il permet de décortiquer, dénouer votre relation au vêtement.

En participant à cet atelier, vous explorerez ces points :

L'origine de vos comportement vestimentaires

L'origine de ce regard (le vôtre et celui des autres) qui donne le ton à vos habitudes et vos comportements vestimentaires. L'influence de la famille, son ADN vestimentaire, les proches, l'école, la culture, etc.

Votre image

La perception que vous avez de votre image visuelle et corporelle ainsi que le degré de satisfaction qui en découle. Les pressions qui brouillent les cartes (travail, société, médias, pressions personnelles, etc.)

Vos résistances

Nous figeons dans le temps une image négative d'un élément vestimentaire (style, couleur, imprimés) et cela érode notre assurance. Nous évitons de porter ce qui nous donnerait bonne mine, affectant du coup notre signature vestimentaire. Les faux-fuyants derrière lesquels on se cache : « mon travail ne le permet pas »; « ça ne se fait pas à mon âge », etc.

Repartir sur des bases qui correspondent davantage à votre réalité actuelle

Cet atelier se veut un temps d'arrêt pour poser un regard neuf sur votre rapport au vêtement, recadrer votre image et votre perception de vous-même. Une journée bien investie pour ceux et celles en quête d'une meilleure relation à soi et à son image.

Comprendre le vêtement c'est concevoir le rapport à son image, fausse ou réelle, et c'est apprendre à communiquer, sans mots, en utilisant un vocabulaire codé. C'est aussi réaliser que les goûts ne sont pas à discuter, mais à expliquer et qu'il faut éviter la fatalité, ne pas être une victime de son image visuelle et corporelle, mais apprendre à l'aimer et à la laisser évoluer, comme nous le faisons dans les autres domaines de notre vie. Ce n'est pas un sujet obscur, impénétrable.

L'architecte a l'intelligence de l'espace, la chanteuse celle du texte et vous, avec vos vêtements, vous avez l'intelligence de votre apparence. S'habiller n'est pas un geste banal, mais nous le répétons si machinalement que nous en oublions les raisons et les plaisirs tout comme nous le faisons avec un repas savoureux, ingurgité en vitesse, en privant nos pupilles gustatives d'un festin.

Voici quelques exemples de sujets abordés dans cet atelier :

Pour vous, s'habiller c'est...

□ impressionner...

□ provoquer les autres...

□ signifier son appartenance...

□ se mouler socialement ou se différencier...

□ se cacher des regards d'autrui, s'effacer, disparaître...

Quelles sont les peurs qui se cachent derrière vos résistances au changement?

La peur...

□du ridicule

□de faire vieux

□de perdre mon authenticité

□de ne pas être pris au sérieux au bureau (de ne pas faire « crédible »)

□du rejet, de l'exclusion du groupe d'appartenance, de l'abandon

□de ne plus attirer les regards sur soi, de ne plus être le centre d'intérêt

Dans votre garde-robe, choisissez trois (3) tenues que vous affectionnez particulièrement et assignez-leur un rôle.

Par exemple :

□ Vêtement rébellion

□ Vêtement superstition

□ Vêtement doudou, cocon, consolateur

□ Vêtement facilitateur (l'éternel tailleur noir)

□ Vêtement prête-nom (pour se créer un personnage)

□ Vêtement dépendance (qui est donc une véritable dépendance)

Le vêtement, outil communication

•Avez-vous l'impression parfois que votre tenue communique plus habilement que vous et a plus d'impact?

•Dans quelle(s) circonstance(s) le vêtement est-il votre meilleur messager?

Je promène mon atelier «Je vêts bien» à travers le Québec depuis presque 10 ans. Voici des témoignages de participantes que j'ai recueillis.

« La formation m'aura permis de confirmer l'héritage que ma mère m'a transmis : la fierté, le respect de soi et des autres, l'élégance, l'image de soi, l'importance de l'arrimage entre les différents savoirs, c'est-à-dire le savoir-être, le savoir-paraître et le savoir-faire. » Estelle O.

« Autre prise de conscience : dès le premier exercice écrit, j'ai reconnu avoir retenu mon élan spontané d'arborer pour cette rencontre un bijou que j'estimais trop voyant. Moi qui détestais tant les « qu'en-dira-t-on » de ma mère ! Depuis, le ver de la comparaison avec mes semblables ronge de moins en moins ma pomme. » Denise N.

« Cela m'a permis, entre autres, de découvrir de nouvelles perspectives à partir de la notion « habiter son vêtement ». Un vêtement habité, c'est celui qui me met en valeur et attire l'attention sur moi. Il témoigne de mon ouverture aux autres, de mon accessibilité, et non d'un classicisme « sévère et froid ». Louise, jeune retraitée

« Ce que j'en ai retiré, plus que tout, c'est que le regard n'est pas une entité solitaire branchée directement sur le jugement. Le regard de l'autre est très similaire au mien. C'est-à-dire qu'il est fait de ressenti, d'affect, de filtres et d'a priori liés en grande partie à notre besoin d'être accepté de la meute. Le regard de chacun se nourrit d'un désir d'entrer en relation avec l'être qui est devant nous. Beaucoup plus que de l'approbation de notre apparence physique ».

Hélène Q.

Prochain atelier : le dimanche 7 mai 2017

Pour informations : lucb@lucbreton.com

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