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Les femmes et les technologies propres: un plafond de verre à briser

Dans le cas des technologies propres () en particulier, nous sommes bien loin de l'optimisme des débuts, où cette industrie se targuait d'avoir la capacité de prévenir le changement climatique, de rétablir la santé économique et de briser enfin le plafond de verre pour les femmes dans ces secteurs d'activité.
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«Les femmes représentent la ressource la plus sous-utilisée du monde.»

Hillary Clinton

«La parité entre les sexes est loin d'être universelle pour ce qui est des femmes à des postes de leadership, dans quelque domaine que ce soit, que l'on parle de gouvernements, d'entreprises, de la société civile ou des médias.»

Saadia Zahidi, Forum économique mondial

Depuis que j'ai entendu parler du travail de Saadia Zahidi sur la parité entre les sexes au Forum économique mondial, j'ai suivi ses analyses avec beaucoup d'enthousiasme. En tant que femme, je trouve son travail non seulement intéressant, mais absolument nécessaire. Bien qu'il y ait eu beaucoup d'avancées en matière de parité, les femmes du monde entier continuent de se heurter à des problèmes allant de l'inégalité des salaires jusqu'à des violations des droits de la personne. Elles font face à des situations abominables qui entraînent traumatismes et désespoir dans le monde entier.

Aussi sombre que paraisse le tableau ainsi dressé, il ne constitue qu'une infime partie de ce qui se passe en réalité. Par définition, les opprimés n'ont pas de voix. Cet élément a été rendu évident au mois d'avril dernier, par Kathryn Clancy, chargée de cours d'anthropologie à l'Université de l'Illinois, qui a invité trois de ses collègues, Katie Hinde (Université d'Harvard), Robin Nelson (Université de Californie, Riverside) et Julienne Rutherford (Université de l'Illinois, Chicago) à étudier à quel point les cas de harcèlement sexuel de femmes anthropologues sont fréquents lors de leurs recherches sur le terrain.

Cette étude a non seulement révélé un nombre alarmant d'incidents (plus de 20 % des femmes anthropologues ont été victimes de harcèlement sexuel), mais aussi que les victimes gardaient le silence sur ces inconduites.

« Le fait de quitter le site de recherche, de ne pas terminer ou publier une recherche et (ou) la perte de lettres de recommandation peut avoir des conséquences dramatiques sur une carrière universitaire », explique Katie Hindle dans Science Magazine. « Pris ensemble, ces facteurs aboutissent à créer une population particulièrement vulnérable de victimes et de témoins impuissants. Notre discipline se doit de reconnaître qu'un nombre important de nouvelles recrues, particulièrement des femmes, doivent endurer le harcèlement sexuel et un environnement de travail hostile afin de pouvoir faire leur travail de scientifiques. »

Dans les dernières années, des rapports et des articles sont parus signalant la faible représentation des femmes dans les carrières dans les STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) et citant l'hostilité et l'isolement parmi les raisons de cette disparité. Dans le cas des technologies propres (cleantech) en particulier, nous sommes bien loin de l'optimisme des débuts, où cette industrie se targuait d'avoir la capacité de prévenir le changement climatique, de rétablir la santé économique et de briser enfin le plafond de verre pour les femmes dans ces secteurs d'activité. Au mois de juillet 2013, Lynn J. Good fut propulsée de son poste de chef des services financiers de Duke Energy Corp à celui de présidente-directrice générale du groupe. C'était la première fois qu'une femme accédait à un tel poste et cet événement, salué de tous, fut aussi l'occasion de rappeler que des problèmes de parité des sexes persistent dans cette industrie.

« Nous sommes les témoins d'une incroyable exclusion des femmes et des filles des domaines de la science, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques, ainsi que des professions afférentes. Le plus souvent, les femmes choisissent une carrière dans le domaine de la finance pour réaliser leurs ambitions », déclare Terry O'Neill, présidente de la National Organization for Women, à Bloomberg Businessweek.

En décembre 2013, un rapport publié Catalyst montrait que durant huit années consécutives, la représentation des femmes dans les conseils d'administration des compagnies Fortune 500 n'a pratiquement pas évolué (16,9 % de femmes siégeant aux conseils d'administration en 2013, contre 16,6 % en 2012).

Cela signifie-t-il que le secteur des technologies propres ne deviendra jamais la terre d'opportunités que l'on espérait? Pas du tout! La course n'est pas encore terminée. En fait, nous venons tout juste d'amorcer le virage décisif. Il existe désormais une conscience de la nécessité de passer à l'énergie propre et il est fort probable que l'industrie ouvrira de plus en plus de postes dans les dizaines d'années à venir, et par la même occasion offrira de nouvelles opportunités aux femmes. De plus, alors que nous faisons face à des problématiques d'ordre mondial, il deviendra indispensable de puiser dans le potentiel de ressources sous-employées en particulier, celles proposées par les femmes. Il est temps de briser tous les plafonds de verre qui limitent les femmes. Comme l'a habilement conclu Saadia Zahidi dans son dernier éditorial du Huffington Post : « Un changement social à l'échelle mondiale est en train de se produire : sa progression ne sera pas homogène, mais elle sera inéluctable. »

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