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La valse prébudgétaire

Encore une fois, les tenants de l'individualisme et du désengagement collectif réclament le couperet pour nos services publics. Le vieillissement de la population et la détérioration des infrastructures sont des sujets auxquels il faut certes s'attarder. Le maintien de l'accessibilité et de la qualité de nos services publics méritent également qu'on n'y porte attention.
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À l'approche de la présentation du budget du Québec, c'est maintenant au tour du Conseil du patronat du Québec (CPQ) de se lancer dans la valse des annonces pessimistes. Encore une fois, les tenants de l'individualisme et du désengagement collectif pour le profit d'une petite minorité réclament le couperet pour nos services publics.

Ne nous trompons pas ici, les problèmes soulevés sont bien réels. Certes, le vieillissement de la population et la détérioration des infrastructures sont des sujets auxquels il faut s'attarder. Le maintien de l'accessibilité et de la qualité de nos services publics méritent également qu'on n'y porte attention, et ce n'est pas en imposant de nouvelles compressions qu'on y arrivera.

Un investissement, pas une dépense!

La suggestion du CPQ de revoir à la baisse nos dépenses en petite enfance ne tient pas la route, économiquement parlant. Pour appuyer mon propos, je pourrais vous parler de l'étude du professeur Pierre Fortin qui démontre l'impact économique important qu'a eu l'implantation des services de garde à contribution réduite en permettant à des dizaines de milliers de femmes de concilier vie familiale et travail, mais l'impact n'est pas qu'économique.

Les services de garde et les congés parentaux contribuent au développement des enfants et, par la suite, permettent une meilleure intégration au système scolaire, entraînant des économies importantes pour le réseau de l'éducation. C'est loin d'être une affirmation gratuite, plusieurs experts de partout dans le monde s'entendent sur la question!

La productivité et la richesse passent par l'éducation

Contrairement au CPQ, je crois qu'il serait beaucoup plus pertinent d'envisager des investissements dans le réseau scolaire plutôt qu'un désengagement de l'État. Il y a un consensus au Québec pour dire que la persévérance scolaire est un enjeu important. Pourtant, dans les trois dernières années seulement, le réseau de l'éducation a subi des compressions de l'ordre de 500 millions de dollars!

Si nous désirons réellement créer plus de richesse à moyen et à long terme, il convient d'investir suffisamment dans l'éducation des Québécoises et Québécois. Une population éduquée et outillée pour évoluer dans un monde de plus en plus complexe est un atout important pour attirer les investisseurs au Québec.

Trouver de nouveaux revenus

Les compressions ne permettront jamais de mieux servir la population. La protectrice du citoyen a d'ailleurs livré un rapport sans équivoque à ce sujet : les compressions ont des effets directs sur les services aux citoyens. La question qui s'impose est donc: comment assurer le filet de protection social, l'accessibilité et la qualité de nos services publics? La réponse est désarmante de simplicité: il faut avoir le courage politique de trouver de nouveaux revenus.

Une grande discussion sur la fiscalité s'impose. Pourquoi ne pas revoir les aides aux entreprises qui représentent près de 5 milliards de dollars par année au Québec ? Soit une contribution deux fois plus importante qu'en Ontario. Pourquoi ne pas instaurer une taxe sur les véhicules à forte émission de CO? Pourquoi ne pas resserrer les crédits d'impôt et les abris fiscaux ne profitant qu'aux plus riches?

Les personnes salariées québécoises voient leur pouvoir d'achat stagner depuis les années 1980. Pendant ce temps, on apprend que les entreprises canadiennes dorment sur plus de 500 milliards de liquidités non investies malgré les nombreuses réductions d'impôts leur ayant été accordées. Plutôt que de passer le couperet dans nos services publics, peut-être faudrait-il penser à augmenter les revenus de l'État.

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