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Cette histoire commence dans un régime parlementaire britannique. Un gouvernement décide de sabrer les budgets dévolus à l'éducation et d'augmenter les frais de scolarité universitaires...
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Cette histoire commence dans un régime parlementaire britannique. Un gouvernement décide de sabrer les budgets dévolus à l'éducation et d'augmenter les frais de scolarité universitaires. S'en est suivi une très forte contestation étudiante, des manifestations, des actions de mobilisation qui apparaissent rapidement comme un prélude à un plus grand mouvement gagnant peu à peu toutes les sphères de la société.

Le gouvernement qui a mis de l'avant ces politiques avait également dans sa mire les prestations d'aide sociale ainsi que les programmes à la petite enfance et au soutien des familles. En gros, ce gouvernement s'attaquait aux services publics et aux services à la population. Cette dernière a décidé de se défendre.

Chacun doit contribuer... mais certains plus que d'autres

Dans cette société pourtant plutôt calme, qui en avait vu d'autres dans les années 1980, il semble difficile de voir d'où peut provenir la vigueur de cette contestation. À moins de regarder du côté des inégalités qui atteignent des niveaux incomparables. Ces inégalités se sont accrues depuis la crise de 2008 et les récents scandales concernant l'évasion fiscale des entreprises et des plus riches n'ont rien fait pour calmer la grogne...

Les citoyennes et citoyens de cette société délaissent les urnes et prennent de plus en plus la rue, s'organisent en comités locaux et contestent les décisions gouvernementales qui les frappent de plein fouet. Les syndicats, inspirés par la vivacité des mouvements étudiants, prennent des notes et préparent leurs propres mobilisations, organisées, concertées, plus inclusives, plus politiques. Ils demeurent la plus grande force d'opposition organisée, mais en se liant à des coalitions, ils réussissent à proposer des solutions de rechange à l'austérité.

Des compressions qui touchent tout le monde... ou presque

Il faut dire que le gouvernement ne laisse personne indifférent. Il tire aveuglément dans tous les sens : services de santé, bibliothèques, retraites, transports publics, aide à la réussite scolaire, aide aux victimes de violence conjugale, aires de jeux pour enfants, etc. Il est plus facile de mobiliser les gens quand ils sont personnellement affectés par les compressions et c'est exactement ce qui est en train de se produire.

Les seuls qui semblent être à couvert sont les plus fortunés et les entreprises qui, en plus d'avoir bénéficié davantage de la croissance de l'économie, sont à l'abri des compressions et de la tarification. Mieux encore, on continue de donner aux entreprises des subventions importantes pour qu'elles puissent générer des profits sur lesquels elles ne paient presque rien en retour...

Un ailleurs pas si lointain

Vous aurez compris que je ne parle pas du Québec même si certaines ressemblances apparaissent ici et là dans le récit ! L'histoire que je viens de vous raconter est celle du Royaume-Uni, sous Tony Blair et David Cameron, dans l'après-Thatcher. Le point positif est cette résistance dont ont su faire preuve les citoyennes et citoyens, les étudiantes et étudiants, les organisations syndicales, les organismes communautaires, les comités d'usagers, etc. Unis, ils ont réussi à faire reculer l'austérité. La menace plane toujours, mais elle est moins prégnante.

Ici, au Québec, alors qu'on parle de privatiser certains de nos services publics, où l'on coupe dans l'aide aux devoirs, dans les bibliothèques, dans la petite enfance et où l'on lutte plus ou moins contre l'évasion fiscale tout en donnant des subventions importantes aux industries pétrolières et extractives et, la résistance s'organise. Dans les rues, sur les lieux de travail, dans les quartiers, des citoyennes et citoyens refusent qu'on brade les services à la population. Le 31 octobre, la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics invite la population à manifester à Montréal contre l'austérité. Le 29 novembre, c'est au tour du Front social d'organiser une vaste manifestation à Montréal et à Québec. J'y serai, et vous ?

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