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Cela fait un an que le Parti libéral du Québec est au pouvoir. Pourtant, à voir l'étendue du démantèlement opéré par le gouvernement Couillard, on croirait que ça fait beaucoup plus longtemps que ça.
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Cela fait un an que le Parti libéral du Québec est au pouvoir. Pourtant, à voir l'étendue du démantèlement opéré par le gouvernement Couillard, on croirait que ça fait beaucoup plus longtemps que ça. À bien y penser, puisqu'il s'agit de la continuité de la « réingénierie » de l'État entamée par Jean Charest en 2003, cet air de déjà vu s'explique plutôt bien.

La grande différence réside dans la vitesse fulgurante avec laquelle les ministres du gouvernement Couillard s'empressent de mettre en pièces nos services publics, au détriment de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la condition des plus pauvres et de la classe moyenne.

Des services publics qui écopent

C'est un des ministres du gouvernement de Philippe Couillard, le ministre de la Solidarité sociale, Sam Hamad, qui le dit lui-même: « Les Québécois devront se résigner à recevoir des services de moindre qualité en raison de la ʺrigueur budgétaireʺ ». Rien de bien étonnant là-dedans, remarquez-bien. C'est assez clair qu'en réduisant les budgets des services publics, la qualité se dégradera.

Ces compressions majeures dans le réseau scolaire, en santé et services sociaux, en petite enfance, en matière de solidarité sociale, en recherche dans nos cégeps et universités, et j'en passe, auront des conséquences bien réelles sur le quotidien de centaines de milliers de Québécoises et Québécois (pour une liste ahurissante de toutes les compressions effectuées pour la seule année 2014-2015, visitez le site de l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS).

Tout ça pourquoi au fond ?

Au fond, quel est le but de cet exercice ? Est-ce réellement l'urgence de l'équilibre budgétaire ? Si oui, pourquoi seulement se concentrer sur les dépenses et ne pas en même temps chercher à accroître les revenus de l'État pour protéger ses missions ? Serait-ce que Philippe Couillard, à l'instar de ses ministres plus radicaux, comme Martin Coiteux, ne croit tout simplement pas aux services publics ?

Parce que c'est de ça dont il s'agit ici : un gouvernement rétrograde accroché à une vieille mentalité inspirée de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher, une idéologie simpliste qui ne cesse de prouver son illégitimité (voir le cas particulièrement patent du Kansas en ce moment).

Avant qu'il ne soit trop tard

Les tendances lourdes qu'entraîneront de telles politiques irresponsables seront difficiles à renverser. Davantage d'inégalités sociales, des services publics en moins bonne santé qui requièrent déjà et requerront encore un réinvestissement massif, des pertes d'emploi, la dévitalisation de certaines régions, etc.

Dans une entrevue accordée au magazine Nouvelles CSQ, Eve-Lyne Couturier, de l'IRIS, soulignait que si la tendance se maintient, les mesures d'austérité entraîneraient des reculs irréversibles en matière d'égalité entre les femmes et les hommes. Naomi Klein tient les mêmes propos en ce qui concerne la lutte aux changements climatiques dans son plus récent livre. Dans les deux cas, il faut agir et ne pas se priver des moyens de le faire.

Le devoir de rêver

L'ex-premier ministre du Québec, Jacques Parizeau, déplorait lors d'une entrevue récente à Radio-Canada cette déconstruction de l'État québécois. Il rappelait que la politique servait à construire l'avenir, pas à laisser les gens seuls à eux-mêmes.

Car au fond, qu'est-ce que la politique ? C'est la force collective que se donne une société pour réaliser ses rêves. Un sondage CROP réalisé pour le quotidien La Presse révélait que 40 % des répondantes et répondants considèrent que l'élimination de la pauvreté est le projet politique qui les fait le plus rêver.

Ce n'est certainement pas en nous privant des leviers de transformation sociale que sont nos services publics au profit d'une petite élite prospère qu'on y arrivera. Il serait temps que le gouvernement Couillard écoute la population et construise au lieu de mettre à terre ce que nous avons bâti pour nos enfants et nos petits-enfants.

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