Pendant que tout le monde s'indigne du «scandale AccèsD», on oublie qu'au lieu de s'attaquer aux symptômes, on devrait plutôt s'attarder au véritable mal : la modulation des tarifs des services de garde et le désengagement de l'État des services éducatifs à la petite enfance.
Surfant sur la vague des publicités hyper-ciblées, le département de marketing du Mouvement Desjardins a cru bon se servir d'un événement précis (l'introduction de la ligne 434 à la déclaration de revenus du Québec) pour proposer un produit de financement à ses clients. C'est cynique, on s'entend. Les dirigeants du Mouvement ont d'ailleurs exprimé des regrets quant à cette stratégie publicitaire douteuse.
Aussi déplorable que soit cette offre, elle demeure la résultante prévisible d'une décision politique encore plus douteuse du gouvernement Couillard.
Les effets néfastes prévisibles de la privatisation
À plusieurs reprises, la CSQ, la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), les associations de parents, les associations des centres de la petite enfance (CPE), etc., ont avisé le gouvernement Couillard que la modulation des tarifs aurait un impact fiscal important pour les parents du Québec.
Encore aujourd'hui, devant l'évidence, le premier ministre fait l'autruche.
«Les parents ont eu le temps de se préparer, on a mis en place des calculettes», nous dit-il.
Le problème, M. Couillard, ce n'est pas que les parents ne peuvent pas calculer la hausse. Le problème c'est qu'ils ne peuvent pas l'absorber sans faire d'importants sacrifices.
Vraiment trop peu et trop tard
Paradoxalement, tout en défendant la modulation des tarifs, le gouvernement Couillard semble avoir reconnu son erreur lors du budget, en annonçant la diminution de 50 % de la contribution additionnelle pour un deuxième enfant.
Cette décision, qui révèle l'improvisation des décisions du gouvernement en petite enfance, arrive trop tard.
La bonne décision dans ce contexte serait de revenir à l'universalité et au tarif unique pour tous les parents, tout simplement.
L'austérité se poursuit en petite enfance
En petite enfance, le nouveau budget confirme les compressions imposées en 2016-2017 au réseau public des services de garde. Le gouvernement libéral poursuit sa croisade contre le réseau public de la petite enfance, qui est pourtant le premier maillon fort de l'éducation au Québec.
La petite enfance, primordiale
Pour contrer la privatisation de nos services de garde éducatifs à la petite enfance, je vous invite à écrire au ministre de la Famille, Sébastien Proulx, en vous rendant au www.jm.lacsq.org.
Parce que l'éducation, ça commence tout petit, arce que le réseau public de la petite enfance est essentiel pour le travail des femmes et le développement des enfants, faites savoir au ministre que nos services de garde à la petite enfance, on les aime publics!
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