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Ce soir on fait peur au monde

Les élections fédérales arrivent au galop et les conservateurs de Stephen Harper ont résolument décidé de jouer la carte de la peur. La peur de quoi ? La peur de l'Islam, la peur du terrorisme, la peur de l'autre et le désir de sécurité de la population.
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Les élections fédérales arrivent au galop et les conservateurs de Stephen Harper ont résolument décidé de jouer la carte de la peur. La peur de quoi ? La peur de l'Islam, la peur du terrorisme, la peur de l'autre et le désir de sécurité de la population. C'est pratique aussi, ça permet de diviser l'opposition et de nous distraire du bilan très négatif du Parti conservateur et de sa décennie au pouvoir.

En s'apprêtant à faire adopter de façon précipitée son projet de loi C-51, Stephen Harper ne souhaite qu'une chose : diviser l'opposition et gagner les élections, sans se soucier des dommages collatéraux.

La peur comme marketing politique

Le projet de loi «antiterroriste» du gouvernement Harper mélange également beaucoup de choses. En voulant jouer la carte de la loi et de l'ordre, le Parti conservateur réussit plutôt à entretenir un climat de terreur. Profitant des gestes violents, par ailleurs très condamnables, d'individus dérangés, le premier ministre généralise et renforce indument les pouvoirs des forces de l'ordre.

Ses députées et députés et ses ministres entretiennent d'ailleurs cette peur, ne se gênant pas pour diffuser de l'information mensongère. Jason Kenney utilise des images qui s'avèrent complètement sans lien avec les actions de l'État islamique pour faire la promotion des actions «antiterroristes» des conservateurs.

Le député Lawrence Toet, quant à lui, en a profité pour exacerber la division de la population en demandant à ses électeurs s'ils étaient «avec nous ou contre nous» (https://quebec.huffingtonpost.ca/2015/03/11/lenvoi-postal-douteux-dun-conservateur-en-appui-a-c-51_n_6849412.html).

Un animateur de radio de la région de Québec est tombé dans le piège de ce nouveau climat de peur en diffusant cette image sans mentionner le fait que ces deux personnes faisaient partie d'une performance artistique qui occupait toute la Gare du Palais :

Pour gagner des élections, Stephen Harper est prêt à tout, même à exacerber des sentiments islamophobes.

Le grand flou

Son projet de loi « antiterroriste » amalgame beaucoup de choses. Sous le couvert de vouloir protéger le Canada contre les activités pouvant nuire à sa souveraineté, à sa sécurité et à son intégrité territoriale, on tend à criminaliser les actions de protestation et à donner un pouvoir incommensurable à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).

Les termes utilisés sont vagues et cela peut nous inquiéter. Surtout que l'on sait maintenant que des organisations environnementalistes et syndicales se retrouvent sous la lorgnette du SCRS et de la GRC qui voient en eux de potentiels agitateurs.

L'écran de fumée

Cette peur érigée en système pour assouvir la soif de pouvoir ne doit pas nous faire perdre de vue le vrai bilan du règne des conservateurs. En ne misant que sur l'économie extractive, les conservateurs ont nui à l'intégrité territoriale du Canada en plus de fragiliser l'économie du pays. Ces deux critères, soit dit en passant, font partie de ceux évoqués pour justifier la mise en application de cette loi inique. La véritable crainte que la population canadienne devrait avoir, c'est la possible réélection de Stephen Harper et du Parti conservateur.

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Avril 2018

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