En vue de l'élection du 7 avril prochain, l'Association des propriétaires fonciers du Québec (APFQ) lance un défi aux chefs des partis politiques pour qu'ils prennent une position claire sur la question des taxes foncières, et ce avant la fin de la présente campagne électorale.
Il y a urgence. Depuis l'année 2000, les politiciens tergiversent sur la question et remettent à plus tard tout en reconnaissant, de façon unanime, la dernière fois en 2010, que les taxes foncières sont inéquitables. Entre-temps, les inégalités subsistent, les taxes augmentent hors de tout contrôle. Ce sont donc, toujours depuis l'an 2000, 14 comptes de taxes consécutifs qui ont dû être acquittés et la saignée du portefeuille des contribuables continue.
Partout au Québec, les propriétaires de maisons subissent, année après année, des hausses indécentes. La valeur des propriétés fluctue sans cohérence d'une municipalité à une autre. Au hasard d'une ligne qui divise deux municipalités, les écarts vont jusqu'à 30% pour des propriétés voisines et quasi identiques. Les personnes retraitées voient leurs revenus stagner alors que la charge fiscale augmente.
Depuis l'an 2000, les gouvernements de tous les partis sont restés figés. Ils ont reconnu unanimement que la taxe foncière est dépassée. Ils font de belles déclarations, se disent à l'écoute, mais ne font absolument rien. Pendant ce temps, les victimes de cette injustice encaissent hausse après hausse. Ils ont reçu et payé, rappelons-le encore, 14 factures d'une taxe injuste pendant que les gouvernements successifs ont si gentiment tenté de les rassurer!
Pleine de promesses quand il s'agit de dévoiler de grandes ambitions le temps d'un mandat, la classe politique du Québec échoue lamentablement au test de la simple gouvernance. Tous partis confondus, elle a été incapable, en 14 ans, de corriger une injustice flagrante unanimement reconnue. Certains politiciens invitent les propriétaires à se rassurer en songeant à la hausse de la valeur de leur propriété. Ils ont même poussé le cynisme jusqu'à proposer un report d'impôt foncier qui mènerait, encore une fois, à la recette par excellence des politiciens: pelleter le problème par en avant...
Or, ces gens ne sont pas conscients d'un droit pourtant fondamental, soit celui de posséder sa maison non pas pour spéculer, mais simplement pour y habiter tout en payant sa juste part des services municipaux.
Est-ce si étonnant que la colère gronde à Rivière-Rouge et à Nominingue? À Sainte-Anne-de-la-Pérade? Partout, des citoyens installés en des endroits paisibles ont de moins en moins les moyens d'habiter leur résidence.
Quand un parti politique s'avancera-t-il pour régler une fois pour toutes l'iniquité de la taxe foncière calculée à partir de l'évaluation? À quand une réforme de la fiscalité municipale et une remise des responsabilités au bon endroit? Quand un frein appelé IPC sera-t-il appliqué aux rôles d'évaluation?
Les citoyens, dont certains ont soumis une solution viable dans d'autres provinces, ont gagné le droit d'être cyniques. C est la classe politique en entier qui doit porter le fardeau d'avoir perdu le respect de ses commettants.
Le peuple attend. Pour obtenir que leurs dirigeants fassent leurs devoirs, les citoyens se demandent quelle couleur de carré arborer sur leur chemise? Quel modèle de chaudron agiter?
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