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Pourquoi vous devriez voyager maintenant

Devenue trop touristique, trop commerciale, l'évolution d'une destination est pour eux rarement souhaitable.
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«C'était mieux avant». Des mots qui sortent souvent de la bouche de nos grands-parents. On les entend aussi de la part de voyageurs désabusés qui réalisent avec stupeur que leur destination favorite a bien changé depuis leur dernier passage. Devenue trop touristique, trop commerciale, l'évolution d'une destination est pour eux rarement souhaitable. Le monde devrait rester comme il est, parce que c'est ça, le bon vieux temps.

La première fois que j'ai mis les pieds en Asie du sud-est il y a déjà sept ans, j'ai eu le bonheur de visiter des endroits spectaculaires qui sont restés à jamais gravés en moi. Notamment, le petit village d'El Nido sur Palawan aux Philippines et Vang Vieng, au Laos. Bien que déjà accoutumés aux touristes, ces deux endroits avaient su garder une grande part d'authenticité, n'étant jamais bien loin de leurs traditions.

« The real thing »

Même si beaucoup de touristes venaient à Vang Vieng pour y descendre la rivière et consommer bon nombre de cocktails aux champignons magiques pour ensuite dégeler sur un épisode de Friends, il était très facile de dénicher un petit bungalow au toit de paille bordant la rivière, éloigné de tout, où le temps cessait de s'écouler. Au milieu d'une population locale pauvre et coupée de la civilisation, on se sentait « vrai ».

En 2016, les choses ont bien changé. Les bungalows ont cédé leur place aux hôtels de luxe. Des centaines de touristes chinois déambulent dans les rues en « doom buggy », provoquant d'immenses nuages de poussière. Les restaurants, les bars à vin et les clubs se succèdent à un rythme effréné. Les coraux d'El Nido, jadis d'une indescriptible richesse, ont subi un véritable génocide, victime d'ancres mal lancées, piétinés par des centaines de milliers de touristes qui, eux aussi, voulaient goûter à ce morceau de paradis. Les habits traditionnels ont été remplacés par des jeans et des chandails de David Beckham. « L'authenticité » que j'avais tant aimée ne semble plus au rendez-vous.

Mais ai-je vraiment le droit de juger cette transformation, d'en être déçu ? Qui suis-je pour me réfugier dans ma nostalgie de ce que je qualifiais de vrai et d'authentique. Les peuples du tiers monde ont eux aussi droit à leur part du gâteau, à se développer, à s'ouvrir sur le monde, avec les conséquences qui, nécessairement, s'ensuivent. Le tourisme est pour eux une véritable bouée de sauvetage, souvent le seul moyen de sortir de la rizière ou du champs de bok choy. La richesse, ce n'est pas que pour nous.

Le monde s'internationalise, s'uniformise. On écoute la même musique, les mêmes films. On attend tous fébrilement la 4e saison de House of Cards. On s'habille de la même façon. Le mouvement semble irréversible. Bien sûr, les Laotiens sont encore loin de passer leur soirée à manger des noix Kirkland en écoutant Ron gueuler sur les déboires de Canadien. On conserve tous nos particularités. On a tous notre part d'unique. Mais il faut cesser d'être désolé de ne pas retrouver le monde qu'on a connu autrefois ou même le monde qu'on s'imaginait, tel un Français désenchanté d'apprendre que le Québécois moyen ne vit pas dans sa cabane à sucre, cintré d'une ceinture fléchée et troquant des miroirs avec les Algonquiens.

Cela dit, même si le monde est encore bien diversifié, je ne peux m'empêcher de penser que c'est aujourd'hui, maintenant, qu'il faut voyager. Avant que tous les petits hôtels ne deviennent des Hilton. Avant que toutes les motos ne soient remplacées par des SUV et qu'on ne retrouve un Starbucks à chaque coin de rue. Est-ce que c'est négatif ? Est-ce que le monde perd à se rejoindre de la sorte ? Est-ce réellement la façon d'éliminer les odieux écarts de richesse ? Je n'oserai pas m'avancer aujourd'hui...

En attendant les réponses, mon mezzo latte est vide. Je vous laisse là-dessus.

Pour en savoir plus, visitez le site du couple globe-trotter:

http://www.auboutdumonde.voyage/

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