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La liberté de la presse n'est ni acquise, ni assurée. Et lorsqu'on baisse la garde ou lorsqu'on accepte les brèches, c'est là que l'on pose le pied sur un terrain glissant. Et c'est là que le monde que l'on connaît, cette société ouverte et libre, perd ses repères.
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Les atteintes à la liberté de la presse sont vivement dénoncées tout comme le sont les problèmes d'entrave au travail des journalistes. Non seulement par les médias, mais par de nombreux organismes. Pourquoi? Parce que là où les journalistes ne sont pas libres, il n'y a pas de démocratie.

La libre circulation de l'information et des opinions est ce qui disparaît en premier dans les États totalitaires et lorsque la démocratie est mise à mal. Cet enjeu n'est pas que le propre de Reporters sans frontière qui dresse chaque année son bilan des journalistes enlevés ou tués. Cette question est une responsabilité collective.

Chaque fois que l'on tente de museler la presse, c'est qu'une personne, une entreprise, un acteur de pouvoir tient à ce que l'information reste secrète ou cachée. Au final, c'est la population et le public qui en paient les frais. Sur le terrain, les journalistes sont les yeux et les oreilles des citoyens. L'intérêt public est l'une des motivations centrales et une valeur fondamentale du journalisme.

Depuis le début de 2015, la liberté de la presse a été rudoyée à de nombreuses reprises. La Fédération professionnelle des journalistes a effectué plusieurs sorties pour dénoncer les mesures d'opacités à Blainville, a questionné les refus de répondre à la mairie de Montréal, a déploré l'interdiction de parler aux journalistes à l'Assemblée nationale et la pression exercée à Ottawa. La FPJQ a aussi dénoncé l'intervention de la haute direction de Bell média dans le contenu éditorial et réclamé une intervention pour que soit libéré Raif Badawi.

La FPJQ a aussi dénoncé des gestes d'agression perpétrés contre des journalistes lors de manifestation rappelant qu'il existe de nombreuses tribunes où s'exprimer et que jamais la violence ne sera une méthode acceptable pour clamer un désaccord. Et ce désaccord, en vertu de la liberté d'expression dont découle la liberté de presse, il est en droit lui aussi de cohabiter. C'est aussi ça, la démocratie.

De tous les temps, les journalistes ont été malaimés. C'est le métier. Ceux qui tiennent à ce que l'information ne circule pas n'apprécieront jamais d'avoir les projecteurs sur eux.

En cette Journée mondiale de la liberté de la presse, il importe de rappeler que les journalistes ne sont pas des acteurs de la nouvelle, mais des témoins. Et non des cibles. Dans une société libre, où la liberté d'expression figure en tête de nos chartes des droits, tirez sur les messagers est inacceptable.

J'en profite pour souligner le travail des collègues. Même si plusieurs ont été bousculés, malmenés, aspergés de peinture, rudoyés, repoussés par des matraques, intimidés ou victimes de pressions - notamment en régions -, ils ont su résister et persévérer dans leur quête des faits.

La liberté de la presse n'est ni acquise, ni assurée. Et lorsqu'on baisse la garde ou lorsqu'on accepte les brèches, c'est là que l'on pose le pied sur un terrain glissant. Et c'est là que le monde que l'on connaît, cette société ouverte et libre, perd ses repères.

Ensemble, protégeons la liberté de la presse.

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