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Écrivons ensemble une nouvelle page de l’histoire des femmes

Jamais le problème de l’exploitation sexuelle n’a été aussi criant qu’actuellement.
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Au Québec, l’année 2017 n’est pas encore terminée, mais voilà qu’elle bat déjà tous les records en matière de signalements de fugues.
Steve Debenport
Au Québec, l’année 2017 n’est pas encore terminée, mais voilà qu’elle bat déjà tous les records en matière de signalements de fugues.

Octobre a été désigné Mois de l'histoire des femmes pour la victoire juridique du 18 octobre 1929 où le Canada a enfin reconnu les femmes comme des « personnes » à part entière.

Or, malgré cette victoire juridique il y a quatre-vingt-huit ans, il y a des femmes et des adolescentes aujourd'hui, chez nous au Québec, qui sur le plan de la dignité humaine ne sont pas reconnues comme des « personnes » à part entière. En ce mois de commémoration, cela nous interpelle.

Jamais le problème de l'exploitation sexuelle n'a été aussi criant qu'actuellement. Selon l'ONU, l'exploitation sexuelle est passée au deuxième rang dans le palmarès mondial de la criminalité, après le trafic de stupéfiants.

Le Québec est la seule province à « exporter des filles » dans le reste du Canada.

Au Québec, l'année 2017 n'est pas encore terminée, mais voilà qu'elle bat déjà tous les records en matière de signalements de fugues. Les statistiques sont effrayantes : près d'un jeune sur trois, une fois dans la rue, sera victime d'exploitation sexuelle. L'âge d'entrée dans la prostitution se situe désormais entre 14 et 15 ans. Le Québec est la seule province à « exporter des filles » dans le reste du Canada. L'urgence d'agir n'est plus à démontrer.

On ne peut plus ne parler de l'enjeu de la prostitution juvénile et de l'exploitation sexuelle qu'une fois par année, lors du Grand Prix, puis faire semblant le reste de l'année que ça n'existe pas. Cet enfer est ici et partout au Québec, chaque jour de l'année.

Il y a au Québec plus de 1 300 proxénètes qui guettent, confisquent et détruisent des vies à peine sorties de l'enfance.

Il y a au Québec plus de 1 300 proxénètes qui guettent, confisquent et détruisent des vies à peine sorties de l'enfance. Ce n'est là que la partie visible du problème, la pointe de l'iceberg. Nous n'avons pas idée de sa pleine ampleur. Il faudra agir fermement, avec conviction.

Nous demandons aujourd'hui que, collectivement au Québec, nous fassions serment de tout faire pour libérer nos filles. Aidons toutes celles qui, en ce moment même, sont retenues dans l'horreur contre leur gré. Engageons-nous à panser les plaies du martyr qu'on leur a fait subir et à leur redonner l'entière liberté de leur corps, de leur vie et de leur avenir. Mettons tout en œuvre pour arracher à ce destin tragique des centaines d'adolescentes qui, sans notre aide, se retrouveront sur le chemin mortifère de la prostitution demain.

La tâche est grande. Voici pourquoi nous joignons nos voix, nous qui sommes impliquées dans ce combat de longue haleine, pour que l'Assemblée nationale s'engage enfin dans une lutte ferme et sans compromis contre la prostitution juvénile et l'exploitation sexuelle.

Écrivons ensemble une autre page de l'histoire des femmes.

Ce texte est cosigné par Diane Matte, co-fondatrice et co-coordonnatrice, Concertation des luttes contre l'exploitation sexuelle (CLES); Nathalie Khlat, présidente, Le Phare des Affranchies; Mélanie Sarroino, agente de liaison, Regroupement québécois des centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel; Pina Arcamone, directrice générale, Réseau Enfants-Retour.

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