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Le premier conseil municipal depuis les élections

Comme plusieurs l'ont souligné à maintes reprises, il reste encore beaucoup de chemin à faire sur le plan de la diversité, notamment au sein de l'administration.
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Les élus membres du cabinet fantôme de l'Opposition officielle à Montréal.
Cabinet de l'Opposition officielle
Les élus membres du cabinet fantôme de l'Opposition officielle à Montréal.

Un conseil historique

Lundi a eu lieu le premier conseil de ville depuis les élections du 5 novembre dernier. Ce fut un moment historique. J'ai eu l'honneur d'être le premier élu à poser une question à une mairesse plutôt qu'à un maire de Montréal. Pour la première fois, le conseil a été présidé par une femme. Pour la première fois, une majorité d'élus sont des femmes. Pour la première fois, une élue asiatique et une élue autochtone – qui font partie de notre formation politique – siègent au conseil de ville.

Par contre, comme plusieursl'ont soulignéà maintes reprises, il reste encore beaucoup de chemin à faire sur le plan de la diversité, notamment au sein de l'administration.

Le cabinet fantôme de l'Opposition officielle

En matinée avant le conseil, j'ai présenté notre «cabinet fantôme», qui suivra l'administration Plante-Dorais et son comité exécutif (CE). Je me suis engagé à ce que nous soyons une opposition responsable et rigoureuse. Nous avons dans notre équipe des individus de talent, des femmes et des hommes qui possèdent l'expérience et la détermination nécessaires pour contribuer à tous les dossiers municipaux et pour défendre les intérêts de tous les Montréalais.

C'est d'ailleurs ce qui nous a poussés à dénoncer le manque de sensibilité du nouveau comité exécutif vis-à-vis des enjeux importants. En effet, quand on observe la liste des responsabilités attribuées aux membres du nouveau CE, on y constate des lacunes importantes. Des dossiers aussi majeurs que le statut de la femme, la réconciliation avec les Peuples autochtones, les relations avec la communauté anglophone, l'électrification des transports, l'accessibilité universelle ou l'économie sociale n'ont pas été inscrits explicitement dans les mandats des membres du CE.

Ce sont pour nous des dossiers qui méritent l'attention de l'administration et c'est pourquoi nous avons expressément nommé des porte-parole sur ces sujets. Quand notre leader, Marie-Josée Parent, a questionné la mairesse sur l'absence d'une responsable du statut de la femme au CE, Mme Plante a répondu que c'était un «oubli» et que ces responsabilités avaient été attribuées à Mme Rosannie Filato.

C'est un peu la valse des dossiers dans cette administration... Ceux de l'environnement et du développement durable avaient été confiés à M. Luc Ferrandez... pour qu'on lui retire moins d'une semaine après.

Ma première question: la première «non-réponse» de la nouvelle administration

Comme première question, j'ai interpellé la nouvelle mairesse sur ses engagements électoraux. Quand, pendant la campagne à la mairie, les journalistes lui ont demandé «Quelle sera votre première décision?», Mme Plante avait répondu:

«Je passerai une commande pour 300 autobus hybrides. Je veux être la mairesse de la mobilité. [...] je peux commander des autobus et rétablir un équilibre après les coupes qu'a subies la STM.»

Au conseil municipal, je lui ai donc demandé si elle avait «passé la commande».

Sa réponse? Elle a la «volonté ferme» d'investir massivement dans le réseau d'autobus de Montréal. Elle a eu des «discussions» avec des représentants des gouvernements supérieurs et tout cela était de «très bon augure».

Lorsque je suis revenu à la charge sur la même question, elle a assuré que les Montréalais verront une différence sur les routes «dans les prochaines semaines, les prochains mois».

Les 300 nouveaux autobus hybrides ne sont pas pour demain.

Ce qui ressort de ces réponses, c'est que la commande n'a pas été passée. Pour ceux qui savent comment ces décisions sont réellement prises, ce n'est pas surprenant. Comme ce sont les gouvernements fédéral et provincial qui paient la plus grande part de la facture, ils ont un processus qui exige la présentation des priorités en avance des cycles budgétaires et décisionnels.

Et même si le financement était donné sur-le-champ, il y a maintenant l'Agence régionale de transport métropolitain (ARTM), qui a comme mandat, entre autres, d'«étudier et planifier le maintien, l'amélioration, ou le remplacement d'équipements et d'infrastructures de transport collectif». L'ARTM aura son mot à dire. De plus, il faut également respecter sa politique de financement. Ensuite, la Société de transport de Montréal (STM) doit prévoir les dépenses en amont dans son programme triennal d'immobilisation. Une fois que c'est fait, la STM devra interjeter l'appel d'offres, un processus qui à lui seul peut prendre un an ou même plus.

Finalement, comme la promesse de Mme la mairesse était un ajout à la flotte actuelle des 1837 autobus de la STM, elle va devoir augmenter le budget de fonctionnement pour ces nouveaux autobus. Spécifiquement, elle va devoir embaucher 600 chauffeurs (300 nouveaux bus x 2 quarts de travail), ce qui équivaut à 50 M$ de plus par année sur une base récurrente. Et on ne parle pas même pas d'entretien et de ravitaillement. Dernier point: où va-t-on mettre ces 300 autobus? Présentement, il n'y a pas de garage disponible pour les entreposer à la fin de chaque journée.

Bref, ce n'est pas pour demain et c'est certainement un dossier à suivre.

À la prochaine.

Avril 2018

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