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Un 22 avril sans frontière

Le 22 avril, comme des milliers d'autres, je vais répondre à l'appel de la collectivité, celui du gros bon sens. Dominic Champagne, éveilleur de conscience renseigné,. Mon dernier séjour au Honduras m'a fait établir un lien clair entre la situation d'ici et celle d'ailleurs.
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À titre de photographe, Léa Clermont-Dion a accompagné Lynn Dolen, directrice des communications d'Oxfam-Québec, sur le terrain de l'organisation qui mène plusieurs projets en sécurité alimentaire et hydrique au Honduras.

Le 22 avril, comme des milliers d'autres, je vais répondre à l'appel de la collectivité, celui du gros bon sens. Dominic Champagne, éveilleur de conscience renseigné, nous questionne. Mon dernier séjour au Honduras m'a fait établir un lien clair entre la situation d'ici et celle d'ailleurs.

La semaine dernière, je me suis rendue au Honduras, l'un des pays les plus pauvres en Amérique latine après Haiti, le Guatemala et le Nicaragua. Ma réflexion sur la nécessité de marcher est devenue encore plus claire, évidente et universelle. L'inquiétude face à notre avenir est globale. Il est nécessaire de marcher pour le bien commun, car les enjeux du Nord sont reliés aux enjeux du Sud. Les gestes que nous posons au Québec comme société influencent directement le sort de pays comme le Honduras.

Crédit photo: Léa Clermont-Dion, 2012, Antonio Ortiz, El Rincon, Honduras

Cet État, en plus de voir ses ressources exploitées par les étrangers, doit s'adapter aux effets des changements climatiques qui perturbent le cycle saisonnier. Les paysans ont dû mal à s'adapter aux perturbations météorologiques, aucune aide est apportée par le gouvernement.

Dans la petite communauté d'El Rincon près de San Lorenzo dans la région de Valle, au sud-ouest du Honduras, un homme plutôt petit, mais fier comme personne, vit sur le haut d'une colline. Il tient sa fermette avec sa femme et ses enfants. Il s'appelle Antonio. Depuis des années, il s'adapte, tant bien que mal aux saisons sèches plus longues, aux tempêtes tropicales plus dures. Comme plusieurs, il a été pris de court avec les inondations de novembre dernier qui ont fait perdre la vie à beaucoup trop d'individus. D'année en année, mère nature se fait plus imprévisible que jamais.

Si 72% des Honduriens souffrent d'insécurité alimentaire et que 23% d'entre eux sont sous-alimentés, c'est qu'il y a un lien direct à faire avec les changements climatiques. Carlos Velasquez, chef de projet pour Oxfam-Québec, explique comment la déforestation en territoire montagneux réduit énormément la capacité de rétention d'eau dans les sols et les nappes phréatiques. Les changements climatiques entraînent donc des risques plus sérieux d'érosion et dégradent la qualité de l'eau tout en diminuant sa quantité. La sécurité alimentaire de paysans comme Antonio est menacée, car leur accès à l'eau est grandement réduit par ces perturbations météorologiques.

Selon un rapport du PNUE, le Programme des Nations Unies pour l'environnement, la déforestation représente un réel fléau pour le pays. 80 000 hectares sont rasés chaque année. Résultat? Perte de 35% de la végétation d'ici 30 ans. Est-il nécessaire de s'inquiéter? Oui, selon les coopérants d'Oxfam-Québec sur le terrain.

Leur projet, dans leur jargon, le PRASA, est un appui à la sécurité alimentaire dans les bassins-versants des rivières Nacaome et Goascoran du sud du Honduras. Ils aident les communautés comme celle d'El Rincon à faire face aux changements climatiques en pensant différemment leurs semences, en utilisant des filtres à eau, etc. Antonio doit sa fierté à la maintenance de sa ferme dont l'organisation est sans pareil. Victime des changements climatiques, il doit adapter la culture de ses terres. Les ONGs sur le terrain l'appuient dans sa démarche.

Antonio Ortiz s'adapte comme il peut avec l'aide de partenaires locaux et les coopérants d'Oxfam-Québec. Le débalancement des saisons est criant, les périodes de sécheresse s'allongent. Lors des inondations massacrantes de novembre, Antonio a tout perdu. Quoi faire?

Les changements climatiques subis par le Honduras font partie d'une problématique plus globale. Les choix de nos gouvernements au Québec ont un impact direct sur ces dégradations climatiques. Nous sommes tous responsables. Le 22 avril, je marcherai aussi pour Antonio.

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