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Ça me prend un peu au ventre ces jours-ci. Je regarde défiler les images de violence, d'abus, de brutalité. Ça me fait mal ici. Juste ici. Près du coeur. Le mouvement étudiant est fort, uni et solide. C'est beau, ça me fait du bien, ça me donne espoir. Mais, il y a un déséquilibre de forces évidentes. Tu ne me fais plus croire en la démocratie. Certes, je suis de plus en plus cynique face à cet idéal. Et toi, tu arrives à coups de bombes assourdissantes et tu détruis de plus belle mon rêve. SPVM, tu m'indignes.
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Ça me prend un peu au ventre ces jours-ci. Je regarde défiler les images de violence, d'abus, de brutalité. Ça me fait mal ici. Juste ici. Près du coeur. Le mouvement étudiant est fort, uni et solide. C'est beau, ça me fait du bien, ça me donne espoir. Mais, il y a un déséquilibre de forces évidentes. Tu ne me fais plus croire en la démocratie. Certes, je suis de plus en plus cynique face à cet idéal. Et toi, tu arrives à coups de bombes assourdissantes et tu détruis de plus belle mon rêve. SPVM, tu m'indignes.

Remarque, je n'ai rien contre la violence, parce qu'elle fait partie de la vie. Ce sentiment d'impuissance, de mal-être qui te prend au plus profond de toi et qui te donne une envie de crier, parce que tu ne trouves pas toujours les mots pour qu'on t'entende, parce que tu veux changer une situation. On parle ici d'une violence naturelle, spontanée.

Il y a aussi la violence organisée, celle dont tu te fais le porte-étendard ces jours-ci. Elle ne me plaît pas. J'écoutais le père de Francis Bernier, le jeune que tu as sévèrement blessé, l'autre jour. As-tu des enfants? La manière dont tu agis avec les jeunes Québécois est inacceptable. Personne ne mérite de perdre la vue, parce que tu abuses. Tu sais quoi? Les affrontements actuels me rappellent le printemps arabe. Nous vivons un printemps québécois mené de front par les étudiants. Il y a répression de demandes légitimes, nobles et nécessaires.

En passant, SPVM, je ne suis pas une anarchiste. Figure-toi donc que je crois à l'État. Je crois aussi en la sociale démocratie. Ce que je peux te dire, c'est que je ne crois pas au gouvernement qui est élu depuis le 14 avril 2003. Un gouvernement qui fait preuve d'arrogance envers les étudiants québécois ces temps-ci. Une arrogance insupportable qui m'indigne.

Les mouvements sociaux s'expriment de manière spontanée. Il n'y a pas de mot d'ordre clair dans les manifestations, elles sont naturelles et profondément importantes pour l'expression de la collectivité. Elles sont à la base de ce que tu es censé défendre, par l'application de la loi et l'ordre. Quand tu lances une bombe assourdissante dans une foule, que tu blesses sévèrement un étudiant qui joue de l'harmonica, SPVM, tu m'indignes.

Tu m'indignes, parce que tu abuses de ton pouvoir.

Tu m'indignes, parce que tu ne respectes pas les règles du jeu.

Tu m'indignes, parce que tu ne respectes pas la dignité de tes citoyens.

Non, la violence que tu as utilisée le 7 mars dernier et à plusieurs autres reprises n'est pas légitime. Ce monopole louangé par notre système de droits et libertés m'indigne. Sérieusement.

Fin de ce cri du cœur.

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