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Travailler pour voyager, mon parcours

Trois années de pur bonheur à rire, pleurer, trimer, et voyager, surtout voyager. Et puis tout s'est fini. Il a fallu chercher un emploi sérieux, se mettre dans la «vie active», comme ils disent.
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Je fais partie de la génération Y, génération de voyageurs, rêveurs, consommateurs. Depuis quelques années, je constate que de plus en plus de jeunes partent sur la route pour y vivre des aventures et des expériences. Contrairement aux baby-boomers, nous cherchons à évoluer dans un monde où l'on se donne les moyens de réussir les projets que l'on aime. Nous faisons des études pour obtenir un métier dans lequel on s'épanouira et évoluera. Du moins, c'est l'image que la société dans laquelle nous avançons nous donne. Mais qu'en est-il de la réalité?

À 20 ans j'ai quitté la France pour venir m'installer au Canada. À l'époque, la passion du voyage commençait à naître en moi et si je partais, c'est que le Québec représentait une sorte d'eldorado. En faisant quelques recherches, je tombais sur le baccalauréat qui allait rythmer ma vie pendant 3 ans à l'UQAM et qui, du moins le pensais-je, allait me donner le métier de mes «rêves».

Durant mes années universitaires, je me suis fait des amies incroyables, j'ai voyagé, vécu une grève étudiante, travaillé dans des restaurants, j'ai rendu des travaux à la dernière minute, j'ai eu un bal de promotion et j'ai vécu une belle remise des diplômes. Trois années de pur bonheur à rire, pleurer, trimer, et voyager, surtout voyager. Et puis tout s'est fini. Il a fallu chercher un emploi sérieux, se mettre dans la «vie active», comme ils disent. C'est à ce moment-là que la réalité du marché du travail m'est arrivée en plein dans la face. Des heures de recherche d'emploi intense qui se transformaient en semaines, des semaines en mois et des mois en une année.

Au début, je dois avouer que la chute a fait mal. Se rendre compte qu'il n'y a pas de place pour soi sur le marché, qu'on passe énormément de temps à chercher sur tous les sites d'offre de travail, que notre quotidien se limite à attendre un coup de fil, à se remettre en question, et puis à déprimer. On en finit par oublier ce qu'on aime dans la vie et ce qui nous rend heureux. On commence à chercher un travail pour se nourrir et non pour s'épanouir. On se confronte à une réalité qui ne nous plaît pas.

Après avoir pris conscience de tout ceci, j'ai commencé un job dans un café qui a duré plusieurs mois, je me disais que ce n'était que temporaire, que je finirais bien par trouver. Et puis, j'y ai rencontré des personnes merveilleuses qui m'ont rappelé qui j'étais. Je me suis rendu compte que dans toute cette descente d'illusion j'avais oublié ma passion pour les voyages, pour les fous rires, pour la musique, les travaux manuels, pour les sorties entre filles, pour la vie! À partir de ce moment, j'ai cessé de me remettre en question et je me suis remise à vivre, à faire des voyages, à me reconnecter avec mon univers de globetrotteuse, mais aussi avec mes abonnés que j'avais laissés de côté. J'ai commencé à travailler non parce que c'était le job de mes «rêves», mais parce que celui-ci me permettait de vivre ma passion et de m'épanouir autrement.

Avec mon emploi au café, j'ai pu réaliser l'un de mes projets et aller au Japon. Aujourd'hui je suis serveuse dans un restaurant et j'économise pour partir en Nouvelle-Zélande. J'ai cessé toute recherche d'emploi dans mon domaine. Je me consacre uniquement à mon travail en restauration. Beaucoup de personnes me disent: «Oui, mais tu ne feras pas ça toute ta vie?» L'important c'est d'y trouver un équilibre. À côté de ce job, je travaille sur des projets personnels comme mes chroniques de voyage, mes documentaires, mon site internet, etc. Des projets qui me permettent d'alimenter mon CV tout en restant dans un emploi qui ne me demande aucune réflexion ni d'effort en dehors de mes heures de travail. Je ne regrette rien de ma situation actuelle. Je suis heureuse d'être serveuse, de travailler avec une superbe équipe et de rencontrer des personnes qui viennent des quatre coins du monde. Chaque matin je me lève et je me dis : «pense au futur voyage pour lequel tu travailles fort». Croyez-moi, j'ai de quoi être motivée.

Il est important de se rappeler ce qui nous donne envie, ce qui nous motive, ce qui nous attire dans notre vie et notre quotidien. Il ne faut pas prendre pour acquis ce que nous nous faisons comme idée de notre futur post diplôme. Mais il ne faut pas pour autant oublier ses projets professionnels. Nous sommes jeunes et nous avons des rêves à vivre. Ne nous laissons pas embarquer dans une dépression et une dictature de la société qui veut nous imposer un mode de vie. Il ne faut pas considérer un emploi tel que serveur, caissier, barista, barman, hôtesse, commis, etc., comme un métier dégradant sous prétexte que l'on a fait des études supérieures. Il faut y voir un moyen de prendre du temps pour soi et ses projets qui nous permettront par la suite, avec beaucoup d'effort, d'arriver au métier et au mode de vie que l'on souhaite avoir.

Je suis fier de ma génération Y, heureuse d'être là où je suis et de faire ce que je fais. Laissons de côté le négatif, vivons pour le positif. Allons au bout de nos envies, de nos rêves, vivons notre passion et partons sur les routes du monde!

À bientôt les voyageurs!

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