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Changements climatiques: où sont les femmes dans les médias?

Les porte-paroles masculins sont toujours majoritaires et ne font pas écho au nombre de femmes présentes dans les plus grandes organisations environnementales du Québec, composées majoritairement de femmes.
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Il y a maintenant sept ans, j'ai eu la chance d'intégrer le mouvement environnemental québécois. J'y ai rencontré femmes et hommes des plus inspirants, travaillant au sein d'organisations qui se dévouent quotidiennement pour la protection de l'environnement. Ce milieu est constitué de gens passionnés et généreux de leur temps.

Je me souviens qu'à mes débuts, j'ai été très étonnée du nombre de femmes qui se trouvaient dans les bureaux de l'organisation qui m'avait embauché. Cela ne coïncidait pas avec la représentation masculine prédominante sur les questions environnementales et climatiques que j'avais pu observer dans les médias.

Aujourd'hui, je suis encore surprise de constater à quel point la représentation médiatique du mouvement environnemental a très peu évolué depuis les 10 dernières années au Québec.

Les porte-paroles masculins, particulièrement sur le sujet des changements climatiques, sont toujours majoritaires et ne font pas écho au nombre de femmes présentes dans les plus grandes organisations environnementales du Québec, composées majoritairement de femmes.

Bien que ces hommes soient compétents, pertinents et passionnés pour la plupart, j'ai encore de la difficulté aujourd'hui à me retrouver, comme femme militante écologiste, à l'intérieur de ce discours médiatique porté par ces hommes et donc, par le fait même, par ces organisations. Un discours basé davantage sur le développement durable, axé principalement sur les enjeux scientifiques, technologiques et d'énergies propres/renouvelables que sur les enjeux de justice sociale et d'égalité. Un discours qui oublie souvent l'importance que doit accorder l'être humain à sa relation avec la nature, mais aussi l'importance de la décroissance et de revoir complètement notre façon de consommer.

Ceci étant dit, ce discours basé sur les principes du développement durable est loin d'être inutile, au contraire. Il est nécessaire. Je crois par contre qu'il gagnerait à être complété, bonifié et démocratisé.

La situation d'urgence dans laquelle nous évoluons en ce qui a trait aux changements climatiques nous oblige à réaliser ces exercices et à nous questionner sur les stratégies utilisées pour sensibiliser la population à cette problématique. Le mouvement environnemental doit réfléchir aux moyens et stratégies permettant de rejoindre le maximum d'individus et ainsi améliorer son potentiel de sensibilisation. Une des stratégies à utiliser serait sans aucun doute d'augmenter le nombre de femmes porte-paroles dans les médias sur la question des changements climatiques, et de leur offrir des tribunes pour s'exprimer. Cela permettrait assurément de rejoindre une plus grande part de la population québécoise.

Ce manque de représentation fémine comme porte-paroles et expertes sur ce sujet repose sur des explications et questionnements multiples. L'inégalité homme-femme qui persiste dans la société québécoise, le manque de persévérance des journalistes à recueillir des points de vue féminins, ainsi que le manque de confiance et de disponibilité des femmes sont quelques-unes des réponses qui, à mon avis, expliquent ce manque de représentation de la femme sur le sujet des changements climatiques dans les médias.

Voici quelques recommandations qui permettraient d'améliorer la visibilité des femmes dans les médias sur ce dossier :

• Dans un premier temps, il serait nécessaire que les organisations du mouvement environnemental développent une sensibilité permettant de mettre de l'avant les femmes dans le dossier des changements climatiques et de s'assurer que les discours utilisés reflètent la vision de celles-ci ;

• Dans un deuxième temps, il serait essentiel que les médias aient ce réflexe (et volonté) d'approcher davantage les porte-paroles féminins ou expertes disponibles (malgré qu'elles soient moins nombreuses) afin de recueillir une diversité de points de vue sur la crise climatique et de ne pas toujours interroger les mêmes individus ;

• Finalement, j'encouragerais fortement les femmes qui le désirent à foncer et à croire en leur capacité de faire la différence lors d'interventions publiques touchant l'environnement et les changements climatiques.

Comme militante, j'espère de tout cœur que nous assisterons à une plus grande représentativité féminine dans les médias et débats publics dans les prochaines années en ce qui a trait, particulièrement, à la crise environnementale que nous connaissons. J'espère aussi que cette diversité, ne se limitera à pas à celle de la femme, mais bien aux nombreuses communautés culturelles qui composent la société québécoise.

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