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«La beauté ce n'est pas une silhouette, un chiffre sur la balance»

Le défilé Monsieur ANEB se déroule le 28 octobre, à l'Auberge Saint-Gabriel. J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec Bianca Gervais qui s'est elle aussi associée à l'événement.
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Mardi 28 octobre, l'auberge Saint-Gabriel ouvrira ses portes en soirée pour accueillir le défilé Monsieur ANEB : un événement qui résulte d'un partenariat avec l'organisme Anorexie et Boulimie Québec et Monsieur Phoenix. Décrit comme un véritable happening - tous les billets ont été vendus - la soirée consistera en un défilé de mode par une vingtaine de personnalités publiques issues du l'industrie du spectacle québécois, d'âges et de formes physiques variées. La collection automne/hiver de nœuds papillon et accessoires 100% québécoise de Monsieur Phoenix sera lancée ce soir-là et un nœud papillon conçu spécialement pour l'événement sera disponible pour achat jusqu'à un an après l'événement.

Tous les profits seront remis à l'ANEB afin qu'il puisse poursuivre sa mission de soutenir les hommes, les femmes et les adolescent(e)s vivant avec un trouble alimentaire ainsi que leurs proches. Ce soir-là, on retrouvera donc Félix-Antoine Tremblay (Monsieur Phoenix), Catherine Brunet, Alex Perron, Sarah-Jeanne Labrosse, Debbie Lynch-White, Joey Scarpellino, Sebastian Diaz et Herby Moreau pour ne nommer que ceux-là. Marilou et Alexandre Champagne de Trois fois par jour seront également présents pour offrir une surprise aux invités et pour vendre leur nouveau livre de recettes et remettre une partie des profits à l'ANEB. Des prestations de Philippe Touzel et Julie Lefebvre seront également « au menu ». La soirée sera animée par Valérie Roberts. J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec Bianca Gervais qui s'est elle aussi associée à l'événement.

Kharoll-Ann : Tu as été blogueuse pour l'ANEB (et moi aussi !). Qu'est-ce qui t'amène à vouloir t'associer un tel organisme et à l'événement Monsieur ANEB ? En quoi est-ce que sa mission est importante pour toi ?

Bianca : Tu sais, je fais un métier assez superficiel (comédienne). J'ai malheureusement fait beaucoup de régimes dans ma vie en partie parce que je ne m'aimais pas, en partie parce que je pensais que j'aurais beaucoup plus de travail si j'étais plus mince. J'ai vécu en prime des incidents de plateau où l'on m'a reproché mon poids. Je me souviens par exemple d'un projet où les scènes de tournage ont été faites de manière espacée sur une période de 1 an. Pendant cette année-là, j'ai pris une dizaine de livres au cours d'un voyage en Italie où je me suis énormément amusée. En revenant pour continuer ce projet de tournage, j'ai voulu réessayer les costumes. Or, je ne rentrais plus dedans. J'étais pourtant, toujours dans mon poids santé. On m'a laissé l'option de perdre du poids ou qu'on en achète d'autres. J'ai eu peur de perdre ma place dans ce projet et que je sois remplacée par une autre actrice qui puisse rentrer dans ces pantalons. J'ai donc mis les bouchées doubles pour perdre ce poids et je me sentais diminuée par cette situation. Mon chum m'a aidée à remettre les choses en perspective et puis je me suis posée la question : «À qui est-ce que j'essaie de plaire ? À une paire de pantalons ?» Réalisant le ridicule de la situation, j'ai rappelé la dame des costumes et je lui ai demandé de me racheter une autre paire de pantalons parce que je me trouve jolie telle que je suis. Tout ça pour dire que je me suis beaucoup impliquée au niveau de l'ANEB notamment en faisant des conférences, en écrivant sur le blogue ou donnant de mon temps pour la ligne d'écoute. Avec le temps, on m'a proposé de devenir porte-parole ce que j'ai accepté avec grand plaisir considérant à quel point c'est quelque chose qui touche beaucoup de gens, surtout les jeunes filles.

K-A : Dans La revanche des moches de Léa Clermont-Dion paru plus tôt cette année qui est un essai portant sur le culte de la beauté, tu expliques comment le fait d'avoir grandi sous les projecteurs a mené à une relation amour-haine avec ton corps. Peux-tu nous en dire un peu plus ?

B : Mon métier est très centré sur l'image parce qu'il faut être aimé du public, des réalisateurs, etc. Quand je joue un personnage, même s'il peut dire des choses très pertinentes ou émouvantes, si c'est une scène de maillot de bain, l'attention des gens sera centrée sur mon corps plutôt que sur mes propos. Je l'ai constaté sur Internet où l'on pouvait voir des gens notamment sur des forums de discussions qui disaient des choses très violentes et blessantes à l'égard de mon corps comme ci cela n'allait jamais parvenir à mes oreilles d'une façon ou d'une autre, même sans le vouloir. On oublie l'individu, l'humain. À un certain point, c'était tellement difficile que j'ai dû faire une thérapie. Je pense qu'en 2014, c'est excessivement facile de se cacher derrière un pseudonyme et de dire des choses qu'on n'aurait jamais le courage de dire en personne.

K-A : Tu es la co-animatrice de la nouvelle émission Format Familial de Télé-Québec. Est-ce que l'image corporelle est un thème qui sera abordé au cours de l'émission ?

B : Format Familial est une émission où l'on touche à toutes sortes de sujets en lien avec la famille. Cette année, on a beaucoup parlé des différents types de familles et de leurs réalités (par exemple les familles homoparentales, les papas rock-star, etc.) donc ça ne se fera pas cette année. Je ne sais pas encore sous quelle forme cela se fera - d'aborder le thème de l'image corporelle -, mais je veux définitivement en parler, c'est clair !

K-A : Tu es aussi nouvellement maman de la petite Liv. Comme on le sait, la pression est forte dans notre société par rapport aux femmes et leur image corporelle et ce de plus en plus jeune. Selon toi, comment peut-on protéger nos jeunes filles de cette obsession collective à l'égard du poids ?

B : Wow ! Bonne question ! Il n'y a pas de recette magique, mais ce que je tente d'appliquer, c'est d'être un modèle inspirant pour elle. C'est sûr qu'elle est encore très jeune et n'a pas conscience de tout ça. Mais chez moi, il n'y a pas de balance et on ne saute pas de repas. Il n'y aura pas d'aliments diabolisés ou mis sur un piédestal non plus. Je ne veux pas que ma fille me voie me dénigrer dans le miroir et je ne veux pas qu'elle me voie faire des régimes quels qu'ils soient. Ce qui est bien c'est qu'en vieillissant, je vais l'emmener sur les plateaux de séances de photos et je vais lui expliquer que ce qu'elle voit ne sera pas nécessairement le résultat final et qu'on utilise Photoshop et donc, qu'il y a une partie d'artifice. J'aimerais qu'elle ne se définisse pas uniquement par son apparence, mais aussi par ses actions et sa valeur intérieure. Je veux juste lui permettre d'être elle-même. La beauté ce n'est pas une silhouette, un chiffre sur la balance. C'est beaucoup de choses et ça commence par être heureux.

Pour plus d'informations sur l'ANEB Québec, je vous invite à joindre leur site web ici.

Pour plus d'informations sur Monsieur Phoenix, je vous invite ici.

Si vous voulez contribuer, il est toujours possible de le faire, le nœud papillon Monsieur ANEB est en vente en ligne et les profits seront remis à l'ANEB Québec.

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