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Êtes-vous directeur pour le titre?

Un bon titre n'est pas garant d'un bon contenu, tout comme un titre neutre et fade peut révéler un contenu surprenant.
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Que voulez-vous devenir?
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Que voulez-vous devenir?

Que vous soyez plutôt du type section sport, section politique, ou bien section économie et finance, par quel article de journal papier ou numérique, avez-vous commencé votre lecture ce matin? Probablement avec l'article qui avait le titre qui vous interpellait le plus ce matin.

Lorsque votre choix de livres s'arrête sur un livre précis plutôt qu'un autre, j'imagine que la couverture influence votre choix, au même titre que les critiques et commentaires des gens qui vous sont proches, ou du moins qui partagent les mêmes intérêts littéraires que vous. Mais qu'en est-il du titre? Doit-il être accrocheur pour que vous puissiez l'acheter? Portez-vous intérêt à un livre dont le titre ne vous inspire pas confiance?

Un bon titre n'est pas garant d'un bon contenu, tout comme un titre neutre et fade peut révéler un contenu surprenant.

Un bon titre n'est pas garant d'un bon contenu, tout comme un titre neutre et fade peut révéler un contenu surprenant. Habituellement, nous titrons un livre pour des fins d'identification beaucoup plus que par conscience de la chose, puisqu'il faut bien trouver ledit livre lorsque nous voulons le lire.

Du côté des films, les titres sont habituellement plus moches, plus ennuyeux et moins frivoles. Il n'y a pas si longtemps encore, lorsque nous nous présentions au petit vidéo du coin pour louer un film, nous nous attardions à la fois sur le titre du film et sur les critiques « Two Thumbs Up » de Roger Ebert.

Pour les chansons, en plus de devoir les écrire, nous devons les identifier. Parfois, le titre de la toune devient un vers d'oreille, alors qu'on ne sait même pas qui la chante.

Quoique réducteur, le titre résume la chose, mais le titre ne doit pas devenir ladite chose.

Dans le merveilleux monde du travail, le titre compte pour beaucoup, et un nom sans titre ne se limite qu'à être un simple employé. Habillé à quatre-épingles pour attirer l'attention comme une bonne pochette; cumuler les bons mots et les bonnes références à son endroit comme le font les critiques, ne suffisent souvent pas pour se dénicher un nouvel emploi, pour négocier un nouveau salaire ou bien pour être crédible au sein de la meute de gens qui ont tout un titre.

Au même titre que l'ordre et l'autorité, on respecte le titre. On rémunère au titre, parfois bien plus qu'on ne le fait pour les compétences, connaissances et valeur ajoutée de la personne qui se cache derrière le titre d'emploi.

Marc, technicien stagiaire pendant trois mois, avant d'être embauché comme permanent dans la compagnie. La roue tourne, et parfois très vite, ainsi, seulement trois mois ont passé et Marc devient directeur RH, puisque l'actuel directeur a jeté la serviette et le contrôleur de la compagnie avait mieux à faire que de le remplacer.

Sylvie, qui tour à tour au sein de la même compagnie, a occupé, au cours des treize derniers automnes, les fonctions de commis, de technicienne, de coordonnatrice, de conseillère et gestionnaire RH. L'heure de la retraite a sonné pour sa supérieure. Sylvie serait-elle tentée par le poste de directrice?

Laetitia, leader exécutif, gravitant dans les hautes sphères organisationnelles depuis de nombreuses années, porte présentement plusieurs chapeaux dans une multinationale. Quoi que n'ayant jamais rien demandé, quoi qu'ayant beaucoup donné sans ne jamais rien attendre en retour, et quoi qu'elle ne se plaigne pas de ses conditions de travail, Laetitia a des attentes très minimes et n'a jamais demandé ou cherché à occuper la chaise sur laquelle est-elle présentement assise. Au fil des ans, ses supérieurs l'ont promenée à gauche et à droite dans l'organigramme, lui donnant ainsi de plus grandes responsabilités, parce qu'ils ont toujours vu et cru en son potentiel et son talent.

Que voulez-vous devenir? Quelqu'un qui progresse au rythme de ses acquis et qui occupe progressivement la ou les fonctions professionnelles répondant naturellement aux nouvelles attentes générées par ces acquis ou bien désirez-vous devenir un directeur d'un service RH ou tout autre service?

Qu'êtes-vous devenu? Un leader incontesté au sein de son organisation, promouvant le développement professionnel de ses employés, tout en veillant à leur bien-être. Un professionnel influant, respecté par l'ensemble des membres de l'équipe, souvent sollicité par ses pairs pour son jugement posé et son écoute engendrant quasiment les confessions. Ou bien êtes-vous devenu un directeur, peu importe le service?

Un incompétent au titre d'emploi important?

Lorsque nous avions la morve au nez, dans la cour de récréation, nous parlions des Boss des bécosses... Vous en souvenez-vous?

Êtes-vous directeur par titre ou bien êtes-vous directeur parce qu'il fallait même un titre sur votre emploi, alors que vous vous en foutez royalement de ce titre parce que ce qui se cache en vous est beaucoup plus révélateur qu'un simple titre réducteur?

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