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Et si l'avenir était à la gastronomie végétalienne?

Quelque chose de nouveau se profile dans nos assiettes. Alors qu'on a toujours été habitué depuis tout-petit aux sacro-saintes boustifailles à base de viande ou de poisson, une nouvelle culture culinaire fait de plus en plus d'adeptes : la gastronomie végétalienne.
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Quelque chose de nouveau se profile dans nos assiettes. Alors qu'on a toujours été habitué depuis tout petit aux sacro-saintes boustifailles à base de viande ou de poisson, de sauce à la crème et de légumes en guise de garniture décorative, une nouvelle culture culinaire fait de plus en plus d'adeptes: la gastronomie végétalienne, c'est-à-dire sans produits d'origine animale.

Moi, je suis tombé dedans après m'être rendu compte de ce qu'impliquait la production de viande, de lait et d'œufs et de la souffrance des animaux omniprésente dans les élevages modernes. À l'affût d'informations, j'ai appris que je pouvais faire autrement. J'ai découvert qu'il était possible de "casser la graine" sans avoir à contribuer à cet épisode inédit dans l'histoire humaine : la mise à mort et l'exploitation de milliards d'animaux chaque année sans qu'on en ait réellement besoin.

Aujourd'hui, je tiens un blog de recettes vegan, coquettement appelé Patate & Cornichon, pour montrer qu'on peut faire autrement. Mais je suis loin d'être le seul. Il y en a bien d'autres encore : 100 % Végétal, Pigut, Au vert avec Lili, etc. Non, la viande, ce n'est pas un truc inéluctable.

Avec un peu d'imagination, on peut faire des burgers sans viande, des crêpes sans oeufs et sans lait, des fallafels au basilic, etc. Et tout ça, sans renoncer à notre plaisir gustatif. On apprend aussi à maîtriser des ingrédients que l'on n'a pas toujours l'habitude d'utiliser comme le tempeh, la farine de pois chiches ou le tofu soyeux. Depuis quelque mois, suite à la découverte du blog de cuisine Révolution végétale, on peut même faire de la meringue sans oeufs!

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Burgers vegan (Photo © Patate & Cornichon)

L'orthodoxie de la viande

Je sais. On s'imagine souvent que la bouffe végétalienne consiste à ingurgiter grossièrement de la salade, des carottes et, pourquoi pas, dans un élan d'enthousiasme, un peu de céleri. Sans viande, sans crème ou sans œufs, on imagine l'alimentation végétalienne comme fade et déprimante. Pour cette raison, on perçoit souvent le végétalisme comme une sorte d'ascèse. Les végétaliens seraient "frustrés" de ne pas pouvoir savourer une entrecôte ou un filet mignon qui, quant à eux, auraient l'avantage d'être "festifs" et "conviviaux". Excepté pour ceux qui finissent dans l'assiette. Évidemment.

Ça, c'est la caricature. De la raillerie. On dit des végétaliens qu'ils broutent de l'herbe parce que, souvent, on n'a pas trop envie de chercher plus loin. Parce que, au fond, on sait que si l'on admet que des alternatives existent, plus rien ne justifierait nos habitudes carnivores. Alors, on préfère glousser. Moi-même, lorsqu'il m'arrive d'expliquer que je me repais avec la même délectation qu'avant, j'ai souvent le droit à un regard sceptique. Les habitudes, on y tient comme à la prunelle de nos yeux.

Pourquoi s'orienter vers une alimentation végétale?

Contrairement à ce qu'on peut souvent entendre, le végétalisme n'est pas une mode. Il est plutôt question des prémisses d'une métamorphose sociétale. Une prise de conscience de nos responsabilités individuelles envers les animaux et la planète. En effet, il y a mille raisons de se passer de produits d'origine animale.

La première est que les animaux que nous engloutissons sont sensibles et conscients. Ils sont également, comme nous, capables d'éprouver des émotions. Dans une société où nous sacralisons les chatons mignons, nous fermons paradoxalement les yeux sur les milliards d'animaux tués chaque année sans nécessité.

Deuxième raison, et non pas des moindres, l'élevage a un effet catastrophique sur la planète. Il est responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre (plus que les transports) et de 80 % de la déforestation en Amazonie. Le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) remis il y a quelques mois à la ministre de l'Écologie préconise, par ailleurs, de réduire notre consommation de produits d'origine animale afin de lutter contre le dérèglement climatique.

Enfin, réduire sa consommation de viande peut être bénéfique pour la santé. Selon une récente étude effectuée par Institut national de la recherche agronomique (INRA), le fer contenu dans la viande rouge serait "le principal facteur en cause dans la promotion du cancer du côlon". En 2013, le gouvernement australien reconnaissait dans son guide nutritionnel les bénéfices que présentent pour la santé une alimentation végétale.

À bien y réfléchir, s'orienter vers une alimentation sans produits d'origine animale s'apparente plutôt à du bon sens, tant pour les animaux que pour la planète et les générations futures. De plus, il n'est pas question de sacrifier son plaisir culinaire, étant données les innombrables possibilités offertes par la cuisine végétalienne. Aujourd'hui, il est nécessaire d'admettre que notre gastronomie doit s'adapter aux exigences éthiques de notre époque.

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