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Il est vrai que les enjeux concernant l'immigration et, plus important, concernant les personnes issues de l'immigration ont été évacués de cette campagne électorale. Fallait-il s'y attendre? En revanche, il m'apparaît nécessaire de souligner que plusieurs personnes issues de l'immigration ont fait le choix de présenter leur candidature à ces élections. Il faut du courage pour se lancer en politique, et ce, pour n'importe qui.
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Courtoisie

Quand on parle d'immigrants ou de personnes issues de l'immigration, c'est souvent pour lancer un message de peur. Le français n'est pas parlé à la maison autant que certains le souhaitent. Le halal, le voile sont à bannir. Le taux de chômage est élevé chez les non-Tremblay. Dernièrement à la radio, j'ai entendu deux animateurs discuter de ce qui était le mieux entre la mafia, les motards ou les gangs de rue! À l'issue de leur échange, ils ont conclu que les gangs de rue, « eux-là », faisaient vraiment peur. On alimente la peur à coup de commission sur les accommodements raisonnables, de déclarations, de guide d'accueil pour immigrants, etc. Et on oublie les points positifs. Eh ben oui, du positif, il y en a. Mais ça, on n'en parle pas, ou du bout des lèvres. J'ai en tête Jennifer Abel aux Jeux olympiques, Rickey Pageot claviériste de Madonna, Régine Chassage d'Arcade Fire. Vous allez rire, mais j'affirme que même dans cette campagne électorale il y a du positif en matière d'intégration. Et cela se manifeste par la présence de certains candidats, ces Québécois venus d'ailleurs.

Ces Québécois venus d'ailleurs dans l'arène politique

Il est vrai que les enjeux concernant l'immigration et, plus important, concernant les personnes issues de l'immigration ont été évacués de cette campagne électorale. Fallait-il s'y attendre? En revanche, il m'apparaît nécessaire de souligner que plusieurs personnes issues de l'immigration ont fait le choix de présenter leur candidature à ces élections. Il faut du courage pour se lancer en politique, et ce, pour n'importe qui. Allez voir si vous êtes issu de l'immigration! Donc plusieurs ont osé porter leur engagement citoyen à un haut niveau pour faire avancer notre société. Cela m'impressionne et j'applaudis. Je constate que les quatre grands partis proposent des candidats issus de l'immigration. Des hommes et des femmes de talents. Pensons à Amir Khadir, co-porte-parole de Québec-Solidaire (QS) ou encore à Dominique Anglade, présidente de la Coalition avenir Québec (CAQ) ou Yolande James et Sam Hamad, deux ministres du gouvernement Charest issus de l'immigration. Et au Parti Québécois(PQ), nous retrouvons des hommes et des femmes de talents comme Maka Kotto. Au-delà de la représentativité parfaite, je crois important de rappeler que certains ont eu l'audace de se lancer en politique. Ne nous leurrons pas. Certains seront élus et d'autres sûrement pas. Mais, je suis d'avis qu'il faut les encourager et les soutenir.

Je profite aussi pour dire que s'ils se sont présentés, c'est qu'ils sont soutenus par un parti politique. Je sais ce que vous pensez, les partis politiques n'en font pas assez. Ce qui est peut-être vrai. Je choisis, cependant, de croire que ces organisations sont conscientes de l'importance grandissante des Québécois issus de l'immigration dans le tissu social. S'ils ne font que répondre à cette conjoncture, c'est bien, même très bien.

Selon moi, la participation de ces candidats témoigne de l'évolution de notre société. J'ose même parler de maturité. Non, je n'implique pas que tout est réglé, je ne dis pas qu'il n'y a pas de racisme systémique. Je dis plutôt que cette présence dans les élections permet de croire que l'intégration est en train de se vivre petit à petit. Et qu'à partir de cela, nous pourrons voir des changements stratégiques favorisant l'inclusion dans notre Québec. Rappelons-nous qu'un député est d'abord et avant tout un législateur. J'imagine mal Maka Kotto, Emmanuel Dubourg, Amir Khadir, Dominique Anglade voter pour des projets de loi qui auraient pour conséquence de nuire aux communautés culturelles. Peut-être ne pourront-ils pas créer des lois qui visent à aider les personnes issues de l'immigration, ce qui n'est pas le but de leur présence, mais ils pourront sûrement influencer pour ne pas tomber dans des extrêmes. Ils ne se sont pas présentés pour défendre une communauté, mais bien l'ensemble de leurs électeurs. Ceci étant dit, leur présence à l'Assemblée nationale serait une grande victoire pour l'ensemble des communautés, voire pour l'ensemble du Québec. Parce que le Québec, c'est nous également. Par ailleurs, des changements structurants sont facilités lorsqu'opérés du haut vers le bas. L'Assemblée nationale est une haute instance, un haut lieu législatif, donc catalyseur de changements.

Il est vrai que nous avions déjà des Emmanuel Dubourg, Sam Hamad, Maka Kotto et Yolande James à l'Assemblée nationale et je leur souhaite d'être réélus. Toujours est-il, que le 5 septembre prochain, j'aimerais également féliciter du sang neuf comme Neko, Dominique, Julie, Badiona, Will pour leur victoire. Déjà, parce qu'ils ont osé se lancer dans l'arène politique, je les applaudis.

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