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Où sont maintenant les carrés contre la hausse?

Durant le printemps érable, Pauline Marois se faisait le porte-étendard des carrés rouges contre la hausse des frais de scolarité au sein du Parlement. Aujourd'hui, la première ministre nous prouve qu'elle n'avait aucune solution concrète, si ce n'est que de régler le manque d'argent en taxant ailleurs dans les services d'éducation.
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Le 26 juin dernier, la Coalition Avenir Québec faisait offensive et lançait le site web taxescolaire.com visant à informer les Québécois sur la hausse substantielle des taxes scolaires dans presque toutes les régions du Québec. Nous pouvons définitivement conclure que les hausses de taxes scolaires, en moyenne de 43%, font l'objet d'une inquiétude de la part de la population vue le nombre élevé de visites sur notre site web (plus de 34 000 visiteurs uniques).

Une attitude digne d'un gouvernement libéral

Le projet de loi 25, récemment adopté le 14 juin avec l'appui des libéraux permettait au gouvernement d'éliminer l'octroi de certaines subventions de péréquations accordées aux Commissions scolaires. Or, afin de combler ce manque, la ministre Malavoy a invité ouvertement les Commissions scolaires à utiliser «la marge de manœuvre» que leur confère le pouvoir de taxation. Par la suite, le gouvernement argumentera pour sa défense qu'il n'est pas responsable des actions des Commissions scolaires puisque celles-ci sont des gouvernements autonomes. Encore pire, des employés de l'aile parlementaire au PQ mettront aussi le blâme sur les municipalités puisqu'à la base, la facturation de la taxe scolaire est calculée sur l'évaluation foncière uniformisée des propriétés.

Pauline Marois, qui se faisait le porte-étendard des carrés rouges contre la hausse des frais de scolarité durant le printemps érable au Parlement, nous prouve aujourd'hui qu'elle n'avait aucune solution concrète si ce n'est que de régler le manque d'argent en taxant ailleurs dans les services d'éducation. Rappelons également que contrairement à ce que Philippe Couillard prétend, l'adoption de ce projet de loi ne déclenchait pas d'élections.

Ressources et abus

Nous savons que les Commissions scolaires avaient la possibilité de piger dans leurs surplus. 68 Commissions scolaires sur 72 ont des surplus. Entre 2001 et 2011, le personnel enseignant n'a augmenté seulement que de 2% pendant que le personnel-cadre augmentait de 9% et les coûts de gestion de 5%, alors que le nombre d'élèves a diminué de 5%. La gestion des fonds publics par les Commissions scolaires doit définitivement être remise en question. À titre d'exemple, le compte de dépenses de l'actuelle ministre Diane De Courcy pour l'année 2012 s'élevait à près de 17 000$ lorsqu'elle était présidente de la Commission scolaire de Montréal. Elle réclamait également plus de 10,000$ pour l'année précédente. Évidemment, comme le fait valoir Marie Malavoy, les Commissions scolaires sont des gouvernements élus et autonomes et par conséquent ce genre d'informations ne sont accessibles que par la loi sur l'accès à l'information.

Mon blogue de la semaine dernière portait sur la dette du Québec. Le cahier explicatif des crédits 2013-2014 du Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport révélait que le service de la dette est passé de 569 millions (2003-2004) à 717 millions (2013-2014). Les dépenses totales de fonctionnement pour les Commissions scolaires tournent autour de 9 milliards par année. D'après une demande d'accès à l'information, la dette consolidée des commissions scolaires atteignait 6,5 milliards en mars 2011. Une classe du primaire comporte 20% à 25% d'élèves en difficulté. Ce n'est pas avec les élus scolaires et leurs hauts fonctionnaires que nous réussirons à avoir les fonds nécessaires pour attribuer les ressources, leur venir en aide et finalement, combattre le décrochage scolaire. Il faut redonner le pouvoir aux directeurs d'école et dégraisser la bureaucratie, soit ultimement abolir les Commissions scolaires.

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