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Sexe en terre d’islam

Sous les tabous se cachent d’énormes frustrations, lesquelles irriguent les racines tentaculaires de la violence.
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Tout se fait en catimini, tout le monde est « pur ».
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Tout se fait en catimini, tout le monde est « pur ».

Dans le monde musulman, serait-ce la frustration extrême qui conduit à la violence extrême ? Bridés par la religion et le patriarcat, les gens refoulent leurs fantasmes. La société est scindée en deux blocs distincts : les hommes et les femmes qui forment deux grandes solitudes. Ils se croisent à peine et ne se parlent presque jamais. Aux uns le dehors, aux autres le dedans. Ils sont comme des montagnes parallèles, séparées par un ravin où coulent moult malentendus et tabous.

La ligne de démarcation est invisible, mais on peut deviner le fossé qui sépare radicalement les sexes.

Il y a l'hymen, cette drôle de membrane si mince et ô combien sacralisée par tous. L'honneur des familles repose principalement sur elle. Les filles doivent rester vierges jusqu'au mariage : le sang doit couler sur le drap nuptial. On ne badine pas avec les ancêtres. En cas de dépucelage accidentel, il y a toujours un chirurgien pour y remédier ; il le fera discrètement en faisant payer fort cher.

Et puis il y a la face cachée des choses, le verso du miroir, ce qui ne se dit pas en public, ce qui se pratique dans les souterrains glauques du microcosme, loin du puritanisme religieux, loin des saints et des anges : le cul, le vulgaire et la débauche. C'est bien connu : là où se pratique l'interdit, prospère le subversif. À défaut d'amour, on se console avec l'abject. Dans les cybercafés ou chez soi, avec un téléphone intelligent ou une tablette, on consomme démesurément du porno. On explore ses fantasmes, le fétichisme et l'obscénité. La frustration est si grande qu'une minorité va, hélas, jusqu'à pratiquer la zoophilie.

Le monde musulman est étrange, absurde, déroutant : les magasins de lingerie féminine sont souvent gérés par des intégristes.

Le monde musulman est étrange, absurde, déroutant : les magasins de lingerie féminine sont souvent gérés par des intégristes. L'Université algérienne a sa ruelle discrète, bordée de lauriers-roses et de bosquets, rebaptisée par les étudiants Love Street. Des couples s'y retrouvent pour flirter. En fin de journée, ils se bousculent pour occuper les salles d'études. Ils y font l'amour, toutes sortes de jeux sexuels et même parfois la sodomie. En ville, il y a aussi ces « salons de thé », divisés en boxes à peine éclairés, où les amoureux s'envoient en l'air autour d'une pizza et d'une limonade. Le village el-Left, à Sidi Bel-Abbes, a marqué l'histoire de la prostitution algérienne. Sa clientèle, composée aussi bien de civils que de militaires, afflue de tout le pays. Les hommes friqués et les politiques font appel au service des call-girls, souvent de pauvres étudiantes. Tout se fait en catimini, tout le monde est « pur ». On fume du haschich et boit des alcools forts, puis, pour se racheter de ses péchés, on jure, comme toujours, par Allah et son Prophète Mahomet.

Les versets, le code de la famille et les mœurs gouvernent tout : chair et esprit, cheveux et habits, naissances et funérailles, fêtes et deuils.

L'hypocrisie, la frustration et la débauche règnent dans les pays musulmans. Les princes du Golfe, si prompts à condamner les homosexuels et les femmes adultères, dépensent des millions de dollars dans des orgies caliguliennes. On est dans les extrêmes. On a tout ou rien. On pousse des cris, on montre sa fierté, on fait couler sa sueur et sa libido. Les mâles parlent fort, les femelles chuchotent. Les décibels sont proportionnels à la fermeté des corps. L'égalité est un murmure étranglé. Les devoirs pour la femme, les droits pour l'homme. Au second l'outrance, à la première la discrétion. Le phallus prime sur le vagin. Les versets, le code de la famille et les mœurs gouvernent tout : chair et esprit, cheveux et habits, naissances et funérailles, fêtes et deuils.

Sous les tabous se cachent d'énormes frustrations, lesquelles irriguent les racines tentaculaires de la violence.

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Avril 2018

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