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Amiante: que le grand nettoyage commence

Même si ces développements sont significatifs, il reste beaucoup de chemin à parcourir pour assurer que l'amiante demeure dans le sol et cesse de mettre en péril la santé humaine. Rappelons que l'amiante tue 90,000 personnes dans le monde annuellement, soit l'équivalent d'un Hiroshima par année depuis des générations. Au Québec, l'amiante a tué 373 travailleurs entre 2007 et 2010. Il faut arrêter l'hécatombe. C'est pourquoi l'extraction et l'exportation de l'amiante doivent être interdites par Québec et Ottawa.
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AFP

Des avancées importantes ont été réalisées dans le dossier de l'amiante depuis quelques semaines : après que le nouveau gouvernement du Québec ait été élu en s'engageant à annuler le prêt de 58 millions consenti par le gouvernement sortant à la mine d'amiante Jeffrey, le gouvernement fédéral a annoncé le 14 septembre qu'il ne s'opposerait plus à l'inclusion de l'amiante Chrysotile dans la liste des produits soumis à la Convention de Rotterdam qui régit le commerce des substances dangereuses. Plus significatif encore, les deux gouvernements se sont engagés à soutenir la région dans sa conversion économique. Le signal est lancé, l'ère de l'amiante tire à sa fin.

Même si ces développements sont significatifs, il reste beaucoup de chemin à parcourir pour assurer que l'amiante demeure dans le sol et cesse de mettre en péril la santé humaine. Rappelons que l'amiante tue 90,000 personnes dans le monde annuellement, soit l'équivalent d'un Hiroshima par année depuis des générations. Au Québec, l'amiante a tué 373 travailleurs entre 2007 et 2010. Il faut arrêter l'hécatombe. C'est pourquoi l'extraction et l'exportation de l'amiante doivent être interdites par Québec et Ottawa.

En mettant un terme à l'industrie de l'amiante et en reconnaissant la haute dangerosité de cette substance, Québec et Ottawa ouvrent la porte à la décontamination de milliers de bâtiments qui en contiennent au péril de leurs usagers. La décontamination a d'ailleurs débuté dans les édifices du Parlement à Ottawa, mais elle tarde à se faire dans les édifices publics québécois.

Afin de soutenir l'industrie de l'amiante, nos gouvernements affirmaient jusqu'à présent que l'amiante pouvait être utilisée de manière sécuritaire. C'est pourquoi le Québec a longtemps fermé les yeux et tenu secrète la présence d'amiante dans des centaines d'édifices publics dont des dizaines d'écoles et des hôpitaux. Alors que ma conjointe visitait une école à Montréal, elle avait entendu des éducateurs physiques demander aux enfants de ne pas lancer les ballons au plafond pour éviter son effritement puisqu'il contenait probablement des fibres d'amiante. Les Québécois peuvent raconter des dizaines d'anecdotes comme celle-ci. Parce que la présence d'amiante dans nos écoles et nos édifices publics est demeurée trop longtemps un tabou.

Pour protéger des intérêts économiques à court terme, nous avons exposé notre propre population à ce cancérigène mortel. Cette époque est révolue. En fermant nos mines d'amiante, nous lèverons le dernier verrou qui nous empêche de procéder à la décontamination de nos édifices. Le temps est venu de lancer ce grand nettoyage. Le Québec devrait s'engager à éliminer l'amiante de tous ses édifices publics d'ici dix ans.

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