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L'ONU appelle au dialogue après le raid aérien en Syrie

«La lutte contre le terrorisme doit être accompagnée par un véritable processus qui inclut tous les Syriens», a déclaré le nouvel envoyé spécial pour la Syrie, Staffan de Mistura, au siège des Nations Unies à New York à la suite des premières frappes aériennes des États-Unis et de ses alliés arabes contre l'Etat islamique.
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NATIONS UNIES - «La lutte contre le terrorisme doit être accompagnée par un véritable processus qui inclut tous les Syriens», a déclaré le nouvel envoyé spécial pour la Syrie, Staffan de Mistura, au siège des Nations Unies à New York à la suite des premières frappes aériennes des États-Unis et de ses alliés arabes contre l'État islamique, en Syrie le 23 septembre.

Au moins 70 combattants du groupe djihadiste EIIL ont été tués dans les provinces de Raqqa, Deir al-Zor et Hasakah selon l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme, une organisation anti-gouvernementale.

«Il ne suffit pas d'obtenir une réponse sécuritaire», a-t-il dit lors d'une conférence de presse à l'Organisation des Nations Unies.

M. de Mistura, un diplomate vétéran qui a commencé sa mission le 10 juillet, a remplacé M. Lakhdar Brahimi qui a démissionné le 31 mai, frustré par l'impasse politique.

«Je n'ai aucune information sur si [les frappes aériennes] ont affecté la situation humanitaire», a-t-il ajouté. Près de 11 millions de Syriens sont dans un besoin urgent d'aide humanitaire depuis le début de cette intraitable guerre en mars 2011.

Les bombardements ont tué au moins 70 combattants de ISIS ainsi que des membres d'un groupe lié à Al-Qaïda - Khorasan.

Des responsables du Pentagone ont déclaré que le groupe Khorasan représente une menace directe pour la sécurité des États-Unis. Le Commandement central américain a affirmé que l'Arabie Saoudite, le Qatar, Bahreïn, les Émirats arabes unis et la Jordanie ont participé ou soutenu les frappes. Le bombardement aérien a endommagé ou détruit des installations de contrôle de EIIL, des centres d'entrainement, des camions de ravitaillement et un centre financier.

Il s'agit d'une nouvelle étape de l'engagement des États-Unis en Syrie.

Un plan en trois étapes

M. de Mistura a présenté ses «trois priorités principales» afin d'atténuer la sanglante guerre en Syrie.

«Aucun projet de terrain, on ne peut pas se le permettre à ce stade-là», a-t-il expliqué, en reconnaissant les demandes de l'opposition syrienne. M. de Mistura a rencontré le président Bachar al-Assad et des membres de la société civile syrienne à Damas au début du mois.

Il s'est également engagé à «tout ce qui contribue à réduire le niveau de violence». Il a fait référence à des mesures «pour améliorer l'accès à l'aide même au-delà des frontières et à l'intérieur de la Syrie». L'Organisation des Nations Unies a établi qu'au moins 6,5 millions de Syriens sont déplacés à l'intérieur de leur propre État.

M. de Mistura a ensuite souligné l'importance de promouvoir un processus politique soutenu par les différentes parties prenantes. Il s'est dit confiant qu'il «sera en mesure de répondre à [l'opposition syrienne] et les entendre et de voir comment ils peuvent jouer un rôle dans ce processus politique.»

Il a également appelé à un rôle plus important des pouvoirs régionaux dans la résolution du conflit. «Je pense que l'Iran est un acteur important et j'espère que [c'est] un partenaire important dans ce qui devrait être un processus politique», a-t-il dit.

Aucun refuge pour les terroristes

Plus tôt, le 23 septembre, le président Barack Obama a déclaré que «les États-Unis n'étaient pas seuls» lors d'une brève allocution télévisée à la Maison-Blanche.

Il a annoncé qu'il comptait recueillir le soutien d'alliés internationaux afin de faire face à la «grave menace pour notre paix et notre sécurité».

Le 22 septembre, Hadi al-Bahra, le chef de la coalition de l'opposition syrienne, a réclamé des frappes aériennes américaines pour mettre fin aux persécutions des Kurdes par les membres de EIIL dans le nord du pays déchiré par la guerre.

Les combattants islamistes forcent en effet les Kurdes à fuir la Syrie et l'Irak.

«J'ai été clair sur le fait que dans le cadre de cette campagne, les États-Unis prendraient des mesures contre les cibles en Irak de même qu'en Syrie afin que ces terroristes ne puissent trouver de refuge nulle part», a remarqué le président Obama.

En référence à EIIL et au groupe Khorasan, il a averti qu' «il doit être clair pour tous ceux qui veulent comploter contre l'Amérique et essayer de faire du mal aux Américains que nous ne tolérerons pas de refuges pour les terroristes qui menacent notre peuple».

«Il y aura des défis à venir», a reconnu le président Obama.

«Mais nous allons faire ce qui est nécessaire pour lutter contre ce groupe terroriste pour la sécurité du pays et de la région et pour le monde entier».

La Coalition de l'opposition syrienne a salué les frappes aériennes. M. al Bahr a néanmoins souligné la nécessité de faire pression sur le président Bachar al Assad.

Le président Obama est devenu le quatrième chef d'État américain à enterrer ses soldats dans le «cimetière» irakien. Malgré sa réticence, il est à présent engagé militairement dans un autre bourbier au Moyen-Orient.

Kamilia Lahrichi est la lauréate de la bourse de journalisme «Enjeux internationaux» de la Fondation des Nations Unies à New York.

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