Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le monde a besoin que le Canada soit un membre important de l'ONU

Redevenir un membre actif et constructif des Nations Unies, et d'autres organisations multilatérales, amplifierait la voix du Canada dans la conduite des affaires internationales. Rester dans les coulisses, comme l'ont fait pendant des années les conservateurs de Stephen Harper, ne fait que marginaliser le Canada. C'est un manque évident de leadership.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Le Canada a toujours compris qu'être pleinement engagé à l'international est non seulement une condition de son succès, mais aussi une contribution au succès des autres pays dans le monde. Le Canada a énormément à offrir. Il est temps que nous reprenions notre place sur la scène internationale.

Lundi, le président Barack Obama présidera une rencontre spéciale des dirigeants du monde à l'Organisation des Nations Unies (ONU). Lors de cette rencontre, il exhortera les pays à augmenter leurs contributions au maintien de la paix dans différentes régions du monde. Je suis d'avis que le Canada devrait répondre en réaffirmant son engagement en faveur des opérations de maintien de la paix et de l'ONU, une organisation sur laquelle Stephen Harper lève le nez depuis 2010, alors qu'il a échoué à obtenir un siège au Conseil de sécurité de l'ONU.

L'ONU est plus sollicitée que jamais et les demandes pour des opérations de maintien de la paix sont à leur plus haut niveau : plus de 128 000 civils et membres du personnel en uniforme sont présentement déployés dans 39 différentes missions dispersées sur quatre continents.

Le Canada est absent des opérations de maintien de la paix depuis un bon moment. À l'heure actuelle, nous n'avons que 28 militaires et 88 officiers de police actifs auprès de l'une ou l'autre des missions de l'ONU. Il fut un temps où nous occupions la tête du palmarès des pays participants ; aujourd'hui, nous occupons le 68e rang, tout juste derrière le Paraguay. [2]

Depuis 2008, le nombre de conflits violents dans le monde a triplé, engendrant plus de 60 millions de réfugiés et personnes déplacées, une situation qui met à dure épreuve le système humanitaire mondial.

Qui plus est, les changements climatiques feront augmenter considérablement le nombre de réfugiés dans les zones de conflit au cours du courant siècle.

Le Canada et ses partenaires internationaux doivent fournir à l'ONU l'expertise et les ressources dont elle a besoin pour répondre à ce défi sans précédent.

C'est la bonne chose à faire pour le Canada, tout comme accepter plus de réfugiés. Cela servirait aussi nos propres intérêts. Un monde plus pacifique est aussi un monde plus sûr pour le Canada.

Redevenir un membre actif et constructif des Nations Unies, et d'autres organisations multilatérales, amplifierait la voix du Canada dans la conduite des affaires internationales. Rester dans les coulisses, comme l'ont fait pendant des années les conservateurs de Stephen Harper, ne fait que marginaliser le Canada. C'est un manque évident de leadership.

Que devrait donc faire le Canada?

Premièrement, il nous faut reconnaître que les opérations de maintien de la paix d'aujourd'hui ne sont pas ce qu'elles étaient auparavant, alors qu'elles impliquaient avant tout la surveillance des lignes de cessez-le-feu. La plupart des missions actuelles ont lieu dans des zones de conflits plus fluides et ce dont l'ONU a désormais besoin du Canada, c'est de nos militaires formés au sein de groupes-bataillons de taille robuste et de moyens spécialisés, comme des sociétés d'ingénierie spécialisées en réparation d'infrastructures, aéronefs pour transporter les gardiens de la paix et le ravitaillement, équipes chargées des signaux de communication, équipements médicaux mobiles, et planificateurs de missions. Le Canada possède cette expertise, ce matériel et ces capacités. Il se doit de les mettre à la disposition des Nations Unies, sur une base de cas par cas.

Deuxièmement, l'ONU a besoin de chefs de mission expérimentés, d'officiers d'état-major et d'unités de quartiers généraux pouvant être déployés rapidement. Le Canada peut et doit aussi fournir ces ressources.

Troisièmement, nous devons intensifier notre engagement envers la police civile, incluant la contribution d'officiers francophones qui sont en grande demande dans les pays où l'on parle le français qui accueillent des missions de maintien de la paix.

Quatrièmement, le Canada devrait jouer un rôle de leader au sein de la communauté internationale visant à améliorer et à élargir la formation des militaires et du personnel civil déployés sur le terrain des opérations de maintien de la paix. L'essentiel des troupes sur le terrain des missions de l'ONU est constitué de ressortissants de pays en développement. Un entraînement spécialisé devrait leur être fourni avant leur déploiement. Le Canada doit aussi insister pour que tout gardien de la paix de l'ONU fautif d'inconduite, y compris d'abus sexuel, soit tenu responsable de ses actions par son pays et par les Nations Unies.

Finalement, nous devrions contribuer de façon plus importante aux efforts de médiation, de prévention des conflits et de reconstruction post-conflit de l'ONU.

Parce que l'ONU demeure le plus important fournisseur international de missions de maintien de la paix, elle demeure le véhicule de choix. Mais, le Canada doit aussi accroître son appui à d'autres organisations, telle l'Union africaine, qui mène des opérations de maintien de la paix à l'intérieur de leur propre région.

Par nos contributions, nous pouvons rendre les opérations de maintien de la paix plus efficaces, réduire la prolifération de troubles violents et donner de l'espoir à des millions de personnes qui espèrent, plus que tout, vivre sans la menace de se faire tuer ou chasser de leurs demeures.

Nous sommes un pays formé de personnes de tous horizons, ayant des racines partout dans le monde,

et vivant en harmonie. Cela fait partie de notre identité nationale.

Quand le président Obama lancera son appel à la communauté internationale, le Canada devrait répondre présent. Nous nous réengagerons au sein des Nations Unies et des opérations de maintien de la paix dans le monde.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Stephen Harper, chef du Parti conservateur du Canada

Les chefs en campagne, élections fédérales 2015

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.