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Il est temps d'annuler les compressions dans l'aide internationale

Des milliers de Canadiens et plus de 45 organisations de la société civile (confessionnelles, syndicales et ONG) à travers le pays ont endossé la campagne, et le nombre de Canadiens qui ajoutent leur voix ne cesse d'augmenter. Nous demandons au gouvernement de rétablir le budget de l'Aide publique au développement au niveau d'avant 2012, et de s'assurer que l'aide apportée à l'étranger respecte la législation canadienne.
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A low angle cropped shot of a group of people holding hands together during a support group session
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A low angle cropped shot of a group of people holding hands together during a support group session

La semaine dernière, les Canadiens ont célébré la Semaine du développement international, un moment où l'on souligne les contributions du Canada à la lutte contre la pauvreté mondiale. Il y a plusieurs raisons de se réjouir: la mortalité infantile est passée de 12,7 millions en 1990 à 7,6 millions; il y a 23 millions d'enfants de plus qui vont à l'école aujourd'hui, comparé à 2002; et alors qu'il ne reste plus que 4 pays qui rapportent des cas d'infections, nous sommes sur le point d'effacer la polio de la surface de la Terre. Voici quelques-uns des résultats qui changent des vies et des histoires heureuses auxquels le Canada a contribué, grâce à la générosité de ses citoyens et l'utilisation stratégique de nos taxes.

Cependant, ces progrès sont mis en péril par le gouvernement fédéral à cause des compressions importantes au budget de l'Aide publique au développement (APD) annoncées dans le budget de mars 2012. L'Agence canadienne de développement international, qui gère une bonne partie de l'APD, est particulièrement touchée, avec des coupures de 319 millions $ (une réduction de 8 %) sur trois ans. Cela a un effet dévastateur sur plusieurs des pays parmi les plus pauvres au monde, tels le Rwanda, le Malawi et le Népal, qui ne recevront plus du tout d'aide canadienne. On anticipe que les coupures dans ces pays se traduiront pas des impacts négatifs en agriculture, en santé, dans l'administration et la gestion du secteur public, en éducation et dans les programmes de participation démocratique.

Le Canada a longtemps été un leader dans la lutte contre la tuberculose, la principale cause de mortalité pour les personnes vivant avec le VIH, et que l'on peut guérir avec 20 $ par patient. Le financement de l'ACDI pour le projet TB-REACH en Tanzanie a contribué à contrôler cette maladie contagieuse en fournissant des tests accessibles rapidement dans des régions rurales éloignées. Les coupures annoncées prévoient cependant une réduction de 10 millions des fonds alloués au contrôle de la tuberculose, soit 33 %.

Nous avons les moyens de restaurer ce financement. 319 millions $ correspondent à 3 $ par Canadien par année, soit l'équivalent de deux cafés chez Tim Horton's! Cela représente à peine 6 % des coupures totales annoncées dans le budget, alors que chaque dollar peut sauver des vies et a un impact réel à l'étranger.

Ces choix faits par le gouvernement fédéral - d'équilibrer son budget sur le dos des plus vulnérables - sont en contradiction avec les valeurs canadiennes et notre sens des responsabilités mondiales. Un sondage récent fait par Vision Critical démontre qu'une majorité de Canadiens croient que la réduction de la pauvreté aura des impacts positifs dans d'autres domaines: trois quarts des Canadiens croient que la réduction de la pauvreté mondiale contribue à remplir nos obligations en matière de droits de la personne, et plus de la moitié d'entre nous croit que cette responsabilité relève d'abord du gouvernement fédéral. En même temps, le gouvernement recule dans son appui au développement international et se dirige vers un triste record de 0,25 % du PNB, loin derrière les autres pays riches et loin de son engagement de consacrer 0,7 % de son PNB à l'aide internationale.

Des milliers de Canadiens et plus de 45 organisations de la société civile (confessionnelles, syndicales et ONG) à travers le pays ont endossé la campagne « Annulons les coupures », et le nombre de Canadiens qui ajoutent leur voix ne cesse d'augmenter. Nous demandons au gouvernement de rétablir le budget de l'APD au niveau d'avant 2012, et de s'assurer que l'aide apportée à l'étranger respecte la législation canadienne, soit la Loi sur la responsabilité en matière d'aide au développement officielle, qui requiert que les fonds de l'APD contribuent à réduire la pauvreté, répondent aux besoins identifiés par les communautés dans les pays en développement et fassent la promotion des droits de la personne.

Pour la campagne Annulons les coupures: Heather McPherson, directrice générale, Alberta Council for Global Cooperation (ACGC); Julia Sanchez, directrice générale, Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI); Marilyn Coolen, co-présidente, Grandmothers Advocacy Network (GRAN); Nicci Stein, directrice générale, Interagency Coalition on AIDS and Development (ICAD); Jean-Francois Tardif, directeur général, RÉSULTATS Canada.

La campagne Annulons les coupures regroupe une coalition d'ONG oeuvrant en développement international, des syndicats, des conseils provinciaux et des groupes confessionnels. Ensemble, ils demandent que le Canada recommence à jouer un rôle important dans le développement international, en annulant les coupures qui ont été faites dans le budget de l'aide publique au développement.

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