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5 trucs pour survivre à un nouveau règne libéral

Je me demande s'il ne faudrait pas changer la devise du Québec, «», par une phrase classique de la commission Charbonneau: «». Nous voici donc devant 4 années de règne libéral. Voici mes 5 trucs pour y survivre efficacement.
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Je me demande s'il ne faudrait pas changer la devise du Québec, « Je me souviens », par une phrase classique de la Commission Charbonneau : « Je n'ai pas souvenance ». Paradoxalement, cette devise nous rappellerait, puisque « nous n'avons pas souvenance », que nous avons élu encore une fois un gouvernement libéral. Loin de m'en réjouir, il y a environ un an, dans une lettre à Jean-François Lisée, je prédisais ceci :

«J'ai aussi la désagréable impression que Couillard même avec son passé sombre, peut souffler le PQ. Alors Jean-François, c'est peut-être toi qui hériteras de ce parti. Débarrasse-toi des stratèges et des conseillers, parce que pour l'instant le résultat est minable. Vous aviez l'air d'aimer ça l'expression faire le ménage. Commencez donc par là. Sinon peut-être qu'un autre neuf ans dans l'opposition vous donnera l'occasion de réfléchir à la vraie raison d'être de ce parti.»

Nous voici donc devant 4 années de règne libéral. Voici mes 5 trucs pour y survivre efficacement.

1- Devenir Libéral

2- Ne pas déménager le 1er juillet et ainsi pourvoir profiter des célébrations de l'unifolié.

3- Lire exclusivement le journal The Suburban et/ou tous les éditoriaux d'André Pratte.

4- Rassembler dans un ouvrage les meilleures citations de Sam Hamad.

5- Persuader le Royaume-Uni de nous redonner officiellement le statut de colonie. Ils nous enverraient ainsi un représentant de la Reine qui siégerait comme Gouverneur Royal de la Colonie. Nous aurions le droit de frapper notre monnaie à l'effigie de notre Élisabeth II d'Angleterre. Euh...

Désolé pour ces conseils de vie boiteux. Depuis cette dernière campagne et surtout depuis le résultat, je suis envahi par le cynisme. Je tenterai de me reprendre parce que je ne suis pas convaincu que le cynisme soit très utile actuellement. Pas plus que le désespoir. Quoi que Vaclav Havel disait : « N'est-ce pas dans les moments de doute les plus profonds que des certitudes nouvelles voient le jour? Qui sait si ce n'est justement le désespoir qui engendre l'espoir? Il faut peur-être passer par le côté absurde de la vie pour lui trouver son vrai sens ». Quoi de plus absurde qu'un triumvirat Harper-Coderre-Couillard. Espérons que cette absurdité nous aidera à trouver le vrai sens de la vie.

Alors voici plutôt mon vrai top 5 des choses à garder en tête pour les 4 prochaines années.

1- Trois partis indépendantistes?

Un ami d'origine tunisienne me disait ceci : « Merde, qu'est-ce que vous foutez? Vous avez trois partis indépendantistes qui travaillent les uns contre les autres. Faites l'indépendance d'abord. Ensuite, comme dans n'importe quel pays normal, vous vous obstinerez sur l'orientation à donner à votre gouvernement ».

2- Revenir à la base

Je vais encore citer un ami. Celui-ci habite au Burkina Faso. « Il n'y a pas de temps ni de période pour un peuple d'aspirer à l'indépendance. Seulement, c'est la forme de la revendication qui change avec le temps. En ce qui concerne le Québec, les raisons sont plus que jamais justes pour mener une lutte indépendantiste. Mais, souvent, je crois que c'est la forme qui est peut-être à revoir. [...] D'abord, réorienter la lutte vers la base. Par exemple, en commençant à créer des clubs de mobilisation au niveau des jeunes. Je pense que si le sentiment nationaliste a régressé depuis 1995, c'est parce que la lutte a été politique depuis des années. Cette lutte doit être culturelle, idéologique, à commencer par la langue. N'attendez pas le renforcement de la législation sur le français avant de la mettre en pratique ».

La pédagogie de l'indépendance, voilà la clé. Les conditions gagnantes, il faut les créer, pas les attendre. Les députés indépendantistes de l'opposition devraient financer massivement des initiatives indépendantistes. Si votre « budget discrétionnaire » ne le permet pas, prenez une partie de votre salaire. Léo Bureau-Blouin remettait une partie du sien à des organismes associatifs. Faites la même chose, mais en l'orientant vers notre objectif commun d'obtenir un pays. Je dis ça comme ça. Ça serait une preuve de votre bonne volonté. Pour l'instant, nous ne devons rien attendre des partis politiques. La mobilisation doit venir des citoyens, et ensuite les partis politiques pourraient devenir un levier intéressant.

3- Les réseaux sociaux

C'est bien les réseaux sociaux. Ce sont des outils relativement utiles, mais le militantisme ne doit pas se limiter à ça. Il faut en sortir un peu parfois. Se rendre dans le « vrai monde », sur le terrain. Il faut participer à des conférences, aller dans des projections citoyennes, débattre avec de vraies personnes, pas seulement partager un vidéo YouTube et s'obstiner sur les réseaux sociaux. Lire un livre aujourd'hui pourrait même être considéré comme un acte de mobilisation citoyenne. Ça amène à réfléchir un peu plus que d'avoir la face collée dans l'écran d'un téléphone.

4- La Charte et la laïcité

Sacrons-nous patience avec ça. Je ne sais pas si nous avions besoin ou non de ce débat, mais une chose est sûre: cela ne nous a pas amené grand-chose de positif. Si vous voulez vraiment connaître mon opinion là-dessus, j'en parle dans l'article Les élections de la honte.

5- Le gouvernement fédéral

Il faut s'intéresser à ce que fait le gouvernement fédéral, spécialement dans les domaines de l'environnement, de la gestion des ressources naturelles, de la sécurité ( les nouvelles lois, S-7 par exemple), du transport, du travail et des relations extérieures. Je sais que ce n'est pas trépidant comme activité, mais en y regardant de plus près et souvent, nous nous rendrons compte hors de tous doutes que nous n'avons rien à faire dans ce pays.

Bon 4 ans.

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