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Jean-François Lisée contre la ligue du vieux poêle indépendantiste

Le mal aimé Lisée, celui que tout le monde convenait des idées et de l'intelligence hors-norme, mais qu'aucun ne lui donnait une moindre chance de l'emporter, est bel et bien dans la course et est, contre vents et marées, devenu l'homme à abattre pour le clan Cloutier...
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Le dernier sondage Léger-Le Devoir-Journal de Montréal sur la présente course à la chefferie péquiste démontre déjà qu'une tendance commence à s'installer. Comme je l'avais prédit, et comme plusieurs autres observateurs d'ailleurs, Lisée fait des gains et une course entre lui et Alexandre Cloutier est en train de prendre forme. Pour moi, il s'agit davantage d'une tendance lourde qui définira le reste de la course à la chefferie du Parti québécois.

En effet, M. Cloutier obtient 37 % des intentions de vote des sympathisants péquistes, contre 15 % pour M. Lisée et 14 % pour Mme Hivon. Dans ces résultats, outre le fait que Cloutier fasse des gains importants, la surprise vient davantage du fait que Lisée prenne la deuxième position, dépassant ainsi Véronique Hivon.

Le mal aimé Lisée, celui que tout le monde convenait des idées et de l'intelligence hors-norme, mais qu'aucun ne lui donnait une moindre chance de l'emporter, est bel et bien dans la course et est, contre vents et marées, devenu l'homme à abattre pour le clan Cloutier...

Cette deuxième position est-elle surprenante? Oui et non!

Oui, parce que peu de personnes lui donnaient la moindre chance au départ, mais non parce qu'il est de loin celui qui amène les idées les plus brillantes. D'ailleurs, la plupart des observateurs politiques lui concèdent cet état de fait, même ceux dont la pensée se situe à droite, comme Éric Duhaime et comme l'animateur de Radio X Dany Houle qui, eux, reconnaissent clairement et ouvertement la supériorité de la pensée de Lisée au détriment de ses adversaires.

Ce qui est également surprenant, c'est qu'il y a désormais une multitude de partisans venant d'autres horizons politiques que le Bloc et le PQ qui, désormais, souhaite l'arrivée de Lisée, voyant dans celui-ci, le seul capable de fédérer les nationalistes pour éjecter les libéraux. Ces derniers songent même sérieusement à prendre leur carte du Parti québécois afin de propulser sa candidature. Il ne va pas sans dire que l'idée de ne pas tenir un référendum dans un premier mandat y est pour quelque chose...

Je ne ferai évidemment pas ici la complète nomenclature des appuis et des arguments des observateurs et partisans politiques de Lisée, mais il est quand même frappant que même la presse anglophone, en l'occurrence Montreal Gazettesous la plume de Don MacPherson, avoue que Jean-François Lisée est un candidat beaucoup plus intéressant que le présent meneur, et ce, par ses nombreuses et originales propositions politiques, et surtout, par sa promesse de ne pas tenir un référendum dans un premier mandat. De plus, MacPherson va plus loin en affirmant que la prudence avec laquelle Cloutier joue la carte d'un possible référendum dans le premier quatre ans amènera probablement un Parti québécois sous sa gouverne à un autre échec en 2018; affirmation avec laquelle je ne peux être en désaccord.

D'ailleurs, au sujet d'Alexandre Cloutier, son entourage et probablement lui-même, tentent de jouer la carte du jeune chef père de famille inspirant, comme l'a fait le PLC avec Justin Trudeau. Bien qu'il y ait des similitudes apparentes, Alexandre Cloutier ne se nomme pas Alexandre Levesque; ce qui veut explicitement dire qu'il ne porte pas le nom de famille d'une icône du parti comme pour le Trudeau de Justin. En somme, il n'est pas le fils de l'autre...

De plus, dans cette course, Cloutier fait désormais face à une machine intellectuelle qui est capable de pondre une dizaine d'idées originales dans un court laps de temps afin d'émanciper le Québec, tandis que lui en est encore à penser comment gagner la course à la chefferie en ne déplaisant pas trop à la base pressée, tout en se gardant le droit de flairer l'opportunité d'aller ou non en référendum dans un premier mandat, et ce, tout en ayant l'appui de militants indépendantistes connectés à une autre décennie.

Sur ce sujet, bien qu'il soit louable d'avoir les appuis de Serge Fiori et de Michel Rivard en prétextant faire le pont entre la génération X et celle des baby-boomers, force est d'admettre que nous ne sommes plus en 1970 et que l'idée d'indépendance comme nous l'avons connue durant plusieurs années, n'est plus du tout à l'ordre du jour pour une majorité de Québécois.

Pour faire du Québec un pays, nous devons retourner à la table à dessein et le préparer pour ne pas le perdre à nouveau, sinon, l'idée de voir un jour le Québec à la table des nations s'éteindra proportionnellement aux présents élans des utopistes irréalistes voulant à tout prix lancer une dernière charge référendaire à court terme.

Il faut également rappeler que les deux derniers résultats du Bloc Québécois au fédéral devraient être révélateurs sur l'état d'une vision souverainiste dépassée pour certains. Pourtant, Gilles Duceppe donne encore son appui à un candidat gardant le flou sur un possible référendum dans un premier mandat! Que pouvons-nous ajouter de plus?

Peut-être cette citation d'Albert Einstein: «la définition de la folie, c'est de refaire toujours la même chose, et d'attendre des résultats différents».

Quoi qu'il en soit, d'ici le mois d'octobre, les membres du Parti québécois pourront se faire une bonne idée de qui serait le meilleur pour diriger le parti, et ultimement, le Québec. Il se pourrait fortement que l'avenir du Québec se joue dans la présente course à la chefferie péquiste. La clairvoyance et la sagesse sont de mise; le Québec sera ainsi en octobre, à la croisée des chemins...

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