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La course plate à la chefferie du Parti conservateur

La question qu'on doit se poser dans cette course est la suivante : qui des sept candidats déclarés pourra mettre en péril le gouvernement libéral de Trudeau - juste assez pour penser peut-être avoir des chances de détrôner notre nouvelle?
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C'est maintenant officiel, le député conservateur de la circonscription de Bellechasse-Les Etchemins-Lévis, Steven Blaney, vient d'officialiser sa candidature au poste de chef du Parti conservateur du Canada. Il n'est pas le seul Québécois à briguer à ce poste puisque son proche voisin conservateur, le libertarien Maxime Bernier, est lui aussi dans la course.

On peut maintenant ajouter le nom de Blaney aux autres aspirants - Michael Chong, Kellie Leitch, Deepak Obhrai, Andrew Scheer, Maxime Bernier et Brad Trost, tous des politiciens qui auront la lourde tâche de freiner la popularité de Justin Trudeau qui, avouons-le, ne cesse d'augmenter...

La question qu'on doit se poser dans cette course est la suivante : qui de ces joyeux lurons pourra mettre en péril le gouvernement libéral de Trudeau - juste assez pour penser peut-être avoir des chances de détrôner notre nouvelle rockstar ?

La réponse simple est qu'il n'y en a aucun...

Voyez-vous, les conservateurs de Harper ont réussi à se maintenir en place en faisant longtemps leur chemin sur le dos des commandites ainsi que sur une succession de chefs n'ayant pas ce qu'il fallait pour ramener le parti naturel de gouvernance canadienne - le PLC - au pouvoir. Toutefois, force est d'admettre que la donne a complètement changé avec l'arrivée de l'enfant lumière - de flash selfie - Justin Trudeau.

Un PLC fort contre un PCC faible au Québec avec un Bloc et un NPD affaiblis, ne peut qu'apporter un autre gouvernement libéral majoritaire dans trois ans.

De plus, bien qu'Harper ait réussi le tour de force d'avoir un gouvernement majoritaire conservateur sans le Québec, son manque de compréhension profonde de la réalité de la belle province - volontaire ou pas - a amputé totalement les chances des « tories » de reprendre le pouvoir à brève échéance.

Un PLC fort contre un PCC faible au Québec avec un Bloc et un NPD affaiblis, ne peut qu'apporter un autre gouvernement libéral majoritaire dans trois ans, surtout dans l'état actuel des choses.

Au NPD, leur dernière déconfiture qui a amené les membres à voter contre Mulcair, ne laisse rien présager de bon pour l'avenir, surtout qu'eux aussi, font face à un Justin Trudeau populaire tout en n'ayant aucun candidat solide afin de ramener leur formation proche du pouvoir, comme l'ont fait dans le passé Layton et par la suite Mulcair, bien que ce dernier l'ait échappé orgueilleusement lors du dernier scrutin fédéral.

Quoi dire de plus du Bloc québécois qui, visiblement, n'est plus la force politique de jadis, n'ayant pas d'aspirant-chef pouvant changer la tendance à la baisse, surtout que maintenant, tous les yeux du mouvement souverainiste sont tournés vers Québec, où le nouveau chef commence véritablement à irriter un Couillard qui n'a, disons-le, gagné uniquement sa première journée de débat - ayant perdu les autres, face à un Lisée qui est finalement à la hauteur des attentes...

De plus, l'opposition conservatrice aux communes, et ce, autant dans les circonscriptions, s'est avérée extrêmement faible et sans argumentaires valables, ou dirais-je, sans profond désaccord, si ce n'est de la dette.

Que ce soit sur les projets d'oléoducs, l'environnement où les politiques étrangères, les conservateurs ne sont pas en mesure de faire lever l'opposition canadienne comme l'a fait précédemment les néo-démocrates contre les conservateurs, puisque ces derniers et les libéraux ne sont pas très loin idéologiquement.

D'ailleurs, là demeure la clef de la présente gouvernance libérale ; nous faire croire qu'ils sont de gauche et nuire au NPD et continuer certaines politiques de droite afin de désavantager les conservateurs et ainsi perpétuer l'œuvre du néolibéralisme tout en ayant une rockstar à sa tête et ainsi une majorité au Québec... Voilà ce qui se passe - gouverner au centre est naturellement l'adage d'un parti de pouvoir qui, admettons-le, dans le cas présent, est politiquement très habile.

Le deuxième et troisième trio au front pour le PCC

Face à cette popularité libérale maintenue par Trudeau et une organisation aiguisée, le Parti conservateur nous présente à leur chefferie, des joueurs de deuxième et troisième trio qui, ayant peut-être du cœur au ventre, comme Steven Blaney, ne sont pas en mesure d'amener leur formation aux grands honneurs.

Pour poursuivre mon analogie du hockey, tu ne peux espérer remporter la victoire si tu n'as pas de joueurs de concession comme Trudeau l'est pour les libéraux fédéraux.

Certes, Steven Blaney est apprécié dans son comté comme l'est particulièrement Bernier, mais aucun deux n'est en mesure de rivaliser actuellement contre Trudeau, et surtout, d'amener une majorité de Québécois à voter conservateur dans trois ans, surtout que Bernier veut révolutionner la politique sans comprendre les conséquences profondes de ce qu'il propose...

La conjoncture politique actuelle laisse toute la place à Trudeau et ne consent pratiquement aucune chance aux joueurs sur la ligne de départ conservatrice.

Les conservateurs au Québec ont quelques bons joueurs de deuxième trio qui parmi eux, pourront peut-être éventuellement embarquer sur le premier trio, tels que Bernier, Blaney, Lebel et Deltell, quelques autres de troisième trio qui pourront également un jour être sur le deuxième, mais ils ont aussi des joueurs de quatrième trio condamnés à réchauffer le banc, en l'occurrence Jacques Gourde, mais surtout Sylvie Boucher et Bernard Généreux, tous des députés qui ne seront jamais ministre, et ce, dans le scénario peu plausible d'un retour à court terme des bleus foncés au pouvoir...

Ce que je tente d'exprimer, c'est qu'aucun des Québécois conservateurs - même canadiens - qui aspirent présentement à la chefferie n'est en mesure de rallier une majorité au Québec, comme un dénommé Brian Mulroney et un Lucien Bouchard ont réussi à le faire dans le passé - idem pour le ROC.

La conjoncture politique actuelle laisse toute la place à Trudeau et ne consent pratiquement aucune chance aux joueurs sur la ligne de départ conservatrice afin de pouvoir éventuellement déloger les rouges.

Disons-le, il n'y a rien à écrire à sa mère avec ce qui se passe au PCC ! En ce sens, dû aux forces en présence et aux circonstances, la course à la chefferie du Parti conservateur est définitivement plate...

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