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Pour de réels protecteurs de l'élève dans chaque commission scolaire

Des jeunes qui se donnent la mort, il y en a beaucoup, mais pour le père de Kim, tout porte à croire que des personnes en position d'autorité ont mené sa fille à commettre l'irréparable.
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Selon les dires de son père, Kim n'avait aucune chance. Toujours acculée au pied du mur pour quelque chose dont elle n'était pas responsable, elle payait de la quiétude de sa vie à l'école les positions politiques de son père au conseil des commissaires scolaires.

C'est un Éric Pettersen anéanti que j'ai d'abord eu au téléphone. Je lui avais proposé un appel, puisque j'étais interpelée par une capsule vidéo qu'il diffusait sur Facebook. Le ministre de l'Éducation, François Blais, y verra peut-être là une solution que plusieurs jugent brillante pour le bien-être des élèves.

Des suicides

Des Kim Pettersen, il y en a beaucoup. Il y en a beaucoup trop. J'ai moi-même été victime d'un enseignant et de ses mots lorsque j'étais en secondaire 4. C'était plutôt mal me connaître à l'époque puisque, je m'en confesse, la vie dure, c'est moi qui la lui avais faite. Au final, la seule idée que je revienne dans son cours l'année suivante avait été suffisante pour qu'il me donne la note de passage afin que je ne double pas mon année avec lui.

Mais Kim n'était pas bâtie comme moi. Elle s'assumait, certes; se défendait, oui. Mais lorsque les choses changeaient de ton et se rendaient en plus haute instance, d'après les quelques écrits qu'elle laissa derrière elle, on la faisait taire. On savait comment la casser.

Des jeunes qui se donnent eux-mêmes la mort, il y en a beaucoup et c'est malheureux, me direz-vous peut-être, mais pour le père de Kim tout porte à croire que des personnes en position d'autorité ont mené sa fille à commettre l'irréparable.

Ils ne lui ont peut-être pas dicté de poser ce geste sans retour, mais l'ont tant de fois réprimandée pour des raisons injustifiées, en allant même jusqu'à inventer des règlements saugrenus, qu'ils sont, selon Éric Pettersen, à blâmer.

L'intimidation... pas toujours la faute des autres jeunes

Il serait temps de se secouer une bonne fois pour toutes au Québec! Nos jeunes sont notre plus grande richesse et il est triste de constater qu'ils sont écrasés souvent par des individus qui n'ont pas leur place dans les institutions scolaires.

Les power trips d'avant devraient cesser dès maintenant, et le jeune qui se retrouve dans une situation similaire à la belle jeune fille qu'était Kim devrait avoir accès à des ressources en milieu scolaire, mais qui serait indépendantes de ce milieu, ne relevant expressément que du ministère de l'Éducation, comme me l'explique ce père brisé.

Un protecteur de l'élève

Monsieur Pettersen me parle d'un réel protecteur de l'élève, et je ne trouve pas l'idée bête, pas du tout. Une pétition sera diffusée sur le web afin que jeunes et moins jeunes puissent la signer. Elle sera ensuite déposée à l'Assemblée nationale.

Pour en revenir à Kim, ses parents ont constaté durant cette année fatidique une baisse très marquée de ses notes et de son intérêt à poursuivre ses rêves. Parce qu'elle rêvait, la petite! Elle rêvait de devenir enseignante et ainsi contribuer aux autres. Peut-être qu'elle rêvait également de changer des choses dans le domaine scolaire contre d'autres plus adéquates, afin d'éradiquer la prise de pouvoir faite par les adultes sur les jeunes aussi...

Écrasée, Kim s'est enlevé la vie

Ce que nous savons est que Kim a décidé de mettre fin à ses jours le 18 mars 2014 parce qu'elle n'en pouvait plus. Vous me direz que cet attentat à sa propre vie a eu lieu 2 ans après les faits vérifiés d'intimidation. Je vous répondrai qu'il en faut, du temps, pour se refaire un amour de soi et une estime personnelle, lorsque sans le savoir on a donné le pouvoir à d'autres pour nous détruire.

Kim, toute jeune femme, n'était pas outillée pour faire face à tout ça.

Des changements s'imposent

Il est réellement temps que les choses changent, et pour le mieux. Je crois sincèrement que cette idée de protecteur de l'élève qu'Éric Pettersen propose devrait être étudiée.

D'un autre côté, si cette idée était étudiée et, mieux encore, adoptée, il y a des têtes qui tomberaient, je vous en passe un papier! Car, comprenez-moi bien, je dis oui à l'éducation, je dis oui au soutien aux enseignants sous-payés et je les appuie de toutes mes forces... mais les gens en situation de pouvoir qui ont quelque chose à se prouver peuvent toujours repasser.

Parce que dans le fond, ce sont nos enfants qui paient, et ils paient pour longtemps. Mon fils de 24 ans vit des réminiscences du temps de son secondaire fréquemment, c'est tout dire! Mais je ne me plaindrai pas trop, parce que moi, j'ai la chance de le voir vivant.

Éric Pettersen n'a pas cette chance, lui.

Tout ce qu'il peut faire aujourd'hui pour garder Kim vivante est de parler d'elle et de tout faire en hommage à sa mémoire afin que les choses changent. Kim voulait contribuer au monde, elle saura tout de même le faire avec son père comme porte-étendard.

Mais cet homme mérite-t-il vraiment de mener bataille seul? Quand il y a même une toute petite présomption que l'école tue nos enfants, n'avons-nous pas le devoir d'agir?

Pour en savoir davantage et suivre Éric Pettersen et obtenir le lien qui mène à la pétition:

Êtes-vous dans une situation de crise? Besoin d'aide? Si vous êtes au Canada, trouvez des références web et des lignes téléphoniques ouvertes 24h par jour dans votre province en cliquant sur ce lien.

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Mai 2017

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