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Maîtres chez nous version 4.0 dans un Québec conquérant

À quoi nos chefs politiques rêvent-ils pour le Québec du futur?
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Le 1 octobre 2018 ou avant, nous élirons le prochain gouvernement du Québec. Pour l'instant, le Parti québécois semble sur le respirateur artificiel avec un Québec solidaire dans son sillage, jouant au Petit Poucet. Dans l'état actuel des choses, les troupes de François Legault de la Coalition Avenir Québec apparaissent surtout comme des gagnants par défaut, devant des Libéraux usés.

Certes, aucun des partis en présence ne mettra immédiatement sur la table son programme électoral, tant les risques de récupération sont grands. Souvenons-nous du Cap sur un Québec gagnant - Le Projet Saint-Laurentde François Legault publié en octobre 2013 et récupéré par le Parti libéral en mars 2014 dans son programme électoral, sous l'appellation de Stratégie maritime.

La question qui s'impose à ce moment-ci de notre histoire est : « Au-delà des programmes électoraux traditionnels où par exemple, des mots comme famille, économie numérique, santé, etc. doivent nécessairement s'afficher, quelle est la vision d'un Québec pour demain? » Autrement dit, à quoi nos chefs politiques rêvent-ils pour le Québec du futur?

La littérature sur le sujet nous indique qu'une vision est un rêve réalisable par des hommes et des femmes, quelques fois extraordinaires, mais quotidiennement ordinaires.

Mais au fait, qu'est-ce que le concept de vision? La littérature sur le sujet nous indique qu'une vision est un rêve réalisable par des hommes et des femmes, quelques fois extraordinaires, mais quotidiennement ordinaires. C'est une émotion qui transporte un message de peu de mots et qui stimule l'engagement. Une vision est telle que l'on en saisit immédiatement la portée et le sens. Elle est autonome en elle-même. Une vision est réalisée lorsque nous pouvons en mesurer formellement et dans l'action, le résultat sur le plan socio-économique, financier, visuel ou par le témoignage d'un tiers.

Ma vision coup de cœur? Le Maîtres chez nous de Jean Lesage en 1962. Trois simples mots qui adressaient un contexte, une direction et un objectif mesurable traduit par des actions; par exemple, la nationalisation complète de l'électricité et l'émergence d'Hydro-Québec, fondée en 1944. Mais ce Maîtres chez nous était beaucoup plus. Il transportait un rêve, un imaginaire d'épanouissement pour des milliers d'hommes et de femmes englués à divers degrés dans de multiples carcans, des conséquences de la Conquête de 1760-1763 à un catholicisme et un duplessisme qui ne donnaient plus de sens.

Plus près de nous, sans égard au personnage déplaisant qu'est Donald Trump, son utilisation dans la foulée des Ronald Reagan et même Bill Clinton du « Make America Great Again » a frappé l'imaginaire de bon nombre d'Américains et même d'ailleurs. Tellement que près de 63 millions de personnes ont voté pour Donald Trump, inspirées par ces 4 simples mots. Lesquels, mis ensemble, ont transporté une telle charge émotionnelle et de visualisation d'un futur radieux « de retour », qu'il ferait rouvrir comme par enchantement les mines de charbon désaffectées, les usines sidérurgiques obsolètes et pourquoi pas, le retour du Commodore VIC 20.

Récemment, contre toute attente, Philippe Couillard a fait une tentative pour stimuler notre imaginaire collectif avec l'idée d'un monorail à grande vitesse à l'aide du moteur-roue d'Hydro-Québec. Au-delà de la faisabilité du concept, sauf exception, il s'est fait ramasser dans les médias à la petite cuillère quant à l'infaisabilité du projet. Mais sur le fond des choses, c'est parce qu'il a présenté un moyen au lieu de partager un rêve de dépassement collectif. À l'opposé, Steve Jobs le fondateur d'Apple, présentait un rêve et mettait ses ingénieurs au défi de réaliser sa vision. Je sais. Jobs avait la réputation d'un style de gestion dictatorial et il n'avait pas besoin de se faire élire chaque 4 ans. Il n'empêche que Philippe Couillard s'y est pris à l'envers, de façon malhabile et à l'électoralisme suintant.

Si on consulte les sites internet des principaux partis politiques sous l'angle du concept de vision, un constat s'impose : ça manque clairement d'élan pour nous projeter dans le futur comme société.

Au Parti libéral, c'est : Contribuez avec nous à l'avancement du Québec. Mais pour allez où? Pour la CAQ, il y a : Un gouvernement pour les familles, qui est en fait un cliché. Mais il y a aussi : Pour un Québec ambitieux. C'est intéressant comme concept, mais cela fait un peu sur le « pilote automatique ». Pour le Parti québécois, c'est : Un plan solide. Zéro slogan. Le plan en question pourrait être écrit à gauche ou à droite et même par Justin « J'ai un plan » Trudeau. Pour ce qui est du zéro du slogan, c'est à l'image de ce que le PQ est devenu. Passons. Reste Québec Solidaire, oufs, quand tu es tout et n'importe quoi, tu tires tout partout en promettant tout et n'importe quoi, naturellement gratos et payer par les autres. Calinours sortez de ce corps.

Vous monsieur Daneau, vous proposeriez quoi comme vision?

Pour un Québec conquérant* : nos ancêtres ont conquis la Nouvelle-France et sillonné l'Amérique du Nord avant d'être conquis en 1760-1763, pour finalement commencer à se libérer à la mort de Maurice Duplessis en devenant Maîtres chez nous par le biais de la Révolution tranquille. Nous avons par 2 fois refusé de nous séparer du Canada et nos finances publiques semblent s'améliorer. Il est donc temps de reprendre notre place dans l'ensemble canadien et surtout, d'élever le niveau de notre jeu en matière de rayonnement, ici et ailleurs.

Nous avons par 2 fois refusé de nous séparer du Canada et nos finances publiques semblent s'améliorer.

Nous sommes de plus en plus instruits, de plus en plus bilingues et le déterminisme géographique entre l'Europe et l'Amérique du Nord nous donne au Québec un avantage stratégique unique. Nous détenons par exemple, un savoir-faire et des moyens de classe mondiale en matière énergétique, qui pourraient nous permettre de rayonner et de devenir des conquérants en matière d'économie numérique.

Conclusion : Retrouvons l'esprit pionnier de nos ancêtres et devenons un Québec conquérant dans une sorte de Maîtres chez nous 4.0.

PS. À la fois pour votre réflexion, pour vous amuser et discuter autour de la dinde, en matière de conquête, pourquoi ne pas acheter Haïti? Nous avons un urgent besoin de main-d'œuvre sans spécialisation et nous aimons la chaleur. Je sais, il y a des tonnes de contraintes, mais nous avons des usines qui ferment par manque de personnel.

* Non, je ne récupère pas ici, l'idée de la CAQ d'un Québec ambitieux. Je portais cette idée bien avant. Par ailleurs, la vision d'un Québec conquérant m'apparait nettement plus forte et porteuse que celle d'un Québec ambitieux.

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