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Un référendum sur «l'austérité»? Non merci!

Nous n'avons pas besoin d'un référendum. Ni sur la soi-disant "austérité", ni sur la souveraineté. Il me semble que le résultat de l'élection était suffisamment clair.
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L'éditorialiste de La Presse suggère ce matin un référendum sur "l'austérité". La raison: "le spectre du printemps 2012 qui apparaît à l'horizon" résultant des sorties de début d'année des grandes centrales syndicales.

Il n'en fallait pas plus à André Pratte pour suggérer au gouvernement de verser dans rien de moins qu'un déni de démocratie. Comme il le rappelle lui-même, 90% des électeurs ont voté pour des "formations politiques qui prévoyaient un retour rapide à l'équilibre budgétaire": 2015-16 pour le PQ et le PLQ; 2014-15 pour la CAQ.

Maintenant que la population comprend le besoin d'un inévitable redressement, il faudrait retarder davantage l'échéance sous prétexte que les grandes gueules intimident la galerie de presse? Vraiment? N'y a-t-il pas un moment où il faut prendre le taureau par les cornes, régler le problème et passer à autre chose? Les sondages n'ont-ils pas démontré que plus de 60% des Québécois sont d'accord avec les mesures prises par le gouvernement? Qu'est-ce que c'est que cette peur d'ado devant le pouvoir syndical?

La culture québécoise est atteinte d'un nouveau virus: celui de "l'acceptabilité sociale", autre concept qui sous le couvert de nobles vertus démocratiques, soumet les gouvernements aux volontés des tapageurs qui n'y connaissent souvent rien à rien. Ce que M. Pratte suggère ici n'est rien de moins qu'un test "d'acceptabilité sociale" d'une politique de redressement qui aurait dû être appliquée il y a bien quelques décennies. Ce qu'il suggère n'est en réalité rien de moins qu'un déni de démocratie pour contenter les organisateurs de la rue, sous prétexte de vouloir fabriquer un consentement qui crédibiliserait l'initiative gouvernementale.

Nous n'avons pas besoin d'un référendum. Ni sur la soi-disant "austérité", ni sur la souveraineté. Il me semble que le résultat de l'élection était suffisamment clair.

André Pratte fait également erreur à plusieurs égards et pêche par excès de naïveté.

D'une part, M. Pratte ne dit pas ce que le gouvernement devrait faire dans l'éventualité où le clan "anti-redressement des finances publiques" gagnait. Se soumettre aux volontés des groupes organisés? Continuer de dépenser plus que ce que l'État reçoit comme revenus et de faire grimper la dette publique? Démissionner et en appeler à une élection référendaire sur une correction du modèle québécois?

Ne réalise-t-il pas qu'une victoire du clan anti-redressement serait vue comme une énorme motion de non confiance venant cette fois-ci d'une population dont un grand nombre est gavé de privilèges payés par un nombre de plus en plus restreint de travailleurs productifs?

D'autre part, M. Pratte semble croire qu'un référendum gagné par le clan pro-redressement calmerait les ardeurs du club social organisé par les élites syndicales et autres regroupements anti-gouvernement. Rien n'est plus faux. Si le printemps 2012 doit servir de leçon, rappelons-nous qu'aucune proposition provenant du gouvernement ne pouvait satisfaire la rue. AUCUNE!

Enfin, nous en aurons pour quatre ans à subir la propagande des chefs syndicaux. Autant s'y faire.

Mais se soumettre au diktat et aux élucubrations syndicales revient à crédibiliser des propos mensongers et à accepter qu'on puisse dire n'importe quoi sans en subir les conséquences. Il me semble là, que l'éditorialiste de La Presse est passé à côté d'une sacrée belle opportunité de jouer son rôle: informer, former, corriger le gros n'importe quoi de la propagande syndicale, et surtout défendre une démocratie qui a parlé.

Que cette année soit au contraire, l'année où on mettra fin à l'intimidation syndicale et à celle de la rue. Bonne année!

En contrepoids à l'avis de André Pratte, lire plutôt: Marc Simard, Mario Dumont, Lise Ravary

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