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Écoles privées: réponse à Michèle Ouimet

Chère Madame Ouimet, je suis déçue que votre plume, dans une tribune aussi importante que celle quevous accorde, soit employée à étendre autant de démagogie, d'idéologie et d'erreurs de jugement.
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Chère Madame Ouimet,

Je suis déçue. Que votre plume, dans une tribune aussi importante que celle que La Presse vous accorde, soit employée à étendre autant de démagogie, d'idéologie et d'erreurs de jugement.

Dans votre texte du jeudi 2 octobre, intitulé La fin d'un tabou (que vous avez d'ailleurs sorti du bac de recyclage où y traînait un texte de 2010 ayant le même titre), vous continuez de laisser croire que les écoles privées n'accueillent que très peu (3%) d'élèves qui ont des besoins particuliers. Faux. Selon une publication de la Fédération des établissements d'enseignement privé, la majorité de leurs établissements ont mis en place une série de mesures pour bien répondre à ces besoins.

Les élèves avec des besoins particuliers, comme des troubles de concentration, d'apprentissage, d'adaptation ou de langage, représentent environ 10 % de la clientèle des écoles privées de la province, rapporte la Fédération. - Source

Vous vous offusquez que «35 à 40 % des élèves du primaire de la Commission scolaire de Montréal choisissent le privé, selon le syndicat, l'Alliance des professeurs». Eh bien, tant mieux! Voilà un bon indicateur que devrait comprendre votre fameuse Alliance des professeurs. Tant mieux aussi parce que pour chaque parent qui choisit l'école privée, cela coûte moins cher à l'État.

Un peu plus loin, vous vous indignez même que l'État (les contribuables, donc) participe au financement des écoles privées! «Pourquoi les contribuables doivent-ils verser 4090 $ par élève au privé ? Pourquoi ce traitement de faveur qui crée des aberrations dans le système et "nuit à la réussite de l'ensemble des élèves", selon le comité d'experts ?», dites-vous.

Euh. Si je suis votre logique, pourquoi alors les contribuables doivent-ils verser 5471$ par élève au public?

Pourquoi s'agirait-il d'une subvention lorsqu'on finance l'école privée, mais d'un simple financement lorsqu'il s'agit d'écoles publiques? Êtes-vous seulement capable de réaliser comment l'idéologie syndicale et celle du nivellement vers le bas ont contaminé votre raisonnement? Pourquoi est-ce un «traitement de faveur» lorsque l'État participe au financement d'une école privée au juste? Je ne comprends pas.

Le parent n'a-t-il pas versé des impôts et des taxes? N'est-il pas en droit de s'attendre à une contribution de l'État à l'éducation de ses enfants? Est-ce qu'un «service public» dans votre tête doit absolument être livré par des institutions publiques syndiquées?

De grâce, admettez votre biais idéologique. L'école privée n'est pas «subventionnée», pas plus que ne l'est l'école publique. L'école privée est financée à 60% (ou plus selon d'autres calculs) alors que l'école publique l'est à 100%. Le langage, c'est important, ne croyez-vous pas? Le pouvoir des mots aussi.

Les parents qui choisissent, donc, l'école privée, ne sont pas des gâtés du système. Au contraire. Parce qu'ils choisissent d'offrir ce qu'il y a de mieux à leurs enfants, ils paieront davantage!

Non Madame Ouimet. La santé mentale du système d'éducation ne «souffre pas de schizophrénie galopante depuis trop d'années». Les schizophrènes sont ceux qui refusent de reconnaître ce qu'il y a de bon, de beau, de libre et qui fonctionne.

Si j'avais un enfant qui éprouvait des difficultés d'apprentissage, je ferais le maximum pour lui trouver une place dans une école privée. On raconte que leur taux de diplomation est de loin supérieur à celui des écoles publiques. Et vous, Madame Ouimet, que feriez-vous? Vous assureriez-vous que votre enfant reçoive le meilleur encadrement et les meilleurs services possibles ou verseriez-vous dans une idéologie qui ne rend service ni à ceux qui excellent ni à ceux qui ont des besoins spécifiques?

Enfin, si vous êtes d'avis de diminuer le financement public des écoles privées au Québec, je suggérerais plutôt l'inverse à la Commission chargée de réviser les programmes: celui d'augmenter le financement public des écoles privées. Tiens, voilà une idée. Quand quelque chose fonctionne et fonctionne bien au Québec, il faut l'encourager. Une petite étude sur les conséquences d'un financement accru des écoles privées nous offrirait peut-être des conclusions surprenantes.

P.S. Pour votre culture personnelle, je vous suggère les lectures suivantes comme contrepoids à l'idéologie syndicalo-socialiste à laquelle vous semblez sensible:

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Avril 2018

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