Indigné des enseignes qui nous prennent pour des cruches en osant vendre des manteaux déjà portés au même prix qu'un iPhone 5s sur Kijiji, je me suis mise à considérer d'autres avenues. (Sérieux, même un climatiseur en plein mois de juillet se vend moins de 160$ chez Rossy au Centre d'achat Forest. Fin de la parenthèse.)
J'aime bien les friperies, les magasins à rabais, j'aime fouiller, j'aime les «deals»! Quoi? Ne viens pas me dire que tu n'aimes pas tomber sur un joujou à bas prix, peu importe si tu en as vraiment besoin ou pas?
Sur ce, je me suis un peu éloigné du ventre bouillonnant de la ville pour aller voir ailleurs. Genre au centre d'achat Forest sur Pie-IX, au Carrefour Langelier, au Centre Laval et à la Place Désormeaux à Longueil.
Par contre, je me suis rapidement rapproché à nouveau de la ville. En effet, je n'ai rien trouvé qui arrive à la cheville des Galeries du Parc à Montréal. Des allées de corridors vides, aux murs beiges et verts rétro. Certains iraient même jusqu'à dire que c'est vintage. Je vous laisse réfléchir à ça... Ces allées croisées par de petits escaliers à quatre marches mènent à leur tour à plusieurs magasins vides et abandonnés. Les seules vitrines ouvertes invitent désespérément les clients à rentrer à grands coups de néons fluos qui auraient bien besoin d'être époussetés un peu. Des flasheurs qui ont malheureusement manqué leur vocation. Il faudrait peut-être qu'ils demandent conseil à notre cher Jean-Marc Parent. C'est quand même grâce à lui que «Flash tes lumières» réveille un sourire dans le cœur de chaque québécois.
Je dois vous faire une confidence. Malgré son côté magané, j'aime les Galeries du Parc. Ça doit être une question de nostalgie. Ce lieu abrite l'un des derniers cinémas indépendants de la métropole. Cousin du Cinéma Beaubien, le Cinéma du Parc offre à sa clientèle trois heures de stationnement pour la modique somme de 2 $, tel qu'indiqué sur son site Web. Une véritable aubaine à un jet de pierre de la Place des Arts! La seule place où j'ose prendre un pop-corn sans me sentir coupable de retirer à mon portefeuille ce qui lui restait de p'tit change. Au prix que ça coûte, ça porte à croire que le spécial «au prix des années 1980» est en vigueur tous les jours.
Sans parler évidemment de la sélection des films présentés. Comme dirait la maxime, il y en a pour tous les goûts. Des fois, tu veux voir un film allemand avec des acteurs sourds et muets sous-titrés en anglais, et d'autre fois, non. Alors tu choisis selon l'envie du moment avant de t'enfoncer dans une salle sombre aux sièges magenta ultraconfortables.
J'ai eu le plaisir d'interviewer la documentariste Nadine Gomez dans ce lieu mythique où, adolescente, elle venait y voir des films indépendants avec ses amis.
Je suis super fière de cette salle. Elle qui a vu ses revenus augmenter de 15% par rapport à l'année précédente malgré la baisse d'achalandage de 9% observés dans les cinémas du Québec en 2014. «Par la qualité de leur programmation et par leur implication auprès des communautés, le Parc et le Beaubien ont réussi à éviter d'être emportés par la diminution dévoilée par la firme Cinéac. Ils ont tous deux augmenté leurs recettes au guichet.»
Pour ne pas faire de jaloux, j'ai été visiter le Beaubien dimanche soir dernier pour aller voir Guibord s'en va-t-en guerre. Pendant que dehors le ciel essuyait sa peine, moi je riais aux larmes.
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