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Le retour de l'élite éclairée

Une poignée d'élèves s'empare à nouveau de nos universités, convaincue d'apporter la Bonne nouvelle à ce peuple xénophobe et illettré qui est le nôtre.
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C'est reparti. Du moins, elle l'espère. Notre élite autoproclamée claironne encore l'arrivée de temps nouveaux qui devraient survenir après une série d'affrontements violents entre les forces de l'ordre et le prolétariat estudiantin. Une poignée d'élèves s'empare à nouveau de nos universités, convaincue d'apporter la Bonne nouvelle à ce peuple xénophobe et illettré qui est le nôtre. Une Épître aux Québécois; l'Évangile selon Saint-Dogme.

Les mesures économiques administrées par le gouvernement Couillard devraient ainsi prendre brutalement fin avec le déclenchement d'une grève «générale illimitée» destinée à la conscientisation des classes populaires. Le refrain est toujours le même: les étudiants payent trop de frais de scolarité même si plusieurs vont en Thaïlande durant l'été. Les étudiants ont le devoir de partager cette Révélation avec le reste de la planète.

Pauvre droite qui vit dans l'ignorance ! Ne serait-il pas grand temps de lui rendre le service de lui montrer la voie ? N'est-il pas dramatique de voir certains de nos camarades s'écarter du chemin de la foi en abandonnant la digne morale progressiste ?

Du folklore marxiste

Persuadés de posséder une maturité hors du commun, ces quelques étudiants recyclent donc le marxisme le plus désuet en arborant quelques-uns des thèmes qui ont historiquement ensanglanté le monde. L'élite vote des grèves, bloque l'entrée des cours, prend la rue et saccage des biens publics au nom du bien commun. Bref, la jeunesse éclairée joue à la révolution en bénéficiant d'une tolérance qu'elle juge même...réactionnaire.

Il est assez fascinant d'observer la persistance de cette mouvance qui parvient à s'imposer malgré l'essoufflement du progressisme. Depuis le printemps 2012, on tente de raviver la flamme des luttes révolutionnaires d'antan en utilisant l'université comme bunker. L'université est prise en otage par des révolutionnaires à qui le système réussit même à octroyer des prix et à lancer des fleurs lors de soirées mondaines. Tristes dinosaures idéologiques qui ne savent pas accepter l'imperfection du monde.

Une légitimité inexistante

Ces quelques étudiants qui espèrent faire advenir sur Terre le règne millénaire de la justice universelle devraient toutefois prendre acte de la dernière victoire écrasante du Parti libéral du Québec. Une victoire qui n'a rien à voir avec une quelconque conspiration capitaliste. Une victoire octroyée par un peuple bien vivant qui a joué le jeu de la démocratie contrairement à cette élite étudiante qui se contente d'en emprunter le langage.

Une minorité d'étudiants n'a pas la légitimé d'écraser une majorité d'étudiants dans une optique idéologique, voire même récréative. Une minorité d'étudiants qui a massivement décidé de voter pour Québec solidaire au printemps 2014 ; contribuant largement à l'élection même du PLQ en refusant catégoriquement d'utiliser le vote stratégique. Fidèle à son idéologie cataclysmique, la gauche radicale participe à son propre malheur.

Les casseroles reviendront-elles hanter la vie paisible des citoyens ? Probablement pas aussi bruyamment qu'en 2012. Chose certaine, l'arrière-garde sent la désuétude de son imaginaire et c'est pourquoi elle devra redoubler d'efforts pour parvenir à ses fins.

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