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Alexandre Cloutier ou le retour de la bonne conscience

Les dernières déclarations d'Alexandre Cloutier laissent peu de doute quant à l'orientation qu'il souhaiterait donner au Parti québécois. Le député de Lac-Saint-Jean désire prendre les commandes du Parti fondé par René Lévesque en plaidant pour le retour de la bonne conscience dans les rangs du PQ.
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Les dernières déclarations d'Alexandre Cloutier laissent peu de doute quant à l'orientation qu'il souhaiterait donner au Parti québécois. Le député de Lac-Saint-Jean désire prendre les commandes du Parti fondé par René Lévesque et lui conférer une nouvelle image jugée plus fidèle à ses origines. En évoquant «l'ouverture sur le monde» - une formule creuse à la mode qui ne veut pas dire grand-chose - Alexandre Cloutier plaide pour le retour de la bonne conscience dans les rangs du PQ.

Le PQS?

Les objectifs de Cloutier sont clairs: camper le PQ à gauche et pourquoi pas, se réapproprier quelques militants égarés qui ont rejoint les rangs de Québec solidaire dans les dernières années. Redonner superficiellement au PQ une image verte, équitable et multiculturelle, et adhérer ainsi au fantaisisme progressiste de QS.

Si le député péquiste évoque le caractère passéiste de l'actuel projet souverainiste, il n'en demeure pas moins que son propre projet est plutôt cliché et n'est pas très loin de la nostalgie du jardin d'Éden. La modernité sur laquelle insiste tant Cloutier coïncide davantage avec l'implantation du communautarisme religieux en territoire québécois qu'avec l'émancipation finale et cohérente de notre nation.

Une chose est sûre: plusieurs indépendantistes ne sont pas intéressés à faire un pays «moderne» dont les principes fondamentaux tendraient à l'évacuation de la culture québécoise au profit d'une vision multiculturaliste. On ne fait pas un pays pour qu'il devienne simultanément... tous les pays du monde.

Renier la Charte?

Le calcul du député de Lac-Saint-Jean n'est pourtant pas mauvais stratégiquement. Chez les jeunes en particulier, il serait probablement plus rentable de miser sur un projet «multiculturellement attrayant». Il serait sans doute plus payant de renier une Charte dont le souvenir évoque déjà la bisbille dans l'imaginaire populaire. Ceci dit, s'il advenait qu'un éventuel chef du PQ courtise le vote islamiste dénoncé courageusement par Fatima Houda-Pepin, nous aurions le devoir de torpiller son parti.

Pour se faire élire au printemps dernier, le PQ a peut-être fait des erreurs en misant presque uniquement sur une Charte de la laïcité. Il aurait sans doute dû valider une partie du projet de loi en faisant quelques concessions avec la CAQ. Ensuite, le finaliser quelques mois plus tard. Mais il reste que le Québec a toujours grand besoin de cette Charte des valeurs et que de la répudier médiatiquement est un geste de trahison.

Le Québec ne jouera pas les allumeuses auprès de tous les représentants des communautés immigrantes pour s'octroyer le droit d'exister pleinement. Il ne jouera pas aux bons samaritains avec toutes les populations du monde afin de gagner son ciel. Mais pour Alexandre Cloutier, le choix est différent.

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