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Quels que soient le chiffre sur la balance ou la spécificité de vos symptômes de troubles alimentaires, vous pouvez trouver du soutien.
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Co-écrit avec l'auteure invitée Jennifer J. Thomas, Professeur en Psychologie à la Harvard Medical School.

"Je suis inquiète pour ma fille. Elle n'est pas anorexique, mais presque."

J'entends cette phrase tout le temps. Tout comme la psychologue clinicienne Jenifer. J. Thomas, coauteur de mon dernier livre, Presque anorexique, quatrième volume de la série L'effet du "Presque" (The Almost Effect), par la Harvard Medical School.

Alors que seul un adulte américain sur deux cents va développer une anorexie mentale dans sa vie, au moins un sur vingt (une sur dix parmi les adolescentes !) aura des problèmes de restriction, d'ingestion excessive et/ou de purgation alimentaires qui ne correspondent pas aux critères complets pour un diagnostic d'anorexie, de boulimie ou de troubles alimentaires compulsifs. Parce qu'on peut relier la plupart des gens luttant contre des problèmes de nourriture et d'image du corps à un état d'esprit anorexique qui valorise la minceur extrême et un contrôle continuel sur l'alimentation, nous appelons cette catégorie, autrefois sous-estimée, des "presque anorexiques".

Quand je me débattais avec mes troubles alimentaires, j'ai attendu bien des années dans le purgatoire des presque anorexiques avant de recevoir, enfin, de l'aide ; je ne l'ai obtenue que lorsque les symptômes associés au diagnostic sont devenus flagrants chez moi. A l'université, je me rappelle très bien de deux étudiants ayant fait un exposé sur les troubles alimentaires dans un cours sur la communication en santé. J'ai écouté attentivement, curieuse d'entendre les définitions de l'anorexie et de la boulimie, mais sans jamais imaginer que je pouvais moi-même avoir des troubles alimentaires. Je ne dois pas avoir de problème, ai-je pensé.

Mais j'en avais bien un. Je me demande parfois si j'aurais cherché de l'aide plus tôt si cet exposé avait mentionné que la plupart des troubles alimentaires ne rentrent pas exactement dans les catégories des diagnostics.

Certains ont cette idée fausse et dangereuse que la douleur et la souffrance qui accompagnent la presque-anorexie sont, d'une certaine façon, moins fortes que lorsqu'elles sont associées à de l'anorexie mentale. Ce qui explique pourquoi le Dr Thomas et moi entendons souvent dans les avions ou à des soirées : "Comment puis-je devenir presque anorexique ?", comme si développer volontairement des symptômes de troubles alimentaires avec un poids corporel moyen ou même au-dessus de la moyenne était bénin, voire désirable.

Mais la presque-anorexie ne signifie pas suivre un régime pour rentrer dans votre robe de soirée ou pour courir un semi-marathon avec vos amis. Selon des recherches du Dr Thomas - qui est aussi co-directrice du Programme de recherche clinique pour les troubles alimentaires au Massachusetts General Hospital -, les troubles alimentaires "moins perceptibles" peuvent être aussi sévères que l'anorexie mentale au niveau de la pathologie alimentaire, des complications physiques et d'autres problèmes psychologiques (soit l'anxiété, la dépression). De la même manière, le taux de mortalité des troubles alimentaires moins perceptibles est identique à ceux de l'anorexie mentale et de la boulimie.

En réalité, la communauté médicale a un terme pour désigner ces syndromes moins perceptibles, mais c'est un peu complexe. Je n'en ai jamais entendu parler lorsque j'en souffrais moi-même. Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-V, pour 5e édition), on les nomme : "Other Specific Feeding or Eating Disorder" (OSFED). Dans la version précédente, le DSM-IV, on les nommait : "Eating Disorder Not Otherwise Specified" (EDNOS). Il est important de préciser que l'OSFED et l'EDNOS sont, en fait, des troubles alimentaires. Encore une fois, ces termes dénotent simplement des formes d'une maladie qui ne correspondent pas aux critères restreints de l'anorexie, de la boulimie et des troubles alimentaires compulsifs. Malheureusement, en dehors du domaine de la santé mentale, peu de gens connaissent ces termes spécialisés et il peut être troublant, voire invalidant, d'être diagnostiqué avec un acronyme.

Selon McCall Dempsey, dont les symptômes correspondaient à cette dangereuse zone floue entre une alimentation normale et de l'anorexie mentale: "A l'époque, quand j'ai été diagnostiquée EDNOS, cela n'a fait qu'amplifier la voix dans ma tête disant : Tu vois, ça ne va pas si mal. Tu n'es pas assez malade."

Mais quels que soient le chiffre sur la balance ou la spécificité de vos symptômes de troubles alimentaires, vous pouvez trouver du soutien. Nous encourageons les gens ayant des difficultés à ne pas laisser un truc métallique sur le sol de la salle de bain ou des mots dans un livre médical, interférer avec leur possibilité d'avoir de l'aide. De nouvelles recherches indiquent que bien des techniques utilisées contre l'anorexie mentale et la boulimie (comme le traitement basé sur la famille, et les thérapies cognitivo-comportementales) peuvent soulager les personnes souffrant de presque-anorexie.

Si vous pensez que vous, ou l'un de vos proches, avez ce type de problème, vous pouvez faire un dépistage gratuit et anonyme sur www.almostanorexic.com. Les recherches montrent que plus les personnes reçoivent des soins tôt, plus elles sont susceptibles de s'en sortir. Les chiffres indiquent aussi (et mon expérience personnelle le prouve !) qu'une guérison totale est possible.

Cette vidéo présente l'histoire d'individus dont les vies ont été touchées par la presque-anorexie.

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