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Miser sur notre réseau public de santé et de services sociaux

Notre réseau public de santé et de services sociaux peut être un instrumental fondamental dans la lutte contre la hausse des inégalités sociales, pour autant que nous mettons fin à son affaiblissement progressif.
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Dans les dernières semaines, j'ai expliqué quelles sont les priorités de la FSSS-CSN pour améliorer l'accès aux soins de santé et de services sociaux. Pour y parvenir, nous devons mieux travailler ensemble, mettre fin au mirage du privé et mettre toutes nos énergies à consolider notre réseau public.

Notre réseau public de santé et de services sociaux peut être un instrumental fondamental dans la lutte contre la hausse des inégalités sociales, pour autant que nous mettons fin à son affaiblissement progressif.

Cesser les compressions dans les services

La première chose que l'on doit faire pour consolider notre réseau public et nous donner le temps d'appliquer les solutions nécessaires pour améliorer l'accès aux soins est de cesser les compressions budgétaires. Celles-ci, on le voit de plus en plus, atteignent directement les services à la population.

Sans vision claire de l'avenir de notre réseau et sans proposition courageuse pour économiser des fonds publics, les établissements se voient forcés de couper dans les services: moins de bains, allongement des listes d'attente, services abolis. Rien pour améliorer l'accès et la qualité des services, au contraire.

Le réseau de santé et de services sociaux occupe une part importante du budget du Québec. Pour pouvoir maintenir le bassin de services et améliorer l'accès aux soins, il faudra mettre en place des solutions innovantes. Et comme nous l'avons vu la semaine dernière, cela ne passe pas par plus de privé, à moins de vouloir favoriser les opportunités d'affaires et augmenter les coûts pour le secteur public.

Relancer l'offensive

Il faut donc relancer l'offensive en faveur du secteur public qui a été initiée dans les années 1960 et 1970. Pour économiser des fonds publics qui seront réinvestis dans les services, nous devons par exemple instaurer un régime entièrement public d'assurance médicaments. Un tel régime permettrait de faire des économies potentielles de plus de 3 milliards.

Notre gouvernement si prompt à couper dans l'aide sociale est beaucoup moins courageux lorsque vient le temps d'affronter les pharmaceutiques et autres lobbies puissants. Pourtant, des milliards sont en jeu. Ces sommes pourraient servir à améliorer l'accès aux soins.

Il en va de même pour les partenariats public-privé (PPP). Les deux CHU (centres hospitaliers universitaires) montréalais sont construits en PPP et la gestion et l'entretien seront confiés au privé pendant 30 ans. L'IRIS dévoilait dans une étude que nous pourrions économiser jusqu'à 4 milliards en rachetant ces contrats. Non seulement ces contrats baignent dans la plus grande opacité et des soupçons de corruption, mais le maintien de ces PPP risque de nous coûter très cher.

La sous-traitance est un autre fléau dans le réseau. Elle touche les infirmières, les préposés aux bénéficiaires, les ouvriers spécialisés et plusieurs autres titres d'emploi. La situation est tellement préoccupante que le gouvernement a accepté de se pencher sur la question lors de la dernière négociation. La sous-traitance, cela équivaut à perdre de l'expertise et à voir les coûts augmenter.

Améliorer les conditions de travail du personnel du secteur public

Pour limiter le recours à la sous-traitance, il faudra mieux reconnaître la contribution des travailleuses et travailleurs du réseau. Et cela passe notamment par les salaires. Parce que pour donner des services de qualité et améliorer l'accès, cela prend du personnel qualifié avec de bonnes conditions de travail.

L'état d'épuisement des travailleuses et travailleurs du réseau est très préoccupant. Mettre en place les solutions que nous mettons de l'avant permettrait de réinvestir des sommes importantes dans les services et d'alléger la tâche du personnel pour améliorer l'accès et la qualité des services.

Investir dans nos services publics et dans celles et ceux qui y travaillent, c'est aussi un excellent moyen de relancer notre économie. Comme le démontre une étude de l'IRIS, les services publics ont un impact majeur sur la santé économique de nos régions.

L'avenir du réseau public et l'accès aux soins sont intimement liés

La question que se pose toute personne qui réfléchit au réseau de santé et de services sociaux est celle de savoir comment améliorer l'accès aux soins. Pour nous, il apparaît évident que pour régler cette question, il faudra miser une fois pour toutes sur notre réseau public.

L'affaiblissement actuel de notre réseau public a pour seule conséquence de favoriser la privatisation, ce qui veut dire des services de moindre qualité, une augmentation des coûts et une augmentation des inégalités sociales.

Pour réduire les inégalités, il faut définir des objectifs à atteindre en termes de santé et de bien-être de la population et par la suite identifier les moyens qui sont à notre disposition pour atteindre ces objectifs. Dans les 30 dernières années, les inégalités n'ont fait qu'augmenter. À nous d'aller chercher les revenus nécessaires pour nous donner un réseau qui répond aux besoins de toutes et tous.

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