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Réseau de la santé: travailler ensemble

Il faut jeter à la poubelle notre gestion inspirée des entreprises privées et développer une gestion clinique qui s'inspire des données probantes.
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La semaine dernière, je lançais le premier d'une série de 4 billets où je mettrai de l'avant une vision pour permettre d'améliorer l'accès aux soins et services dans le réseau de santé et de services sociaux. La première proposition que je fais, c'est de mieux travailler ensemble.

Commencer par se parler

Il faut bien admettre que la collaboration entre les différents intervenants du réseau n'est pas toujours facile. Dans trop de situations, le réflexe est souvent de protéger les prérogatives d'un groupe par rapport à un autre. Nous sommes de plus en plus en mesure de constater que ces réflexes corporatistes ne servent pas la population.

Nous pouvons par contre constater que cette tendance est en pente descendante. À notre initiative se sont tenus deux rendez-vous nationaux, où une des premières avancées était justement de rassembler l'ensemble des composantes du réseau autour de la même table pour d'abord discuter des défis que nous rencontrons et ensuite pour mettre de l'avant des solutions communes.

Laissons de côté le corporatisme et travaillons tous ensemble pour répondre aux besoins de la population. Les meilleures solutions proviennent de celles et ceux qui donnent les services au quotidien. C'est dans ce sens qu'il faut travailler.

Développer nos équipes multidisciplinaires

Une des solutions qui m'apparaît la plus porteuse pour l'avenir de notre réseau public, c'est de développer nos équipes multidisciplinaires. Partout au Québec, les travailleuses et travailleurs du réseau ont des compétences complémentaires qui sont nettement sous-utilisées actuellement, notamment en raison de plusieurs chasses gardées.

Il faut absolument compter sur les compétences de chacun pour développer des équipes multidisciplinaires au service des besoins de la population. Il faut par exemple mieux définir le rôle que peuvent jouer les infirmières, infirmières auxiliaires et les préposés aux bénéficiaires pour donner des soins de qualité.

Gérer autrement

Ce dont je suis absolument persuadé, c'est qu'il faut changer la manière dont nous gérons notre réseau de santé et de services sociaux. Pour faire simple, il faut jeter à la poubelle notre gestion inspirée des entreprises privées et développer une gestion clinique qui s'inspire des données probantes.

Visiblement, la gestion inspirée de la Nouvelle gestion publique, où nous gérons nos institutions publiques comme des business, ne fonctionne tout simplement pas. Tout cela pour une raison bien simple: nous ne vendons pas des cannes de conserve, nous soignons les citoyennes et citoyens!

Depuis plusieurs années, il y a une surenchère gestionnaire à implanter des indicateurs financiers qui visent essentiellement à appliquer des compressions budgétaires et à mettre notre réseau public au service du privé. Cela n'a pas permis de réduire les coûts ni d'améliorer les services, au contraire! Mais cela a permis à plusieurs entreprises privées de s'enrichir sur le dos de la santé de la population!

Ce qu'il faut plutôt faire, c'est développer une gestion clinique qui part des besoins de la population pour organiser les soins et donc remplacer la multitude d'indicateurs financiers qui alourdissent actuellement la gestion du réseau par des indicateurs populationnels qualitatifs qui permettent de mesurer l'effet des services sur la santé de la population.

L'éléphant dans la pièce, la question des médecins

Disons le franchement, un des plus grands obstacles aux transformations nécessaires pour améliorer l'accès aux soins et services vient de groupes puissants qui protègent leurs intérêts avant tout, au premier chef les médecins et les lobbies pharmaceutiques.

Plutôt que de toujours placer le médecin comme le chef d'orchestre du réseau, pourquoi ne pas développer une vision où tous les travailleuses et travailleurs ont leur rôle à jouer? Et pourquoi ne pas trouver des mécanismes qui permettraient d'améliorer la cohérence entre le volet médical et les autres volets de la santé et des services sociaux? En effet, comment penser que le réseau peut évoluer de façon cohérente et améliorer son efficacité quand le volet médical d'un côté et les autres volets, de l'autre côté, évoluent chacun selon une logique propre?

Un des grands obstacles à ce niveau est le mode de rémunération des médecins. Je conviens bien qu'il est tout à fait louable que les médecins aient un bon revenu. Par contre, le mode de rémunération à l'acte a pour conséquence de limiter grandement l'amélioration de l'accès aux soins. En effet, si nous parvenons à améliorer l'accès aux soins et que les médecins peuvent traiter plus de patients, il nous en coûtera plus cher. Actuellement, les gains de productivité se traduisent donc par une augmentation des coûts vers les médecins.

Travailler ensemble, c'est d'abord mettre de côté nos intérêts corporatistes et nos chasses gardées, et collaborer collectivement à améliorer l'accès aux soins. La population n'acceptera pas que nous ne soyons pas en mesure d'apporter des solutions concrètes pour l'avenir et nous devons impérativement répondre à l'affaiblissement progressif de notre réseau public.

***

Dans la région de Québec cette semaine, les électeurs de Chauveau (CAQ depuis plusieurs années), avaient le choix entre le programme de la CAQ ou du parti qui applique le programme de la CAQ. C'est sans surprise qu'ils ont choisi le PLQ, qui applique sans faille le programme du parti de François Legault!

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