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Cochez oui, cochez non... (ad libitum)

La question que je ne suis plus capable de me faire poser, et je crains de me la faire poser souvent d'ici 2015 est la suivante: s'il y avait un référendum sur l'indépendance du Québec, voterais-tu oui ou non?
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Savez-vous quelle question je ne suis plus capable d'entendre? Non, ce n'est pas quand une de mes jumelles de 5 ans me demande: « Est-ce qu'on arrive bientôt? », alors qu'il nous reste deux heures de route. Ou encore l'éternel, « Qu'est-ce qu'on mange pour souper? » que ma blonde me demande machinalement à chaque jour que le bon Dieu amène. La question que je ne suis plus capable de me faire poser, et je crains de me la faire poser souvent d'ici 2015 est la suivante: s'il y avait un référendum sur l'indépendance du Québec, voterais-tu oui ou non?

Ce que plusieurs redoutaient est en train de se réaliser. Le prochain scrutin portera (encore) sur la question nationale. L'arrivée fracassante de Pierre-Karl Péladeau et son appel à faire du Québec un pays n'a ni plus ni moins qu'engendrer un nouveau processus référendaire dans la Belle province.

Comprenez-moi bien, je sais que l'avenir du Québec dans la Confédération canadienne est important. Je sais aussi que c'est un combat inachevé pour plusieurs amis de mes parents. Il faut tout de même avouer que les péquistes depuis les années 70 ont ça de beau: ils ont un rêve. Ils veulent un pays. Ils veulent leur chaise à l'ONU. Ils veulent leur place dans le concert des nations. Ils veulent redonner «le Québec aux Québécois». Malheureusement, pendant qu'on fait une campagne électorale autour du rêve d'indépendance d'une génération de baby-boomers, les autres enjeux sont éclipsés... et bien souvent c'est l'ensemble des autres missions de l'État qui en souffre.

J'ai voté «Oui» en 1995. J'aimais bien Lucien Bouchard, Jacques Parizeau... J'aimais aussi Mario Dumont avec qui j'ai ensuite travaillé pendant plus d'une décennie. J'avais 18 ans depuis deux mois seulement, mais au moment où je cochais «Oui» dans l'isoloir je sentais que mon geste était historique. Je parlais de ça sans arrêt avec mes parents, mes amis, mes voisins. Je regardais les pancartes de mon camp je les trouvais belles, je me promenais avec un macaron du «Oui», j'avais des fleurs dans les cheveux... Fallait-tu être niaiseux... Je me disais que comme peuple, on prenait ensemble une décision importante. En fait, je croyais, comme plusieurs personnes à l'époque, que cette décision allait être finale. C'est sans doute ce qui explique que tous les sondages nous montrent que les Québécois ne veulent plus de référendum et ont comme priorité l'économie et la santé. Pourtant, un petit nombre d'irréductibles Québécois résistent encore et toujours à tourner la page

S'il y avait un référendum cette année, est-ce que je voterais «Oui» ou «Non»? Ma réponse est assez simple: je ne le sais pas, et à la limite je m'en sacre. J'ai déjà répondu à ça. Combien de fois on va me poser la question avant d'avoir la bonne réponse? Si on m'oblige à voter (encore) dans un référendum sur la souveraineté du Québec, je vais voter avec la majorité, en me fiant sur les sondages, dans l'espoir qu'on arrête de me poser cette sempiternelle question qui empêche le Québec d'avancer depuis des décennies.

Cochez oui, cochez non, cochez oui, cochez non, cochez oui, cochez non... Nom, prénom, quelles sont vos opinions?

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