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Qui doit s'excuser, Obama et la coalition arabe ou Netanyahu?

Chaque jour plus d'informations arrivent et arriveront qui confirment et confirmeront l'ingérence de l'administration américaine dans les dernières élections israéliennes.
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Chaque jour plus d'informations arrivent et arriveront qui confirment et confirmeront l'ingérence de l'administration américaine dans les dernières élections israéliennes.

Il faut d'abord signaler qu'elle a une certaine expérience historique en la matière. Il est de notoriété publique aujourd'hui que les "révolutions démocratiques", colorées en "orange", d'Europe de l'Est (Serbie, Ukraine, Géorgie notamment) dans les années 90, comme celle qui fut plus récemment déclenchée en Egypte contre Moubarak par de ''jeunes blogueurs'' ont été manipulées via des organisations "locales" ("Otpor" -"Résistance" en serbe- et "Mouvement du 6 avril" en Egypte), formées, entrainées et financées par un même Centre: le CANVAS (Center for Applied Nonviolent Action and Strategies). Lequel était notamment financé par Freedom House. Laquelle est loin d'être la seule source du financement à des fins politiques...(1)

Ainsi en octobre 2011, lorsque la journaliste Tawakul Karman, aux premières loges de la contestation au président du Yémen de l'époque Ali Abdallah Saleh, reçut le Prix Nobel de la Paix qu'elle dédia "à tous les militants du Printemps arabe", les médias se gardèrent bien de nous révéler qu'elle était, comme son père, un membre influent du parti d'opposition islamiste Al-Islah, branche yéménite des Frères musulmans. Et plus encore, que son organisation "'Women Journalists Without Chains" était financée depuis 2008 par la NED (National Endowment for Democracy). La NED étant elle-même subventionnée par l'administration américaine, tout comme l'United States Agency for International Development (USAID), l'International Republican Institute (IRI), le National Democratic Institute for International Affairs (NDI).... et la Freedom House (2).

Et si le soutien multiforme aux luttes contre tous les totalitarismes est plus que légitime, l'on doit constater que les États-Unis, surtout depuis Obama, se sont mis à soutenir l'Internationale des Frères musulmans, à faire montre de "compréhension" vis-à-vis de l'un des pires états totalitaires du monde, l'Iran, et à manigancer pour affaiblir le seul pays du Moyen-Orient qui résiste à l'islamisme, Israël, seul oasis de démocratie et de paix dans un immense désert de maltraitance généralisée.

S'il est donc aujourd'hui un Président qui doive faire son mea culpa c'est bien celui des États-Unis qui semble se satisfaire qu'après lui soit le déluge, politique qui risque de ne plus être au goût non seulement de ses adversaires, les Républicains, mais même de son propre camp en perte de vitesse, les Démocrates, et qu'il risque, comme Hollande en France, et Herzog-Livni en Israël, d'entrainer dans sa chute prochaine, irrémédiablement et pour une longue durée.

Mais tel n'est pas le cas. Loin d'avoir subodoré que des techniques de manipulation, efficientes dans un contexte totalitaire, ne pouvaient qu'échouer quand il s'agit d'un peuple aux traditions plus que démocratiques, Obama s'entête et veut faire payer au peuple d'Israël son indépendance: d'abord en exigeant "des excuses", puis en affirmant que de toute manière, venant de Netanyahu, elles ne valent rien!

Refrain à deux couplets, comiquement repris en chœur par le grand vaincu de ces élections: l'alliance (de fait) du parti de Herzog-Livni avec la coalition arabe, sans doute obligée de manifester une nouvelle fois son degré d'allégeance vis-à-vis du parrain courroucé.

Mais qu'a dit de si répréhensible le premier ministre?

Sans doute bien informé de l'engagement d'Obama, il fit le constat que la mobilisation de cette "Sainte alliance" était optimum, et que seule pourrait la vaincre une mobilisation aussi grande de ses électeurs et des hésitants...

Où est le problème?

Netanyahu aurait ciblé une catégorie de la population et serait "raciste"! Ce qui est faux, car ce qui a été ciblé ce n'est pas une population mais bien des partis politiques, et là en l'occurrence des concurrents. Pourquoi cibler l'adversaire politique "coalition arabe" serait "raciste" tandis que cibler Herzog-Livni ne le serait pas?

Il est quand même curieux que ceux qui ont osé parler de "racisme", n'aient même pas eu l'idée de se demander si une coalition évacuant les différences idéologiques qui sont pourtant très grandes (entre les communistes de Hadach et les Frères musulmans du "Mouvement islamique") pour se rassembler sur des critères ethniques, n'était pas déjà un acte de "racisme"....

Car jusque-là, les minorités non-juives (Arabes chrétiens et musulmans, Bédouins, et Druzes notamment) étaient largement représentées dans tous les partis politiques israéliens, et d'ailleurs en majorité dans les partis dits de "droite"!

Hormis l'absence d'un tel questionnement chez les hommes politiques occidentaux et même israéliens, et même de la "droite" israélienne, ne serait-il pas temps de se demander d'où venait l'inquiétude du premier ministre?

Car cette coalition n'a rien de l'innocence d'une simple "liste ethnique". A en juger d'après les échos de cette campagne électorale, elle s'est voulue, se veut, et se voudra dans la future Knesset, non pas une "coalition arabe" mais bien une "coalition palestinienne", remettant en cause, de l'intérieur, l'identité même d'Israël, comme Etat du peuple Juif (le seul Etat de ce type, alors qu'il y a 22 pays arabes!).

Dans une interview, l'égérie Hanin Zoabi n'a-t-elle pas affirmé: "Je ne me considère pas comme un membre de la Knesset, mais comme une partie d'un projet national et nous ne dépendons pas du gouvernement israélien qui ne changera pas notre position et devra reconnaître nos droits"?

Ayman Odeh, le chef de cette coalition arabe, n'a-t-il pas affirmé de son côté que "notre ennemi direct est le sionisme", lequel constitue le fondement même d'Israël?

Le député Issawi Fredj, n°5 du parti Meretz (dit "extrême-gauche") n'a-t-il pas dénoncé l'attitude de ce même Ayman Odah qu'il traite "d'hypocrite" pour son double-langage: en hébreu, il encourage "l'intégration" des Arabes à la société israélienne, mais en arabe il prône "la sécession et le repli sur soi" , sans parler du fait qu'il qualifie "de pur" le vote pour sa chapelle et "d'impur" tout vote pour un parti sioniste, "même Meretz"

Enfin, et pour faire bref, Hatem Abdul Qader, ex-ministre palestinien qui détient le portefeuille de Jérusalem au Fatah, n'a-t-il pas lui aussi expressément appelé les Arabes israéliens à voter pour cette liste?

Si donc, telles sont bien les intentions de cette coalition "palestinienne", ne devrait-on pas plutôt se demander pourquoi le parti de Herzog-Livni s'autoproclamant "sioniste" n'en a pas dit un mot?

Et pourquoi Obama qui veut soi-disant le bien d'Israël a préféré s'en prendre à celui qui ne faisait que son devoir de dirigeant responsable en signalant un danger bien réel, comme il l'avait fait en janvier dernier, en conviant les Juifs de France stigmatisés et massacrés, à rejoindre Leur Maison?

Ce qui est sûr, c'est que si cette nouvelle coalition "palestinienne" persévérait dans cette voie, celle du refus de l'identité même d'Israël, c'est-à-dire de l'existence d'un Etat du peuple juif au Moyen-Orient, elle risquerait d'entrainer son électorat arabe dans une aventure aussi tragique que celle qui entraina l'exode de 1948 et dont furent responsables les chefs arabes et palestiniens à commencer par le grand Muphti de Jérusalem Amin El Husseini, (lequel, grâce à aux complicités française et anglaise, venait d'échapper au Tribunal de Nuremberg, pour ses engagements nazis dans l'armée d'Hitler).

Que chacun prenne donc ses responsabilités, compte tenu du fait que le peuple juif d'Israël, lui, n'a pas l'intention de se suicider, ce qui est le sens même de son vote, puisque certains font encore semblant de ne pas s'en être aperçu.

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(1) La Révolution dans le monde arabe. Ah ! si c'était vrai - JP Lledo (Ed. Colin, France)

(2) Ibid

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